Hubert Bourgeais, 67 ans, un vrai bon gars est parti

18/02/2015 - Grand Destin
Terrible loi des séries pour la si riche famille des courses en Anjou. Une semaine après la tragique disparition de Yann Poirier, 44 ans, débourreur, dans l'exercice des ses fonctions à Soucelles, Hubert Bourgeais, 67 ans , entraineur, est mort d'une chute de cheval dans la commune voisine de Tiercé, le mardi matin 16 février. Un exemple reconnu de générosité est parti, un gars à qui on pouvait tout demander. Les obsèques auront lieu vendredi après-midi, à 14H00, à l'Eglise de Champigné (49).

Hubert Bourgeais.

Mardi matin 16 février au centre d'entrainement du Chataigner à Tiercé, Hubert Bourgeais venait monter quelques lots, comme d'habitude, pour aider son beau-fils Anthony Grégoire. Mais sa partenaire s'est croisée les jambes. Il est tombé et s'est fait le "coup du lapin". Avec le personnage en lui-même, ce sont des valeurs confraternelles et les souvenirs d'un âge d'or des courses de l'ouest qui s'en vont. Hubert, né en 1947 dans le canton du Lion d'Angers, y a passé toute sa vie. Cavalier des SHR (Société Hippique Rurale), il est rapidement devenu entraineur privé du Comte de la Poype à Champigné. Puis il a pris sa licence publique, tout en restant dans les mêmes installations. Oncle de Philippe Bourgeais, ancien jockey d'obstacle devenu entraineur entre Champigné et Le Lion d'Angers et de Dominique Bourgais, constructeur de bâtiments agricoles dont les manèges et barns, Hubert Bourgeais était toujours très entouré.

C'était un homme à qui on pouvait tout demander, le 1e à donner à coup de main, pour embarquer un cheval, pour faire les foins, pour conduire. Faire la route, il aimait ça. Spécialiste des AQPS et des chevaux de cross, il a passé toute sa carrière à viser les allocations loin du grand ouest, avant même la construction des autoroutes jusqu'à Aubigny-sur-Nère, Paray-le-Monial, Cluny, Castéra-Verduzan, Agen, où la concurrence était à l'époque moins rude. A titre personnel, je garde le souvenir d'Hubert Bourgeais, avec un éternel large sourire derrière ses lunettes et sa moustache, faisant un grand geste du bras à travers la portière de la vieille CX fumante, une des dernières encore en marche à la fin des années 90, tractant le même van depuis toujours, et partir pour des heures de route de campagne, avec sa femme Marité  la place du passager, et son beau-fils Anthony Grégoire à l'arrière, à côté du jockey et de la glacière pleine de charcuterie.

 


La casaque chevronnée mauve et blanche d'Hubert Bourgeais (photo Equidia)

 

Car chez Hubert Bourgeais, la table était toujours bien remplie à midi. L'ambiance était familiale. On aimait les chevaux, surtout l'obstacle (prononcez " l'ostac"). Si ses résultats ne lui ont pas permis d'atteindre les sommets de Craon ou d'Auteuil, lui qui avait pris sa retraite et conserver un permis d'entrainer, est parti en ayant accompli une carrière parfaitement honnête sans rien devoir à personne, avec des chevaux qui sont restés dans les mémoires des passionnés de course, du géant Tarmon de Mozé jusqu'à la petite Reine de Mai en passant Ultra de Ferbet, Pollen d'Or, Jeudi d'Août, Reinette d'Or ou autre Malicieuse.

A sa femme Marité, sa fille la délicate Vanessa et le discret mais efficace ancien jockey Jérôme, son beau-fils Anthony, toute sa famille et ses proches et ses innombrables connaissances pour qui l'évocation d'Hubert suffisait à arborer un sourire amical, toute l'équipe de France Sire, elle-même meurtrie par un drame semblable la semaine dernière, adresse ses plus sincères condoléances.

Et je reprendrais pour conclure la phrase si juste de Thibault Marlin, lui aussi un enfant des courses d'Anjou, sur Equidia.fr : " Adieu Hubert, votre disparition fait de nous des orphelins, mais votre sortie à cheval a un certain panache." (voir le reportage sur Reine de Mai avec Anthony Gregoire et Hubert Bourgeais)

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