Mieux comprendre les ulcères gastriques avec Lencare et le Dr Leleu

20/02/2017 - Santé
C'est un mal d'autant plus grand qu'il est discret, sournois, Les ulcères gastriques font beaucoup de dégats chez les chevaux de courses, en particulier chez les galopeurs qui sont particulièrement sujets au stress, et encore plus à l'entrainement. Le Dr Claire Leleu vous fournit toutes les explications. En partenariat avec Lencare.  

 

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Les ulcères gastriques : qu'est ce que c'est ?
 
Source : www.clinique-equine-madelaine.com

Installé à Cussy à côté de Bayeux dans le Calvados, la clinique de la Madelaine fournit sur son site des fiches pratiques très bien réalisées. Voici celle concernant les ulcères gastriques.

 
Les ulcères gastriques sont une pathologie fréquente chez le cheval : ils affectent jusqu'à 90% des chevaux en période d'entraînement ou de course et jusqu'à 37% des chevaux de sport, toutefois ils sont rarement observés chez des chevaux au pâturage ou au repos. Ces ulcères sont également très fréquents chez les très jeunes poulains soumis à un stress.
Les ulcères peuvent affecter l'estomac (sa partie glandulaire et sa partie non glandulaire) mais aussi l'oesophage et la première portion de l'intestin grêle appelé le duodénum.
Les causes
 
Les principales causes sont d'une part une perturbation des mécanismes de défense de l'estomac et d'autre part une exposition au contenu gastrique acide d'une durée ou d'une intensité inhabituelle. D'autres causes comme le stress et/ou une infection par Helicobacter pylori sont fortement suspectées dans des types d'ulcères spécifiques.
 
Le diagnostic

Le seul et unique moyen d'effectuer un diagnostic de certitude est la réalisation d'une gastroscopie : une caméra est insérée dans le naseau, puis dans l'oesophage, l'estomac et le duodénum, ce qui permet de visualiser l'ensemble de la muqueuse susceptible de présenter des ulcères. Cet examen, non douloureux a pour seule contrainte de devoir mettre le cheval à jeun 17 h avant sa réalisation afin que l'estomac soit vide. Les dosages sanguins (pepsinogène, électrophorèse des PAL) ne permettent pas de conclure avec certitude sur la présence d'ulcères. De plus seule la gastroscopie permet de localiser, dénombrer et évaluer la gravité des ulcères. Ce bilan précis permet d'adapter le traitement tant dans sa durée que sur l'utilisation de telle ou telle molécule. Enfin la gastroscopie permet d'éliminer d'autres causes d'amaigrissement tels que les tumeurs de l'estomac ou encore une maladie infiltrative.
 
 
Les symptômes
 
Chez les chevaux adultes les symptômes d'ulcères sont souvent frustres voir absents : baisse d'appétit, baisse des performances, amaigrissement, petites coliques après les repas de concentrés. Chez les poulains, les signes cliniques sont souvent plus évidents (colique, hypersalivation, grincement de dents). Il est très important d'être très attentif à ces signes car chez le poulain les ulcères peuvent rapidement perforer l'estomac et entraîner la mort.
 
Traitement et prévention
 
Le principal objectif thérapeutique est de favoriser la guérison des lésions gastriques en protégeant la muqueuse endommagée et en diminuant l'acidité gastrique. En général un traitement de 14 à 28 jours avec un agent puissant qui diminue la sécrétion d'acide gastrique est nécessaire afin d'obtenir une guérison complète des ulcères. Le lien entre l'entraînement et la survenue des ulcères étant clairement établi, il est fortement recommandé de suspendre l'entraînement pendant le traitement et de ne le reprendre qu'après une gastroscopie de contrôle. Les poulains,eux, souffrent régulièrement d'ulcères liés au stress habituellement causé par un traumatisme ou une maladie. Les médicaments utilisés pour les adultes sont couramment utilisés, toutefois la meilleure façon de prévenir ces lésions est d'optimiser les soins primaires.
 
La prévention des ulcères passe par une bonne connaissance des facteurs de risque :
 
L'alimentation : Dans des conditions naturelles le cheval passe la majeure partie de son temps à brouter mais ne remplit jamais complètement son estomac de sorte que la muqueuse non glandulaire n'est jamais exposée au contenu acide et corrosif. A l'inverse les pratiques d'alimentation d'un cheval à l'entraînement ne sont pas compatibles avec cette situation : les repas sont moins nombreux et plus volumineux et ces chevaux ne sortent que rarement au pâturage. Ainsi fractionner les repas au cours de la journée permet de limiter l'impact des ulcères.
 
L'entraînement : Les chevaux de course passent une bonne partie de leur journée à se déplacer à haute vitesse et ne mangent qu'à des moments précis : ces conditions entraînent une exposition de leur muqueuse non glandulaire à des concentrations élevées d'acides gastriques. Une étude a démontré que l'arrêt de l'entraînement permet une baisse significative des lésions gastriques sans autre traitement.
 
Les anti inflammatoires : L'effet ulcérogène des anti inflammatoires non stéroïdiens par inhibition d'une enzyme nécessaire à la production de la PGE2 protectrice pour la muqueuse gastrique est connu depuis longtemps.  De plus certains anti inflammatoires, donnés par voie orale sont irritants localement. les poulains sont particulièrement sensibles à cet effet ulcérogène. Depuis quelques années de nouvelles molécules, moins ulcérogènes, sont disponibles sur la marché, et donc particulièrement recommandées chez le cheval à risque et pour les poulains.
Ainsi les ulcères sont une pathologie courante du cheval adulte et du poulain. Les molécules disponibles aujourd'hui sont très efficaces pour les traiter mais une gestion adaptée de l'activité et de l'alimentation du cheval est nécessaire pour éviter les récidives.
 

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