Week-end international ou inter-régional dans la gadoue,

12/11/2010 - Actualités
Faudrait des bottes de caoutchouc pour patauger dans la gadoue, la gadoue, la gadoue. Elles nous dégoulinent dans le dos, les gouttes d’eau du week-end parisien.



Telle a été la météo des deux jours passés sur la Butte Mortemart avec pour constat la venue de trois valeureux visiteurs (c’est le mot) étrangers perdus non pas sur le « périph » mais sur la piste. Il était quasi affiché que les vainqueurs seraient issus d’un coin de France. Mais de quelle province ? A ce petit jeu des questions et réponses, le terrain a rendu son verdict qui fait état d’une substantielle avance en faveur des Yvelines devançant l’Oise, le Sud-Ouest et l’Ouest. Munis de parapluies, les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté, le député-maire Jacques Myard, se sont imposés à 8 reprises devant ceux de son ministre du Travail lors de ce week-end dans la gadoue telle que l’avait décrite le régional de l’étape, un certain Ginzburg pour les intimes.

 

L'outil indispensable du Week-End à Auteuil "Le parapluie"


 
Le Sud-Ouest
Le samedi avait débuté par une victoire du Sud-Ouest dans le Prix de France (le bien-nommé) avec la charentaise, Queen des Places élevée par Marie-Pierre Lejeune et pilotée par la tête de liste des gentlemen-riders, Florent Guy. A cette occasion, le montois (de naissance) rejoint les quelques sept autres amateurs qui, depuis 40 ans, ont réussi le doublé, Prix du Maréchal Foch (le jour du Grand Steeple) et le Prix de France. François Nicolle a enfin renoué avec le succès avec la fille de Sabrehill qui, après une année d’absence, n’avait plus passé le poteau en vainqueur depuis le 26 septembre 2007 dans le Prix de Chambly (Listed). Sa carrière à 3 et 4 ans est créditée de six podiums dans les épreuves principales dont ceux du Prix Ferdinand Dufaure et du Prix Maurice Gillois enlevés par Oculi.

 

 

Queen des Places

 

Photo de famille


Le béarn
Le lendemain, le béarn est à l’honneur avec Rubi Ball. Le champion palois de 5 ans a enlevé l’épreuve phare de ce week-end, le Grand Steeple-Chase d’Automne par opposition à celui du mois de mai. Il empruntait pour la seconde fois la piste extérieure d’Auteuil, créée par, entre autres, Edmond de La Haye-Jousselin. Déjà lauréat au printemps de ses 4 ans du Prix Ferdinand Dufaure et second de Long Run dans la revanche automnale (Maurice Gillois), il rejoint les sept autres, qui depuis 40 ans, ont enlevé le Prix La Haye-Jousselin à 5 ans : Huron, Klavier, Kashtan, The Fellow et son frère Al Capone, Princesse d’Anjou (la seule femelle depuis Hunorisk en 1956) et Remember Rose. Qualifié de demi-sang, l’élève de Jacques Ortet est le dixième AQPS, lauréat de la revanche du Grand Steeple-Chase de Paris après Jasmin II (1982), Otage du Perche, Oteuil, The Fellow, Tito l’Effronté, Ucello, Al Capone (et ses 7 victoires), First Gold et El Paso. Rappelons que la mère de Rubi Ball, Hygie, vide en 2010 de Malinas, est à vendre en décembre à Deauville, présentée par le Haras de Saint-Voir ainsi que son foal, propre frère du béarnais.

 

 

Rubi Ball

 

Photo de famille

 


L’Ouest
Remontons plus au Nord en passant par l’Ouest, région où est installé l’ancienne cravache d’Or de plat, Joël Boisnard. Acheté yearling par son beau-père, Gérard Margogne, aux ventes de décembre à Deauville pour 13.000 €, le gendre mène de main de maître la carrière de Kap Dream, fils de Kapgarde (père de Futio et Royale François), qui domine, le mot est faible, le Prix Fondeur, son 3ème succès à Auteuil cette année, après ses trois victoires de Nantes à 4 ans. Nul doute qu’il n’en restera pas là. Listed depuis l’an passé, le Prix Fondeur avait donné comme premier gagnant un élève de Jacques Détré et de Guillaume Macaire, Synaptique.

 

 

Kap Dream

 

Photo de famille


 
Maisons-Laffitte
Toujours en remontant par l’Ouest, arrêtons-nous dans les Yvelines, à Maisons-Laffitte exactement. C’est de là que la majorité des vainqueurs de ce week-end sont issus.

Le premier dans l’ordre chronologique est une première pour Guy Chérel avec une fille de Kingsalsa, Salsa Melody, gagnante au printemps de ses deux premières sorties et 1ère gagnante de son père à ce niveau. Le tout jeune Prix Bournosienne inscrit à son palmarès le 3ème succès consécutif du centre mansonnien après Nikoline et Stravinsky Dance.

