Kind Lovely rend ses lettres de noblesse à Net Lovely...la poulinière !
Kind Lovely, une digne descendante de Net Lovely, avec son jockey Gabin Meunier et son entraîneur Dominique Bressou
On se souvient tous de Net Lovely, la guerrière à la robe noire qui avait tant impressionné sur le steeple d'Auteuil à l'époque chez Emmanuel Clayeux. Pour le tandem (déjà de choc) Paul Couderc et Patrick Joubert, ses propriétaires et éleveurs, elle avait enchaîné 7 victoires consécutives entre juin 2011 et avril 2012, enlevant notamment les Prix André Michel (Gr.3), Robert de Clermont Tonnerre (Gr.3) et Ingré (Gr.3). La belle série s'était arrêtée dans le Grand Steeple, où elle avait connu une chute malheureuse qui a toujours laissé un goût amer à son entourage, tant la jument était bien en course à ce moment. Net Lovely avait regagné à l'automne le Héros XII (Gr.3) et terminé 2e de la Haye Jousselin (Gr.1), tout en commettant une énorme faute au rail-ditch. Ce fut la dernière sortie de sa carrière riche de 13 succès en 28 sorties, arrêtée volontairement par ses propriétaires pour se consacrer à sa carrière de poulinière.
La belle Net Lovely, une coursière de grand talent qui se fait enfin un nom comme poulinière ! (aprh)
La vie d'éleveur n'est toutefois pas toujours un long fleuve tranquille, et encore moins une route pavée de certitudes. Net Lovely, toute championne qu'elle était, a connu toutes les misères au haras. Déjà celle de n'avoir aucun produit entre 2015 et 2019, avant de repartir de plus belle. Et jusqu'ici, ses 3 premiers rejetons à se produire en piste n'avaient pas fait d'étincelles, avec un seul vainqueur nommé Kap Love, resté anecdotique. Mais le propre d'un éleveur et sa qualité principale bien souvent, est celle d'espérer. Et après les déboires, Net Lovely retrouve enfin ses lettres de noblesse grâce à sa fille Kind Lovely, un portrait quasiment craché avec sa robe noire, sa petite pelote blanche sur le front, et son allure gracile sur les obstacles.
Paul Couderc et Patrick Joubert, éleveurs et propriétaires de Kind Lovely, et bien sur de Net Lovely
Kind Lovely a été confiée par Patrick Joubert et Paul Couderc à Dominique Bressou, très habile entraîneur de Dragey qui est venu faire un carton cet hiver à Pau. Il avait réservé de côté Kind Lovely pour le Prix Jean Paul Hugonnet, un steeple pour jeunes 4 ans que la pouliche a survolé de toute une classe. Elle sera la grande favorite du prochain Prix Antoine de Palaminy (listed), dans lequel sa mère avait chuté à l'époque. Ayant couru une fois en plat au début de l'été, Kind Lovely avait fait l'objet de bons bruits après avoir travaillé en août sur les obstacles de Clairefontaine après une réunion de course. 5e du Prix Finot (Listed), elle a ensuite été dirigée sur le steeple, discipline dans laquelle elle est invaincue en 3 sorties désormais, et à chaque fois en faisant preuve d'une nette supériorité... La digne fille de sa mère !
Une ressemblance frappante entre Net Lovely et sa fille Kind Lovely, ici à la haie d'essai à Auteuil avant ses débuts dans le Finot Pouliches (aprh)
Cette Kind Lovely, fille de l'excellent Authorized, poursuit une belle histoire d'élevage, d'amitié et d'intuition de la part de Paul Couderc et Patrick Joubert. Le premier cité nous avait confié à l'époque de la retraite de Net Lovely son histoire avec la souche : " Quand j'était plus jeune, je suivais avec intérêt les familles de Georges Vuillard qui mettait tous ses chevaux chez Jacques Ortet. Un jour que j'étais aux courses de Pau, j'avais repéré une énorme jument noire nommé Line Love (NDLR : la tante de Net Lovely), une fille de Kadalko qui sautait très bien et se montrait agile malgré sa masse. Je me suis dit qu'il y avait là de vrais gènes sauteurs. J'ai continué de suivre cette jument qui a eu une bonne carrière, gagnante aussi à Mont-de-Marsan et à Castéra-Verduzan".
Net Lovely avec ses éleveurs/propriétaires et la famille Clayeux, suite à son ultime succès en carrière, dans le Prix Héros XII (aprh)
Paul Couderc poursuit : " Après le décès de G.Vuillard, ses chevaux sont passés en vente en 2001 à Deauville et en feuilletant le catalogue, j'ai coché la page d'une soeur de Line Love âgée de 2 ans par Mansonnien, ce qui était mieux que Kadalko. Avec une mère par Olméto et une grand-mère par Quart de Vin, cela faisait une très belle lignée paternelle. Mais je n'ai pas pu me rendre aux ventes et n'ai pas vraiment suivi l'affaire. Quelques mois plus tard, un homme me tape sur l'épaule et me dit qu'il va me vendre la moitié d'une jument. C'était Patrick Joubert, que j'avais croisé à divers concours AQPS ou assemblées mais que je ne connaissais pas plus que ça. Il m'a proposé... Line Lovely (NDLR : la mère de Net Lovely) ! Il avait acquis la pouliche avec Emmanuel Clayeux, qui était à l'époque débourreur/pré-entraineur notamment pour Guillaume Macaire, mais celle-ci s'était coulée une hanche et ne pouvait plus courir. Emmanuel Clayeux souhaitait vendre sa moitié. J'ai dit d'accord et Emmanuel Clayeux a dit qu'il serait ravi d'entrainer les produits le jour où il aurait sa licence d'entraineur public".
Et c'est ainsi que la belle histoire a démarré... et elle se poursuit encore ! Line Lovely a donné 5 vainqueurs en 5 partants, dont 2 autres black-types : Lovely Kiss et le bon cheval de Cross Lucky Net Love. Une autre de ses filles, Lovely As, d'ailleurs gagnante à Pau, a engendré Genesis As, un coursier sur la montante qui a enlevé cet automne le Grand Steeple de Bordeaux (Listed), et pourrait s'aligner dans le Grand Prix de Pau après son bon comportement dans les préparatoires. A croire que la famille a un attrait pour le Béarn... L'attachante Net Lovely méritait en tout cas d'avoir un fils ou une fille pour espérer marcher sur ses traces. Tous les espoirs sont encore permis avec Kind Lovely !
