Grand Steeple-Chase de Craon: une mini-Quecy d'1,58 m!

21/09/2009 - Actualités
Jamais personne n'achète une toute petite pouliche AQPS. Jamais. Encore moins pour en faire de l'obstacle. Pourtant Michel de Gigou a ainsi acquis la minuscule Quecy de Chadzeau toute jeune, devenue soeur de Rubi Ball et elle-même gagnante du dernier Grand Steeple-Chase de Craon.

 

"Je ne l'avais même pas vue dans son boxe. Mais il devait y avoir beaucoup de paille dans ce boxe..." Ce n'est pas un gag. Mini-jument bondissante mais haute de seulement 1,58 m au garrot, Quecy de Chadzeau était déjà très petite à l'âge de 6 mois. "Je revenais d'un concours de modèles dans le centre et Jean-Louis Berger, éleveur à Charolles dans la Saone-et-Loire, m'a invité à passer chez lui. Il m'a dit qu'il avait une pouliche pour moi, dans un boxe au fond de l'écurie. Il y avait 3 boxes. J'en suis revenu sans avoir vu 1 seul cheval. En fait, elle était bien là, couchée, minuscule, presqu’invisible..."

 

Quecy de Chadzau est toute petite mais passe bien au dessus des obstacles

 

Raconté comme cela, on se demande quelle mouche a bien pu piquer Michel de Gigou d'acheter la petite bête, si ce n'est, en tant que Président de l'Association Nationale des AQPS, de donner l'exemple en investissant sur des femelles.

 

Le Comte Michel de Gigou avec son épouse Béatrice




Le pédigrée était plus grand que l'animal en lui-même...


"Le pédigrée m'intéressait beaucoup. Quand Jean-Louis m'a dit que c'était une fille d'Hygie, cela m'interloqué car il y a très peu de femelles de cette souche sur le marché." En effet, Hygie, soeur de l'inusable sauteur Ratabour, est issue de la grande origine AQPS développée par Jean-Louis Berger à partir d'une jument de son père Francisque nommée Tombola, née en 1926, dont il avait retrouvé une descendante 40 ans plus tard après en avoir longtemps perdu la trace....Cette famille comprenait déjà les célèbres Useful, étalon AQPS particulièrement marquant, et Rolling Ball, un des 1e sauteurs français vendus Outre-Manche pour partir à la conquête des fences anglais.

 

Tombola, née en 1926, "on ne sait pas combientième" mère de Quecy de Chadzeau et Rubi Ball...



Rubi Ball n'était pas encore né


Et encore, Michel de Gigou ne savait pas encore qu'Hygie, juste 1 an après Quecy de Chadzeau, allait donner naissance son propre frère qui deviendra un champion, Rubi Ball (Network), vainqueur du Prix Ferdinand Dufaure (Gr.1). Voilà ce qu’on appelle une embellie. "C’est aussi Network qui m’avait attiré. J'avais fait partie de la commission partie en Allemagne pour l'acheter pour les Haras Nationaux et j'aimais beaucoup ce cheval (NDLR: le tout 1e fils de Monsun importé en France) qui avait des tendons solides comme des cordes à piano. Or, les "Q" étaient ses 1e produits et c'était l'occasion d'en acheter 1. Je venais de faire une vente à Guy Chérel et j'ai tout réinvesti dans 2 filles de Network: Quecy de Chadzeau et Quinine chez Michèle Juhen." Il a bien fait, Quinine, dont l'éleveur est pharmacienne, a gagné à Auteuil sous l'entraînement d'Etienne Leenders.

 

 

Rubi Ball, gagnant du Prix Ferdinand Dufaure (Gr.1), n'est pas un château en terme de modèle...




"Elle sera poulinière l'année prochaine"


Quant à Quecy de Chadzeau, qui a grandi en Bretagne chez Michel de Gigou avant d'être débourrée et pré-entraînée jusqu'en milieu d'année de 3 ans par Jérôme Follain, elle affiche désormais un palmarès de 9 victoires et 10 places pour 21 sorties. Elle venait de gagner dans un canter à Auteuil et la voilà désormais titulaire d'un sacré bâton de maréchal avec ce Grand Steeple-Chase de Craon. A 5 ans, c'est une fille de Network, soeur de gagnant de Gr.1 et elle-même gagnante de listed: de quoi faire rêver tous les éleveurs de France. "La raison voudrait qu'on l'arrête sur cette victoire, mais Guillaume Macaire m'a dit qu'elle était très bien rentrée. De toute façon, même si elle recourt, elle finira sa saison et deviendra définitivement poulinière l'année prochaine. »

 

Quecy de Chadzeau



Grand petit cheval

 « C’est vrai qu’elle est toute petite mais elle a un cœur formidable.  Je me rappelle encore quand André Fabre m’avait demandé ce qu’on avait tous à chercher de grands étalons pour faire des chevaux d’obstacle, sachant qu’avec des grands chevaux, on n’a que des problèmes. Je lui avais répondu que ce n’était pas ce que pensaient nos amis anglais, c'est-à-dire nos clients… »
 

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