Samedi à Auteuil: avoir la chance d'être

31/10/2009 - Actualités
Il s'appelle Lucky to Be, ce qui signifie "chanceux d'être". Ce nom a été donné par ses éleveurs, Marie-Christine et Benoît Gabeur, un couple de vétérinaires dont la vie est dédiée la création et à la sauvegarde de la vie des chevaux. Et de façon très pratique, il a vraiment de la chance d'être car il a bien failli ne jamais exister, tout comme son frère aîné Master Minded.

 

 

Après avoir échoué pour ses débuts, Lucky to Be a soudainement changé de visage pour sa 2e sortie samedi 31 octobre à Auteuil dans le Prix Lusitagnan pour s'imposer sous la casaque de Mme Papot, qui l'a acquis poulain à Marie-Christine et Benoit Gabeur.
C'est un fils de Poliglote, et quand il est né au printemps 2006, son frère aîné Master Minded n'avait pas encore débuté victorieusement à Auteuil. Ensuite, il est devenu le champion anglais actuel, quintuple gagnant de Gr.1, dont 2 à Cheltenham. Mais avant Master Minded, la mère Haute Tension avait déjà donné 2 chevaux bien connus au meilleur niveau, Hautclan et Positive Thinking.

 

Lucky To Be





La mort en face (1/2)


Et pourtant, celle-ci manqué de perdre la vie par 2 fois. Tout d'abord en course. Bonne jument, gagnante à Pau à 4 ans sous la casaque de Jean-Claude Audry, elle se fracture tout d'abord le bassin. L'accident est très grave, le pronostic vital très réservé. A la dernière, l'entourage renonce à l'euthanasie et tente une impossible guérison. Marie-Christine et Benoit Gabeur prennent la jument chez eux. Longtemps, elle ne se lève que très difficilement mais au fur et à mesure du temps, elle recouvre la santé. Benoît Gabeur estime même qu'elle pourrait recourir. Beau joueur, Jean-Claude Audry offre alors la jument en fin de carrière à ses sauveurs contre le 1e produit. C'est Hautclan, un très bon sauteur.

 

Master Minded, champion anglais, frère aîné de Lucky To Be



La mort en face (2/2)

Mais alors que tous les problèmes semblaient oubliés, Haute Tension subit un nouvel accident très grave, de la route cette fois-ci. Le camion dans lequel elle est transportée pour aller à la saillie au printemps 2000, accompagnée de son 2e poulain nouveau né, se renverse dans le fossé. Le petit en sort miraculeusement indemne. Pas la mère, qui a la peau et la chair d'une jambe littéralement arrachées. Au prix de pansements quotidiens pendant un an de la part de Marie-Christine Gabeur, véritable Mme Pomfresh de la Mayenne, et d'une volonté de vivre rare de la part de la jument, Haute Tension revient des ténèbres. D'autant plus que son poulain refusait l'adoption et a continué de téter sa mère alors qu'elle était à l'article de la mort. Ce poulain quelque peu égoïste n'était autre que Positive Thinking, excellent sauteur semi-classique. Depuis, rien de grave...Ce printemps, Haute Tension a pouliné de Poliglote.

 

Marie-Christine et Benoit Gabeur, éleveurs de Lucky to Be




Rhialco ne touchait pas le sol


Après la victoire de Jean d'Angely devant Cyrlight dans le Prix Claude le Lorrain, une course de haies pour steeple-chasers, la 2e listed de la journée, le Prix Triquerville,  a permis au 4 ans AQPS Rhialco d'effacer sa récente chute. Sur ce steeple-chase exigeant (rivière des tribunes, gros open-ditch), ce pensionnaire d'Emmanuel Clayeux a gagné de bout en bout, survolant les obstacles. "Il était déjà très souple poulain", explique son propriétaire Pierre Coveliers.

 

Rhialco, vainqueur du Prix Triquerville (Listed)

 

"Je l'ai acheté foal à Michel Contignon au concours de Decize. Je l'ai repéré en me promenant dans les écuries. Quand il se déplaçait, il ne touchait pas le sol. Ensuite, il a gagné ce concours. J'ai bien fait de l'acheter avant son passage devant le jury!" Fils de Dom Alco, Rhialco a été élevé en Lorraine par Michel Contignon, producteur de moutons près de Nancy. Il provient de sa souche AQPS de base qui lui a donné déjà la championne Pomme Tiepy et le robuste Dostiep.

 

En 2005, le jeune Rhialco avec sa mère et son éleveur Michel Contignon au concours de Decize



Porto Rico sur les bons rails

Avec 2 ans de plus, Porto Rico présente un profil assez comparable à celui de Rhialco. Lui aussi est le meilleur représentant actuel de la souche de base de son éleveur, en l'occurrence Thierry Cyprès, producteur de bovins charolais dans la Nièvre. Noir comme un vrai fils du regretté Vidéo Rock, Porto Rico est lui bourré de talent et peut se permettre de flirter avec l'élite. Il l'a déjà fait ses les haies, en terminant 4e du Prix Renaud du Vivier (Gr.1) en 2007, ou 3e du Prix La Barka (Gr.2) ce printemps 2009.

 

Porto Rico, cheval noir, typique de son père Vidéo Rock

 

Mais il a aussi été absent toute l'année 2008, subi une disqualification pour contrôle positif des suites d'un traitement au pré-entraînement lors de sa rentrée pourtant victorieuse à la mi-mars, et venait de conclure seulement 7e. Philippe Peltier a décidé de changer de décor. Sur le steeple-chase, Porto Rico a repris la marche en avant. De plus, il dose mieux ses efforts et finit aujourd'hui plus vite qu'auparavant. Il regarde donc en haut, vers les courses de Groupe.


 

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