 

Guy Chérel

 

Salsa Melody

 


Toujours le samedi, le centre de Maisons-Laffitte a sellé deux vainqueurs de handicap, l’un sur le steeple et l’autre sur les haies. Yannick Fouin a enlevé le premier avec un fils de Dream Well, Quick Dream, dans le Prix Cacao (un gagnant du Prix Congress entre autres) et Jean-Louis Gay, le second, dans le Prix Ketch, du nom du vainqueur de la Grande Course de Haies d’Auteuil 1965. Cette édition mérite que l’on s’y arrête un instant, puisque sa particularité réside dans le fait que Samaritain est le père des trois premiers, que Pansa et Sapin (le second et le troisième) sont propres frères et qu’ils sont tous les trois élevés près de Pau, à Lescar, par le même homme, Pierre Estrem-Ney.

 

Yannick Fouin

 

Quick Dream

 

Le dimanche, le catalan de Maisons-Laffitte, Jehan Bertran de Balanda, a sellé trois gagnants dont ceux de la 1ère, réservée aux pouliches, avec une 4 ans, Sister Palma (une des dernières Kahyasi) et de la dernière, la seconde épreuve du handicap divisé, avec Saindor, un cheval tout neuf de 6 ans, né de Saint des Saints. Le Jehan a surtout mené à la victoire l’angevin Kauto Stone, le frère de Kauto Star (vainqueur pour sa rentrée la veille dans un Gr.1 en Irlande), dans l’épreuve reine des 4 ans sur le steeple, le Prix Maurice Gillois. Au printemps, il avait été devancé par Saint du Chenet (méconnaissable ce dimanche) dans la première manche, le Prix Ferdinand Dufaure ; voilà des propriétaires anglais désormais bien armés après les bonnes prestations de leur 5 ans, Mail de Bièvre.

 

 

Jehan Bertran de Balanda

 

Kauto Stone

 

Si les comptes sont bons, restent deux victoires pour Maisons-Laffitte, celle du demi-sang de Guy Chérel vainqueur du Prix Coq Gaulois, Sous Officier, fils de Alberto Giacometti et co-élevé par lui-même et le Haras de Saint-Voir et le vainqueur de Jean-Paul Gallorini, Le Jonchet, dans le handicap, support d’évènement. C’est un élève du Haras de Maulepaire, situé à mi-chemin entre Angers et Maisons-Laffitte, j’exagère peut-être, chez le comte Bertrand de Tarragon, qui ne connaît pas.

 

Le comte Bertrand de Tarragon



Chantilly
L’Oise et son centre composé de Chantilly, Lamorlaye, Gouvieux et Coye La Forêt ont débuté les hostilités par les deux victoires de François Cottin, l’une dans le Prix Congress avec Le Tranquille dont le père a été, jusqu’à il y a deux mois, le plus vieux serviteur de France (voir précédent article) et l’autre dans le réclamer de la dernière. 

 

François Cottin

 

Le Tranquille

 

Le grand gagnant de ce week-end pluvieux mais radieux sportivement est le centre de Coye La Forêt, Marcel Rolland, sa jeune pousse, Tanais du Chenet et son crack, Questarabad.
Ce dernier, fils d’Astarabad, n’a pu prendre sa revanche sur Mandali puisqu’il était absent mais a encore une fois dominé les débats avec ceux qui avaient bien voulu l’affronter. L’élève de la SCEA des Terres Noires (gérée par Jean-François Colas à Nérondes pas très loin de Saint-Amand Montrond dans le Cher) a réédité cette année le même triptyque que l’an passé : Compiègne, Carmarthen, Grand Prix d’Automne. Seul Mon Romain et Rose Or No l’avait accompli, mais une seule fois ! Quatorze victoires, 5 places sur le podium et 2 fois au pied du podium en obstacles, tel est le bilan de la carrière du jeune demi-sang de 6 ans qui s’était baladé en débutant lors du Prix Rohan en mars 2008 laissant son second à 10 longueurs après un succès dans le classique pour AQPS, le Prix Jacques de Vienne, à Fontainebleau en 2007.

 

 

Marcel Rolland

 

Questarabad

 

Tanais du Chenet



En l’absence de la championne Nikita du Berlais, la propre sœur de Saint du Chenet était la seule représentante du sexe dit faible au départ de la Grande Course de Haies des 3 ans, le Prix Cambacérès. Faible, faible, pas tant que cela puisque Tanais du Chenet a disposé de tous ses prétendants…Comme son autre sœur, Ma Royale, elle fait partie du riche effectif de Marcel Rolland à Coye
 

Voir aussi...