L'entraîneur Yannick Fertillet prend sa retraite, après 2.281 victoires en plat et en obstacle

30/03/2021 - Actualités
Installé en tant qu'entraîneur sur la commune de Nozay, en Loire-Atlantique, depuis 1984, Yannick Fertillet a décidé de mettre un terme à sa carrière de metteur au point, ayant remporté pas moins de 2.281 victoires en plat et en obstacles, notamment au plus haut-niveau dans ses jardins de Cagnes-sur-Mer et Waregem, grâce à des chevaux d'exception comme Wutzeline, Dom Lyphard, et autre Stodoun.  

Clap de fin pour Yannick Fertillet, après 2.281 victoires en tant qu'entraîneur (© APRH)

 

Ils resteront comme ses tout derniers gagnants en compétition : Buen Star en obstacle, vainqueur sur les haies de Châteaubriant, à deux pas de son centre d'entraînement de Nozay, en septembre dernier, et Totem en plat, qui a passé le poteau en tête sur le gazon d'Éventard, à Angers, au mois de novembre. Chiparus quant à lui restera comme le tout dernier partant qu'il aura sellé sur un champ de courses, à l'occasion du Prix de la Bernerie disputé hier, sur l'hippodrome du Petit Port, à Nantes, dans lequel il s'est classé septième. En effet, après 2.281 victoires glanées au cours de ses 37 années dans le circuit, Yannick Fertillet a décidé de mettre un terme à sa carrière d'entraîneur, à l'âge de 58 ans, passant le relais à son fils, Pierre-Jean, installé lui aussi sur leur centre d'entraînement privé à Nozay, en Loire-Atlantique.

 

Pierre-Jean Fertillet, en passe de récupérer l'effectif de son père

 

Incarnant la troisième génération d'entraîneurs à officier sur le domaine du Creuset, à cheval entre Nantes et Châteaubriant, Yannick Fertillet fut néanmoins le tout premier à vouloir "fabriquer" et "façonner" des galopeurs, s'évertuant, à la force des bras et à la sueur du front, à faire de cette grande ferme familiale de 90 hectares un lieu propice à l'entraînement de chevaux amenés à se produire aussi bien en plat qu'en obstacle. Archétype même du principe du self-made man, Yannick Fertillet n'a tout d'abord commencé qu'avec un seul cheval et un simple box en bois, avant de progressivement monter en quantité, et en qualité, au fil des années, fruit d'une méthode et d'un savoir-faire lui ayant permis de s'affirmer comme l'un des entraîneurs les plus réputés du Grand Ouest. Un grand professionnel dont les pensionnaires faisaient régulièrement feu de tout bois sur les champs de courses ligériens ou bretons, notamment sur ceux du Petit-Port, à Nantes, ou encore de Calouët, à Loudéac, où il n'était pas rare de le croiser coiffé de son sempiternel chapeau "trilby". Mais aussi au plus haut niveau, aussi bien à Paris qu'à Cagnes-sur-Mer, en passant par l'Italie et la Belgique. 

 

Yannick Fertillet, un jour de courses sur l'hippodrome de Loudéac (© Ouest-France)

 

En effet, Yannick Fertillet fut pendant longtemps adoubé "roi" de deux champs de courses situés en Belgique et en France, l'un flamand, l'autre maralpin. "Roi de Waregem" tout d'abord, eu égard aux envolées dans le célébrissime Grand Steeple-Chase des Flandres de Dakhla (1991), Umea IV (1993), Limonaire (1994), Nommeo (1997), Gael d'Angron (2005) et Kan Nejd (2007). Mais surtout "Roi de Cagnes", où l'entraîneur nozéen prenait grand plaisir à se rendre chaque hiver au bord de la Méditerranée, avec un contingent d'hommes et de chevaux, pour participer au traditionnel meeting de l'hippodrome azuréen. Un champ de courses sur lequel se sont notamment distingués l'incroyable Stodoun, lauréat de pas moins de trente sorties (!) dont trois fois dans le Grand Prix de la Ville de Nice (Gr.3), et que seule sa compagne de box, la non moins exceptionnelle Wutzeline, dont 15 des 20 victoires en compétition ont eu pour cadre l'hippodrome de cagnois, a réussi à imiter à ce jour.

 

Wutzeline, la reine de Cagnes-sur-Mer et de son roi, Yannick Fertillet (© Actu.fr)

 

Lauréat pour sa part de la Grande Course de Haies de Cagnes (L.), Ange de Beaumont a également permis à Yannick Fertillet de s'illustrer par-delà les Alpes, en inscrivant son nom au palmarès de la Grande Course de Haies de Rome (Gr.1), quelques années après que Nommeo ne fasse sien le Gran Premio Merano (Gr.1) et que Dom Lyphard ne réalise quant à lui le très difficile doublé dans la Grande Course de Haies de Merano. Ce dernier s'est également imposé dans le Premio del Prato (Gr.3) de San Siro et a tenté sa chance au Japon, dans le Nakayama Grand Jump (Gr.1), l'Éverest des courses d'obstacles au Pays du Soleil Levant, dans lequel il s'est classé huitième en 2002.

 

Stodoun, autre champion entraîné par Yannick Fertillet (© Scoopdyga)

 

À compter du 1er avril donc, tous les chevaux qui étaient placés sous la férule de "Fertillet" senior seront désormais placés entre les mains non moins habiles de "Fertillet" junior, Pierre-Jean. Parmi eux, un certain Wutzelino, premier fils de la "reine de Cagnes", Wutzeline, comptant trois victoires en haies pour ses trois seules premières sorties à 3 ans, et une deuxième place pour sa rentrée ce dimanche, à Loudéac, seulement battu par Grafity Baie, entraîné par... Pierre-Jean Fertillet ! Nul doute que le jeune trentenaire, fort d'un outil de travail à la fois moderne et efficace et de résultats ne cessant de s'améliorer année après année, saura poursuivre de la meilleure des manières l'oeuvre entamée par son père il y a de cela 37 ans. Une page se tourne, certes, mais restera à jamais gravée dans le grand livre des courses, tant les exploits des chevaux entraînés par Yannick Fertillet auront émerveillé bien des aficionados de la cause hippique, qu'ils soient petits, grands, flamands, transalpins, azuréens voire même parisiens. Mais surtout ligériens !. 

 

Chapeau bas pour l'ensemble de votre carrière, M. Yannick Fertillet ! (© APRH)

Voir aussi...