Sottsass, le triomphe du Prince de Condé dans le Prix Ganay

14/06/2020 - Actualités
Un an après son sacre dans le Jockey-Club ici-même, à Chantilly, Sottsass remet le couvert en s’imposant ce dimanche dans le Prix Ganay (Gr.1), s'immisçant ainsi parmi les rares champions ayant réalisé ce difficile doublé et venant parachever le magnifique week-end de son père, Siyouni, géniteur de 10 gagnants des deux côtés de la Manche, ainsi que celui de son éleveur, l’Écurie des Monceaux. 

Sottsass a été héroïque, triomphant de Way To Paris dans un Prix Ganay de haut vol (©APRH)

 

Il y a un peu plus d’un an, 378 jours pour être précis, Sottsass crevait l’écran en s’imposant brillamment à Chantilly, dans le Prix du Jockey-Club (Gr.1), au prix d’une magnifique accélération propre aux (très) bons chevaux. Jean-Claude Rouget, son entraîneur, absent ce jour-là pour cause d’ennuis de santé, renouait alors avec le succès au plus haut-niveau suite à une année 2018 difficile à cause d’un virus ayant durement touché son écurie. Fou de joie en allant récupérer son cheval après la course, Jean-Bernard Roth, l’assistant de Jean-Claude Rouget, avait alors déclaré à notre micro : « Rouget n’est pas de retour : il n’est jamais parti ». La preuve que les grands chevaux font les grands entraîneurs. Mais l’inverse peut également être vrai.

 

Sottsass et Way To Paris, deux champions qui ont une fois de plus laissés leur coeur sur la piste (©APRH)

 
Car oui, Sottsass n’est pas de retour, il n’est jamais parti lui non plus ! Lui, dont la récente quatrième place dans le Prix d’Harcourt (Gr.2) pour sa rentrée avait laissé sur leur faim les nombreux supporters l’ayant suivi lors de sa prolifique campagne à 3 ans - 1er Prix Niel (Gr.2) et 3e Prix de l’Arc de Triomphe (Gr.1) - vient de pleinement rassurer en remportant l’important Prix Ganay (Gr.1) dans son jardin, à Chantilly, hippodrome sur lequel il est invaincu en trois tentatives. Après avoir longtemps patienté en troisième position d’un peloton emmené par Shaman (Shamardal), le partenaire de Cristian Demuro est venu à la hauteur de ce dernier à la « Mère Marie » avant de le déborder à mi- ligne droite et de très bien prolonger son effort jusqu’au bout pour résister au rush final de Way To Paris (Champs Elysees), terminant deuxième après avoir longtemps fermé la marche. Courageux, Shaman a trouvé les ressources nécessaires pour conserver le second accessit de justesse face à sa compagne de casaque, Palomba (Lope de Vega), à créditer d’une bonne rentrée.
 
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Sottsass est le troisième produit de Starlet’s Sister, une fille du chef de race Galileo guère rapide en piste mais devenue depuis l’une des « poules aux œufs d’or » de l’Écurie des Monceaux. Ses deux premiers produits, Sistercharlie et My Sister Nat n’auront pas affolé les enchères comme peuvent souvent le faire les produits présentés par les Monceaux depuis le début des années 2010. Les deux sœurs ont été achetées par Paul Nataf pour les sommes respectives de 12.000€ et 20.000€ « seulement ». Mais là encore, le « flair » de ce véritable dénicheur de talents ne l’a pas trompé, Sistercharlie s’étant imposée dans le Prix Penelope (Gr.3) et ayant fini deuxième du Prix de Diane 2017 (Gr.1) avant d’être exportée aux États-Unis et d’y remporter sept Gr.1, le dernier en date dans les Flower Bowl Stakes à Belmont Park en 2019. Un itinéraire emprunté par sa petite sœur, My Sister Nat, qui, après avoir remporté deux courses dans l’Hexagone dont le Prix Bertrand de Tarragon (Gr.3) à ParisLongchamp, a rejoint elle aussi l’effectif de Chad Brown au pays de l’Oncle Sam pour qui elle s’est notamment placée de Gr.3. Toutes deux ont été achetées par un richissime américain, Peter Brant, collectionneur d’art et ami d’enfance de Donald Trump, qui a soutenu cette famille en achetant les deux produits suivants de Starlet’s Sister aux ventes de Deauville, et ce pour des sommes conséquentes : 340.000€ déboursés pour Sottsass en 2017 et 400.000€ l’année suivante pour un fils de Charm Spirit répondant au nom de Radiant Child. Comme quoi quand on aime, on ne compte pas !
 
 
Peter Brant (avec le tableau), Cristian Demuro, Henri Bozo (à droite avec le trophée), les hommes associés à la réussite de Sottsass avec Jean-Claude Rouget, absent sur la photo (©APRH)
 
 
Grâce à son succès dominical dans le Prix Ganay, Sottsass met une nouvelle fois à l’honneur son père, Siyouni, le porte-drapeau des étalons français étant très en verve en cette fin de semaine puisque dix de ses produits viennent de franchir le poteau en tête et ce des deux côtés de la Manche en l’espace de trois jours seulement ! Un magnifique week-end donc pour l’étalon du Haras de Bonneval, également père de Dream and Do, lauréate de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr.1) deux semaines plutôt, tout comme celui vécu par Henri Bozo et toute son équipe de l’Écurie des Monceaux, après la victoire de Magic Wand hier au Curragh dans les Lanwades Stud Stakes (Gr.2) et la belle troisième place de Lope Y Fernandez vendredi dans les 2.000 Guinées irlandaises (Gr.1), vendus respectivement 1.400.000€ et 900.000€ aux ventes d’août Arqana.
 

 
Si Jean-Claude Rouget -dont c'est la quarantième victoire de Gr.1 !- et Cristian Demuro inscrivent là leur nom pour la première fois au palmarès de cette prestigieuse épreuve, tout comme Sottsass, ce dernier est le premier cheval depuis Vision d’Etat, le champion de la famille Détré, à réaliser le doublé Prix du Jockey-Club – Prix Ganay depuis les années 2008 et 2009. Un exploit qu’avant eux, seul Bikala avait réalisé pour la casaque Ouaki, l’entraînement Biancone et la monte Gorli… en 1981 et 1982 ! Réservé à des chevaux de 4 ans et plus, ce Prix Ganay est tombé dans l’escarcelle d’authentiques champions ayant remporté dans la foulée le Prix de l’Arc de Triomphe la même année. Des chevaux d’exception comme, pour ne citer qu’eux, Djebel en 1942, Tantième en 1951, Exbury en 1963, Allez France en 1974, Subotica en 1992, Dylan Thomas en 2007 et Waldgeist l’an dernier. Bis repetita pour Sottsass en 2020 ? Affaire à suivre… 
 
 
 
Un Sottsass retrouvé, pour la plus grande joie de son jockey et tous ceux qui le cotoient chaque jour durant (©APRH)
 

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