Romain Le Dren-Doleuze, un train en marche...

 Romain, pour faire court, est le fils de Georges et le frère d’Olivier. Après avoir embrassé lui aussi une carrière de jockey de 1999 à 2011, lui permettant de franchir le poteau en vainqueur à 62 reprises dont 2 fois en obstacles, Romain raccroche les bottes pour se consacrer à l’entraînement. En 2014, il commence son activité avec 2 représentants dans ses boxes, lui offrant 2 places en 7 sorties. L’année suivante verra sa 1ère victoire, et 2 autres clôtureront l’année. L’effectif grossit gentiment, passant de 2 à 6, puis à 10 en 2016. Les bons résultats s’enchaînent. Il clôture l’année 2016 avec 4 gagnants. 2017 marquera un premier réel changement. Son effectif gonfle à 25 élèves, et les victoires s’additionnent aussi, passant à 7 durant l’exercice 2017. 2018, 2019 et 2020 ne dérogeront pas à la dynamique. Avec un effectif oscillant entre 25 et 30 chevaux, Romain signera 11 succès en 2018 et 2019. Le dernier trimestre de 2020 annoncera un peu la couleur pour 2021. 8 succès viennent s’ajouter aux 10 obtenus durant la 1ère partie de l’année. L’année 2020 se clôture avec 18 succès, et le place au seuil de la porte du Top 50 des entraîneurs nationaux. En 2 mois, Romain atteint déjà le nombre de 8 victoires, autant qu’André Fabre, qui, comme lui, n’a couru qu’à Deauville et Chantilly.

 

 

Le mois de mars ne fait que commencer, mais il se présente sous les meilleurs auspices.

 

 

 

 

Vendredi 5 mars à Deauville : le 3 ans, Coachello (Dunkerque), lauréat pour ses débuts sur le gazon cantilien en arrachant la victoire à Valdarann (Siyouni) dans les ultimes foulées, effectuait sa rentrée. Changeant de surface pour l’occasion, Coachello se joue de l’opposition, enlevant brillamment ce Prix du Perche, alors, que cette course avait simplement été cochée pour une rentrée, à la maison, sans objectif de la gagner; n'étant pas prêt à 100% pour cette course.

 

Pour Coachello, c’est une belle petite histoire qui est en train de s’écrire. Estimé de suite, débutant victorieusement de belle manière, il se blesse dans son box, quelques jours après ses débuts, se fêlant le plateau tibial. Le repos s’impose, et ne disposant pas d’un papier laissant présager d’une belle carrière d’étalon, son entourage en profite pour le castrer. Facile à entraîner, mais encore un peu "vert", Coachello va pouvoir monter les échelons, tranquillement, sans pression.

 

 

 

 

Le lendemain, toujours à Deauville, un nouveau représentant Le Dren-Doleuze passe le poteau en tête, réalisant même le jumelé du Prix de la Cour Blanche. Shalgoda Diamond (Bated Breath) devance Wind Of Change (No Nay Never), défendant les mêmes intérêts (entraîneur comme propriétaire).

 

Estimée, Shalgoda Diamond a débuté sa carrière le 11 décembre dernier, terminant 2e, avant de finir 3e lors de sa sortie précédente, à une courte tête de Tess (qui vient de gagner lundi à Vivaux). Mi-janvier, Shalgoda Diamond refoulait la piste, celle de Chantilly, en l’occurrence, et obtenait sa 1ère victoire. Invaincue cette année après 2 sorties, cette Shalgoda Diamond fait partie des espoirs de Romain, ayant d’ores et déjà trouvé sa place dans la liste des engagées de la Poule d’Essai des Pouliches, Gr. 1.

 

Shalgoda Diamond a été acquise pour Elbashir Salem Ab Elhrari, dont elle défend les couleurs et propriétaire le plus présent dans les boxes de Romain. Malgré le fait qu’elle soit engagée dans la Poule, Romain devrait la diriger, pour sa prochaine tentative, sur un 1200m ligne droite à Chantilly. Issue d’une famille de purs sprinters, étant nièce de Finsbury Square (Prix du Gros-Chêne, Gr. 2) et Bakoel Coffee (Prix du Cor de Chasse, Listed) et proche parente de King Solomon (Prix Isonomy, Listed), Shalgoda Diamond montrera si ce potentiel génétique lui a été transmis. Romain ne cache pas que cette représentante de la casaque rouge étoiles blanches devrait obtenir le statut de "Fer de lance des 3 ans" de l’écurie.

