1000 Guinées pour Love et Aidan O'Brien, l'homme aux 80 classiques

07/06/2020 - Actualités
Love, "'amour" en anglais, qui représente bien l'amour, et plus encore, la culture du haut niveau de Aidan O'Brien. Nommée ainsi, la fille de Galileo a permis à son célèbre mentor irlandais de gagner son 80e classique aujourd'hui en s'imposant avec brio dans les 1000 Guinées.

Love, en route vers le 80e classique d'Aidan O'Brien.(©twitter)

 

 

 Les années passent, le monde change, excepté une chose: Aidan O'Brien est un entraîneur exceptionnel. Le maître de Ballydoyle (qui n'a pas de rapport familial avec Vincent O'Brien, ce nom étant très commun en Irlande) possède un palmarès long comme le bras. Il n'est plus besoin de rappeler toutes ses grandes victoires, au risque de se répéter. Alors quand on apprend qu'en gagnant les 1000 Guinées, la petite Love lui offre un 80e classique, on ne s'étonne même plus...et puis on réalise que c'est incroyable. Les classiques anglais sont le terrain de chasse de O'Brien, qui a remporté au moins une des deux poules anglaises chaque année depuis 2015...C'est un 6e titre dans les 1000 Guinées, avec un premier en 2005 via Virginia Waters, mais surtout 4 sur les 5 dernières années, avec des grands noms comme Minding et Winter

 

 

La toute petite Love est venue mettre tout le monde d'accord, surtout la favorite Equilateral, qui perdait ici son statut d'invaincue après avoir pas mal tiré dans le parcours, une erreur souvent fatale sur le très sélectif parcours des Guinées. Comme souvent avec les chevaux de Aidan O'Brien, Love a été une bonne ouvrière à 2 ans, avec 7 parcours dont une victoire dans les Moyglare Stud Stakes (Gr.1) au Curragh, une course qu'avait également gagnée Minding avant de s'imposer dans les Guinées. Love avait quant à elle conclu sa saison en Angleterre dans le Fillie's Mile, battue ce jour-là par Quadrilateral. Mais c'est là cette capacité qu'ont les chevaux du maître irlandais, de progresser de 2 à 3 ans même en ayant une première saison lourde. Le maître de Ballydoyle n'est pas avare quand il s'agit de faire courir ses protégés, et ce pour notre plus grand plaisir ! 

Stable Tour: Aidan O'Brien's Hope for 2019

Aidan O'Brien, une légende vivante

 

Elevée par Coolmore Stud, Love n'est pourtant pas issue d'une souche maison, mais sa mère Pikaboo est entrée dans le giron de la famille Magnier suite à la belle saison de 2 ans de sa fille Lucky Kristale, qui avait remporté en 2013 les Duchess Of Cambridge Stakes devant la championne Rizeena. Lucky Kristale était née du croisement avec Lucky Story, un étalon mort très jeune qui n'a pas marqué avec sa production. Dès son entrée dans le système Coolmore, Pikaboo a été croisée chaque année avec Galileo, sortant les gagnantes de groupes Flattering et Peach Tree avant Love, qui est sa meilleure jusqu'ici. La pouliche fait partie des 84 gagnants de Gr.1 de Galileo: cela se passe de commentaires ! Pikaboo est par le formidable Pivotal, un étalon de génie qui n'a pourtant pas été tout de suite reconnu à sa juste valeur par les éleveurs, étant alezan et fils de Polar Falcon. Malgré tout, il s'est imposé comme un améliorateur, et surtout comme un père de mères exceptionnel. Le croisement avec Galileo a été déjà très efficace avec les gagnantes de Gr.1 Hydrangea et Rhododendron, mais aussi via le croisement de Frankel, un fils de Galileo, avec une mère Pivotal pour donner le grand Cracksman

 

Ce croisement quasi-parfait combine les lignées de Sadler's Wells et Nureyev, mais aussi le profil classique de Galileo à la vitesse pure de Pivotal, qui avait été un grand sprinter. Très à l'aise sur 1600m, Love n'en est pas moins une pouliche qui semble capable d'être rallongée, et pourquoi pas viser les Oaks, un doublé réalisé par Minding en 2016 pour le même Aidan O'Brien. Les Guinées 2020 semblent avoir été un bon cru, même si les grands favoris n'ont pas réussi à accomplir leur tâche. Qu'importe, Aidan O'Brien est toujours aussi fort, la preuve qu'après tout, le monde d'avant ressemble étrangement à celui d'après, malgré tout ce qu'on pouvait nous dire...

 

Le roi Galileo, photographié par nos soins en 2019, nous gratifie d'une nouvelle championne

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