La vraie histoire de Frankel, la légende américaine, qui a donné son nom au crack

02/11/2012 - Découvertes
Bobby Frankel est l'homme en hommage auquel le crack Frankel, le meilleur pur-sang de tous les temps, a été nommé. Mais qui était vraiment cette légende des Etats-Unis ?

Dans le barn 48 des modestes écuries de Santa Anita où se dispute la Breeders'Cup 2012, Chad Brown prépare ses partants dont l'ancienne française Zagora. C'est l'ancien assistant du mythique Bobby Frankel, dont il a repris d'ailleurs les boxes. Avec Hubert Guy, courtier français installé en Californie qui a travaillé avec Frankel, Chad Brown apporte son témoignage pour mieux saisir comment s'est construit l'entraineur intronisé au "Hall of Fame" des courses américaines.

  

 

" Il parvenait à comprendre les chevaux individuellement. Il avait cette capacité à avoir des chevaux toujours en parfait état sans médication. Il adorait les courses sur le gazon et les chevaux français. ce don est d'autant plus étonnant que c'était un garçon né à Brooklyn à New York, qui n'a jamais monté à cheval et s'est mis aux courses par le jeu." explique Hubert Guy.

 C'est dans le vieil appartement de Brooklyn qu'à 10 ans, il avait vu une course de trot à la télé avec ses parents. Il a commencé à lire les journaux, il a fait ses propres handicaps, il a joué, il a quitté l'école après seul jour de classe au Lycée qui s'est conclu par une bagarre...

 
Bobby Frankel
 

Bobby Frankel débute au plus bas de l'échelle, à marcher des chevaux. L'après-midi, il joue, il gagne et s'achète son 1e cheval à réclamer à 25 ans. C'est le début d'une formidable ascension bâti à partir de chevaux de piètres qualité, auxquels il faut s'adapter pour les faire gagner quand même. en 1972, il quitte New York pour Los Angeles et son hippodrome de Santa Anita avec ses écuries bringuebalantes composées de boxes en bois. Il termine sa 1e saison avec 60 victoires, soit 1 sur 3 partants ! Ghostzapper, Bertrando et Empire Maker ont été ses meilleurs mâles. Parmi, les femelles, Ryafan, Intercontinental et de nombreuses autres ayant porté la casaque du Prince Abdullah qui lui confiait tout son effectif américain.

 

 

En 2003, alors que tout le monde attend la victoire de Funny Cide dans les Belmont Stakes pour qu'il accomplisse la Triple Couronne, Bobby Frankel remporte l'épreuve avec Empire Maker (J. Bailey). Il porte la casaque verte, blanche et rose du Prince Khaled Abdulah qui l'appréciait tellement qu'il a nommé un cheval pour lui après sa mort fin 2009 : Frankel

 

 

Bobby Frankel a du attendre ses 60 ans pour enfin briser la glace dans la Breeders'Cup en 2001. Mais il a ensuite aligné 6 victoires, dont le Filly & Mare Turf avec Intercontinental pour le Prince Khaled Abdullah, le propriétaire souadien qui le vénérait au point de nommer ensuite un cheval en son nom.

 

 

 

Bobby Frankel a démarré dans les chevaux en tant que simple "marcheur" près de New York où il est né en 1941. En 1972, il s'installe en Californie, ici à Santa Anita dans cette modeste écurie en bois, le barn 48.

  

Une leucémie a emporté Bobby Frankel à 68 ans le 16 novembre 2009. Le Prince Abdullah a alors demandé à ses entraineurs de désigner leur meilleur yearling qui portera son nom. Sir Henry Cecil fait son choix. 3 ans plus tard, bien que très diminué lui aussi désormais, le grand anglais a accueilli son crack pour ses adieux à Ascot.

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