Robbie Dunne suspendu 18 mois pour harcèlement envers la femme jockey Bryony Frost

10/12/2021 - Actualités
Toute cette semaine s'est réunie à Londres la commission de discipline indépendante de la British Horseracing Authority, pour statuer sur l’affaire de harcèlement et de menaces du jockey Robbie Dunne envers la jockey Bryony Frost. Le verdict a été rendu ce jeudi, et le jockey a été suspendu 18 mois. Dunne dispose de 7 jours pour faire appel.

 Robbie Dunne et Brony Frost ©Racing Post

L’affaire entre les deux jockeys d’obstacle Robbie Dunne 36 ans et Bryony Frost 26 ans, femme jockey tête de liste en Angleterre, qui a remporté de nombreux Gr.1 pour Paul Nicholls avec Frondon ou plus récemment Greaneteen, a débuté il y a déjà plusieurs années. Le contentieux entre les deux protagonistes a débuté en fin d’année 2017, quand Frost a gêné Dunne au saut d’un obstacle, causant la chute et la mort du cheval monté par Robbie Dunne. Depuis cet incident malheureux, d’autres faits de course ont envenimé la situation et Dunne a commencé à prendre en grippe sa camarade de peloton. En fin d’année 2020 à Southwell, un salarié de l’hippodrome, responsable des obstacles, aurait entendu Dunne insulter Frost de « sacré s***** » et de « dangereuse p*** » ainsi que de l’avoir physiquement menacée.
 
Frost après sa victoire dans le Ryanair Chase à Cheltenham ©Sky Sport
 
Quelques jours plus tard, à la suite d’un nouvel accrochage durant un parcours, Robbie Dunne est sorti de ses gonds et s’en est de nouveau pris à sa jeune camarade en lui disant « tu as essayé de me tuer, mais tu vas voir moi quand je ne vais pas te louper, je vais vraiment te tuer, tu vas finir dans une aile (d’obstacle) ». Dunne reconnait avoir prononcé ces paroles, mais se défend en disant que "c’était davantage une façon de parler qu’une menace réelle", ayant ajouté que "la culture du vestiaire est dure et que les jockeys ont des paroles qui dépassent parfois leur pensée". Lors du Grand National Virtuel, un évènement en ligne organisé par le BHA sur Twitter en l’absence du « vrai » Grand National de Liverpool pour cause de Covid, Dunne s’était moqué de Frost dans un tweet. Enfin, lors d’une réunion de courses à Uttoxeter, Frost se serait trouvée dans le vestiaire des hommes et aurait accusé Dunne qui sortait du sauna "d’avoir ouvert sa serviette et exhibé son sexe". Entre temps Dunne aurait déclaré avoir reçu un appel anonyme d’une personne le menaçant de lui casser les jambes s’il ne changeait pas d’attitude.
 
L'hippodrome de Southwell où une altercation a eu lieu entre les deux jockeys ©The Mirror
 
Suite à cela, Frost a déposé plainte auprès du BHA, et la commission de discipline composée de Brian Barker un ancien commissaire de course et aujourd’hui responsable de la commission de discipline indépendante, James O’Mahony ancien commissaire également et Alison Royston qui est quant à elle issue du milieu du football, étant membre de la commission de discipline de la FA (la fédération anglaise de football), s’est réunie à Londres. Pendant 6 jours le jury a entendu les deux protagonistes de l’affaire, défendus par leurs avocats, ainsi que des témoins, dont de nombreux jockeys.
 
Dunne et son avocat se rendant au BHA ©Racing Post

 

Le verdict a été rendu jeudi soir, et le jury a condamné Robbie Dunne à 18 mois de suspension pour « intimidation et harcèlement d’un collègue jockey titulaire d’un permis entre le 12 février 2020 et le 3 septembre 2020 » et « agression verbale et la menace d’une collègue jockey » à Stratford le 8 juillet 2020, à Uttoxeter le 17 août, 2020 et à Southwell le 3 septembre 2020. Le jockey n’a pas été condamné pour le « comportement sexuellement déplacé » suite à l’épisode du sauna. Cette condamnation est une première dans l’histoire des courses anglaises. David Bass, le président de l’association des jockeys anglais (PJA) a réagi à cette condamnation en trouvant que la sanction « était une honte », pointant du doigt le jury de la commission. Bass déclare que malgré sa grande sympathie pour Frost, il n’a jamais senti le comportement de Dunne comme du harcèlement, propos partagés par plusieurs jockeys interrogés lors de l’audience. Pour rappel, Dunne dispose de 7 jours pour faire appel de cette décision.
 
David Bass le président de l'association des jockeys anglais ©Sky Sport

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