 

 

 

 

Mardi 9 mars, on ne change pas une équipe qui gagne, et c’est sous les couleurs de Micheline Leurson, co-propriétaire avec Criquette Head, que le 4 ans, Rock Blanc (Youmzain) s’impose facilement, tout en faisant une rentrée, suite à sa dernière sortie, victorieuse, à la mi-novembre. Ayant toute l’estime de Romain lorsqu’il avait 2 ans, il a dû être castré après 3 sorties contre-performantes eu égard aux travaux du matin. Revenu à la compétition 6 mois après son opération, le poulain s’est de suite enclenché, empochant 4 victoires et 3 places en 7 tentatives.  Rock Blanc gagne avec un peu de marge et devrait réaliser une nouvelle belle année. Et parlons du petit frère, lui aussi à l’entraînement chez Romain, Star Rock, un 2 ans par Anodin. Son entraîneur ne cache pas que ce poulain lui plaît également. La mère de cette fratrie, Rock Harmonie (placée du Petit Couvert, Gr. 3) a également donné naissance à Richemont, vu à pareille fête fin février, et descend d’une lignée d'où ressort Baiser Volé (Poule d’Essai des Pouliches, Prix de la Salamandre et Prix Robert Papin, Gr. 1) et Tenue de Soirée (Prix du Gros-Chêne et de Saint-Georges, Gr. 3). Cette année, elle a été saillie par  Intello.

 

Les chevaux faisant la renommé de l'entraîneur, sans les propriétaires, rien ne serait possible. Alors, qui se cache sous ces casaques bleue ciel et rouges ? Les trois représentants précités défendent les intérêts des 2 propriétaires les plus actifs au sein de l’écurie, Micheline Leurson (12 fois tête de liste chez les cavalières, elle qui fut une pionnière dans le déclenchement des courses réservées aux femmes (en 1961), puis, devenant la 1ère femme à occuper un poste de Handicapeur au sein de l’institution) et Elbashir Salem Ab Elhrari, propriétaire, entre autres, de Shalgoda Diamond, Wind Of Change et Tibasti, qui a permis à Romain de tenter l’aventure, début février, à Meydan, après 2 belles victoires de Classe 2 durant l’année 2020.

 

 

 

La troisième, c'est Criquette Head-Maarek,qui, lorsqu'elle a commencé à réduire son effectif et connaissant bien la famille Doleuze, a proposé à Micheline Leurson, de placer ses chevaux chez Romain, soulignant que ses chevaux étaient toujours en magnifique état, sereins et qu’elle aurait l’opportunité de facilement les voir, ce qu’elle ne regrette nullement.

 

 

 

Concernant Elbashir Salem Ab Elhrari, la rencontre avec Romain s’est opérée par le biais de son ami Zied Romdhane,  qu’il a connu à l’époque où il officiait en tant que jockey en Tunisie. Un jour de ventes à Arqana, Zied s'est porté acquéreur de Tibasti (Dabirsim), recrue idéale pour les fantasias lybiennes. Sur l'insistance de Romain, qui souhaite essayer le cheval à l’entraînement, Zied accepte de lui confier et  Tibasti débute fin 2019 avec une 8e place, avant de gagner lors de sa 2e sortie. Depuis, il a couru à 10 reprises sur notre sol, gagnant 4 courses et prenant 6 places, ce qui a poussé Romain à tenter l’aventure à Meydan, début février. Certes, sans résultat, mais l’expérience était à tenter, pour ce propriétaire, homme de cheval, cavalier,  et propriétaire, à Dubaï, en Angleterre, aux USA et, bien sûr, en France, où il possède 8 chevaux chez Romain et 4 chez Fabrice Chappet.

 

 

 

 

Tout ces résultats ne sont pas l’œuvre d’une seule personne, bien entendu...  Romain souligne facilement le travail quotidien réalisé par son équipe, dont l’ancien jockey Morgan Chérel. Actuellement une trentaine de chevaux, dont 1 tiers de 2 ans, constitue l'effectif deauvillais. La relève est là, de quoi s'attendre à une nouvelle belle saison. Romain a su faire preuve de professionnalisme durant les premières années de son statut d’entraîneur et force est de constater qu’il maîtrise son sujet. La qualité de son effectif, ses performances et les propriétaires l’entourant en étant une vraie preuve !...