Punchestown: Notre Père est bien aux cieux

Punchestown: 3 maisons entourant une placette en gazon au milieu de laquelle trône un arbre séculaire. C'est un patelin typique de la terre celte, cernée par les pubs de la petite ville tout proche de Naas où le soir des courses, on chante des hymnes nationaux d'on ne sait plus quel pays, sûrement l'Irlande, et on refait des courses avec des arrivées aussi mouvantes que mouvementées. A 10 min de Kildare avec son grand pôle du plat du Curragh, Punchestown s'est imposé comme le coeur de l'obstacle. Dans la foulée de Cheltenham et d'Aintree, l'Irlande propose ainsi à Punchestown son meeting annuel sur une semaine fin avril.

L'élevage irlandais sur son terrain


Grande différence avec Cheltenham, où en terme d'élevage, l'Irlande et la France se battent pour les records de victoires, Punchestown est logiquement la chasse gardée des irlandais, qui courent à domicile. Les propriétaires anglais sont la manne financière qui nourrit le pléthorique élevage d'obstacle irlandais, fournisseur officiel du royaume pendant des dizaines d'années. Ceux-ci ont été attirés de plus en plus depuis 15 ans par les chevaux français, au grand dam des Kelly, O'Brien, Murphy et Mullins en tout genre. Les français en moyenne sont beaucoup moins nombreux en Irlande qu'en Angleterre et donc y brillent moins souvent. Les amateurs de "Fr" sont rares mais puissants, tels le maître de la vieille garde Arthur Moore ou le lion celte Willie Mullins.

Master Minded et Mikael d'Haguenet font coup double


Le "Fr" ont donc un mérite notable à avoir enlever 6 courses à Punchestown, dont 4 Gr.1! 3 d'entre eux ont réussi le doublé dans la foulée de leur triomphe de Cheltenham. Elevé par Marie-Christine et Benoït Gabeur, Master Minded a arraché d'une tête le Champion Chase (Gr.1), steeple sur 3200 m. Il ajoute un chapître à l'histoire rocambolesque de sa mère Haute Tension (Lire l'article). Sur les haies, Mikael d'Haguenet (Lavirco) a lui aussi fait coup double dans le Champion Novice Hurdle.

Master Minded

Notre Père dans les cieux


Ayant évité Cheltenham, Notre Père a quant à lui remporté la plus belle de toute, la Gold Cup. Ce gros sauteur déjà gagnant du Grand National Gallois fin décembre est le 2e produit de la jument AQPS la plus célèbre des 20 dernières années: Gloria IV. Ce fils de Kadalko a bien sûr été élevé par Yves d'Armaillé, le père d'Hervé d'Armaillé.

Notre Pére

Dernier mousquetaire des gagnants de Gr.1, Solwith est un élève du Haras de Préaux (Jean-Louis Lucas), où fonctionne son père, l'allemand Solon, un fils de Local Suitor de la famille maternelle de Speedmaster. Ayant aussi fait l'impasse sur Cheltenham, Solwhit a enlevé la Champion Hurdle dans la foulée de son succès dans l'equivalent d'Aintree. Issue d'une origine américaine assez atypique, Solwhit avait gagné à 100/1 chez Claude Dondi pour ses débuts en haies à Enghien à 3 ans fin 2007, puis été vendu aussitôt en Irlande.

Solwhit

Encore Saint-Voir


Enfin la série de victoires françaises a été complétée sur le grand cross de la Touche par le brave 10 ans Garde Champêtre, fils de Garde Royale élevé par Olivier Delègue, déjà lauréat du Grand Cross de Cheltenham, et Quel Esprit dans le Bumper, un fils de Saint des Saints qui apporte une nouvelle distinction au Haras de Saint-Voir, lequel connaît actuellement une série de réussite extraordinaire, avec Rendons Grâce en chef d'équipe.