Pyledriver, l'outsider offrant à Le Havre son premier "black-type" comme père de mère

16/06/2020 - Actualités
Pourtant pas à attendu à pareille fête dans un lot faible en quantité mais riche en qualité, Pyledriver a fait sien les King Edward VII Stakes (Gr.2) en ce premier jour de festival à Royal Ascot. Ce fils du sprinter Harbour Watch et de la « FR » La Pyle offre ainsi un premier succès en tant que père de mère à Le Havre, étalon stationné au Haras de Montfort & Préaux en Normandie.
 
Pylderiver et Martin Dwyer, lauréats des King Edward VII Stakes pour ce 1er jour de meeting à Royal Ascot
(© Healy Racing Photos)
 
 
Hommes et femmes gantés et chapeautés, l’arrivée de la Reine Élizabeth « herself » en calèche depuis les grilles du fond de l’hippodrome, les hurlements de la foule dans la dernière ligne droite, le champagne qui coule à flots…Quand tous ces détails viennent à manquer, on en oublierait presque que le meeting de Royal Ascot débutait ce mardi en Angleterre. Mais festival ou non, nos amis anglais doivent eux aussi se plier à la norme du huis-clos, afin que les courses ne soient pas à nouveau suspendues après trois longs mois d’arrêt afin d’endiguer la pandémie de Covid-19 qui n’a épargné personne, et surtout pas le Royaume-Uni. Car si l’ambiance faisait défaut dans les tribunes d’ordinaire noires de monde à cette époque de l’année, le spectacle, lui, était assuré du côté de la piste, notamment dans les King Edward VII Stakes (Gr.2), remportés par Pyledriver, un pensionnaire de William Muir qui fait vivre un véritable conte de fées à ses éleveurs et propriétaires associés, Roger Devlin, Guy et Hugh Leach qui, faute d'enchères, l'avaient repris foal pour 10.000 guinées à Tatersalls en 2017.
 
 
 
On devine le sourire sous le masque de William Muir, l'entraîneur de Pylderiver
(© Racing Post)
 
 
En effet, dans une course où Mogul, propre frère du double gagnant de Gr.1 et lauréat de cette épreuve l’an dernier, Japan, faisait office de grand favori, Pyledriver a longtemps patienté dans le dos des animateurs, Sound Of Cannons (Nathaniel) et Arthur’s Kingdom (Camelot), qui menaient tambour battant. Après avoir trouvé le passage à l’entrée de la ligne droite et s’être appuyé le long de la lice, le fils d’Harbour Watch a bien répondu aux sollicitations de son jockey, Martin Dwyer, pour rallier le poteau en tête, nettement devant Arthur’s Kingdom, Mohican Heights (Australia) terminant fort pour s’emparer du second accessit après avoir semblé pris de vitesse au moment de l’emballage final.
 
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Lauréat aujourd’hui sur 2.400m, Pyledriver fait pourtant partie de l’avant-dernière génération du sprinter Harbour Watch, invaincu en trois tentatives à deux ans, lauréat notamment des Richmond Stakes (Gr.2) à Goodwood en 2011, devenu ensuite le père de quelques bons chevaux comme Tis Marvelous (Prix Robert Papin, Gr.2), Waikuku, gagnant de Gr.1 face à la grande Beauty Generation à Kong-Kong, ainsi que des placés de Listed Charity Go, What’s The Story et autre Queen Of Time. Ce fils d’Acclamation ne compte d’ailleurs que quatre générations à son actif puisqu’il a dû stopper prématurément sa carrière de reproducteur en 2017 pour cause d’arthrite.
 
 
 
Harbour Watch, le père de Pyledriver
(©Breednet.com)
 
Le côté maternel est un peu plus « bleu-blanc-rouge », puisque La Pyle, la mère de Pyledriver, est une propre sœur de Normandel (Prix Melisande, L. et Express Stakes, Gr.3 en Irlande) et lauréate de deux courses dans l’Hexagone pour la casaque de Gérard Augustin-Normand avant d’être acquise à réclamer par Guy Petit puis finalement être vendue à nouveau et de traverser la Manche pour rejoindre les boxes de Philipp Hobbs pour qui elle s’est placée en haies. Il s’agit d’une fille de Le Havre, étalon stationné au Haras de Montfort & Préaux qui obtient là son premier succès « black-type » en tant que père de mère.
 
 
 
Premier succès "black-type" pour Le Havre en tant que père de mère
 

Lauréat pour ses premiers pas en course à deux ans, sur l’hippodrome de Salisbury, alors proposé à la cote de 50/1, Pyledriver a obtenu le second succès de sa carrière en étant également délaissé au « betting », dans une Listed à Haydock, tout comme il l’était aujourd’hui avant le départ des King Edward VII Stakes ! S’il venait à participer au prochain Derby d’Espom, où il est d’ores-et-déjà proposé à 14/1 sans y être engagé (!), et qu’une fois encore les parieurs font fi de ses chances de figurer à l’arrivée, vous savez ce qu’il vous reste à faire… 

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