Un fils de Vodka gagne en Angleterre : avec les noms de chevaux, on remplit un bar !

08/02/2022 - Actualités
A 5 ans, Seven Pockets, un fils de la grande championne japonaise Vodka, a ouvert son palmarès en Angleterre. Si elle est la plus emblématique des championnes avec un nom d'alcool, on vous rassure il y en a d'autres ! Et comme on adore l'apéro à France Sire (surprise !), il est temps de revenir sur quelques chevaux nommés en l'honneur du divin poison... liste non exhaustive ! 

La grande Vodka, une championne japonaise nommée en l'honneur d'un alcool...et ce n'est pas une rareté ! 

 

Il s'appelle Seven Pockets, et a un parcours totalement atypique. Cet entier de 5 ans a gagné hier sa première course sur le sable de Wolverhampton en Angleterre, pour sa 3e course seulement, et après une longue absence après avoir éjecté son jockey en juillet dernier. Ce fils de Frankel est l'avant dernier produit de la légendaire jument japonaise Vodka. Elle qui avait offert une première Japan Cup (Gr.1) à Christophe Lemaire en 2009 avait accompli un brillante carrière, et est aussi la dernière femelle en date à avoir remporté le Derby Japonais, et seulement la 3e de l'histoire... Entrée au Hall Of Fame Japonais, cette crack est peut-être la plus célèbre des coursiers au nom d'alcool...ou pas ?! 

 

Champagne Fever a fait péter les bulles 2 fois au festival de Cheltenham...

 

Evidemment, outre pour notre bonne humeur et notre travail quotidien, l'équipe France Sire est connue pour son amour de l'apéro. Un amour dangereux certes, mais en bons journalistes, on prend des risques. Du coup, quand on entame nos réunions du midi (un joli nom pour dire apéro), on commence souvent par un peu de champagne. On se souviendra d'une cousine de Northern Dancer nommée Champagne Cocktail, qui avait gagné à Maisons-Laffitte sous la selle de Maurice Philipperon. Elle est devenue la mère de la non moins bien nommée Sangria, qui a elle remporté le prix de Psyché pour André Fabre sous les couleurs Wildenstein. En Angleterre, Champagne Fever a été un bon de la team Mullins, remportant le Champion Bumper et le Supreme Novices Hurdle (Gr.1) au festival de Cheltenham. Sa mère se nommait Forever Bubbles... Et on pourra citer aussi Champagnepouryoyo, une honnête jument de handicap en France, devenue la mère de la gagnante Champagnepourlolo. Yoyo et Lolo ont en tout cas été bien arrosés. 

 

Le Richebourg, l'un des Grand Crus de l'élevage français en obstacle 

 

Après, on passe à un petit verre de vin, ou deux pour ne pas fâcher notre autre main. Les éleveurs du Centre-Est et d'ailleurs y vont de leurs Grand Crus. Ancien oenologue, Jean Marie Prost manie les appelations avec bonheur, comme avec l'excellent Le Richebourg, mais aussi Nuits Premiers Crus ou encore Gevrey Chambertin. Cela ne va pas mal non plus du côté de la famille Carion avec Le Chablis, Le Mercurey, et bien sûr Le Listrac. Le gagnant du dernier prix Ferdinand Dufaure (Gr.1) est nommé en l'honneur d'une des plus petites appelations du Médoc... Il faut se souvenir de Vin Chaud, élève du Haras des Granges qui a gagné listed chez François Rohaut, mais aussi du très bon cheval japonais Vin De Garde, qui a terminé 2e de Gr.1 à Dubai l'an dernier. C'est d'ailleurs un fils d'une ancienne jument française, Skia. Et comment oublier le grand étalon d'obstacle Quart De Vin, qui a marqué l'élevage AQPS du Centre-Est... Récemment encore, un "FR" par Muhtathir nommé Mercurey a gagné un bumper en champion du monde pour Willie Mullins ! On n'est pas près d'aller se coucher. 

 

Jim And Tonic a sans doute fait passer de folles soirées à la famille Doumen ! 

 

Après avoir dégusté avec une délicatesse bien particulière ces grands crus, nous voilà aux cocktails. Rude étape, car le choix est vaste, et en bons samaritains que nous sommes, on laisse une chance à tout le monde. Très récemment, Sébastien Berger a élevé son premier gagnant de Gr.1 avec le prometteur Ginto. Si vous connaissiez le bonhomme, vous sauriez que le frigo n'est jamais vide... ni plein très longtemps. Le même cocktail a donné son nom au champion international des Doumen Jim And Tonic, en contraction avec le nom de sa mère Jimka. Né en 2009 au Brésil, Mojito a été un champion en gagnant 7 de ses 16 sorties dont un Gr.1 à 3 ans sur 2400m. Elevée par Laurence Gagneux et Charlotte Denieul, Gin On Lime est une gagnante de groupe en Irlande sur les fences, tandis que Caipirinha est une triple gagnante de listed en Australie... Il y en a d'autres ! 

 

Martini, un champion et chef de race brésilien des années 50

 

On vous voit venir, et on vous rassure, on ne mélange pas toujours notre alcool. On a quand même reçu une éducation ! Nos nombreuses heures de ventes à Deauville nous font parfois déguster un Petit Calva, comme cette jument du même nom qui a gagné 2 listeds sous l'entraînement de Richard Gibson. Parmi les dizaines de chevaux nommés Tequila à travers l'histoire, on retiendra cette pouliche née en 2017 en Serbie, où elle a gagné 3 ans plus tard le Derby Local. Né à la fin des années 40 au Brésil, Martini a été un crack, qui a gagné le Derby et le St Leger à Gavea, mais aussi la Gold Cup, avant de devenir un étalon classique. On appréciera également Chartreuse, gagnante de listed pour Freddy Head sous les couleurs Highlere Racing, mais également Bacardys, un élève de Patrice Vagne qui a remporté 2 Gr.1 outre-Manche, et a été le premier fleuron de son père Coastal Path. Sa mère s'appelle Oasice... très peu pour nous. 

 

Whisky Baron, un gagnant de Gr.1 en Afrique du Sud 

 

Quand on passe à plus fort avant d'aller se coucher, on prend un petit Bourbon. C'est le nom d'un vainqueur de prix Royal Oak sous les couleurs Wertheimer & Frère, et l'entraînement d'Alec Head. Il est ensuite devenu étalon pour l'obstacle notamment. Un de ses célèbres homonymes est né en Angleterre au 18e siècle, d'une mère qui s'appelait Queen Elizabeth... ça ne s'invente pas ! Il a été le 2e gagnant de l'histoire du St Leger de Doncaster en 1777. Comme quoi, il faut toujours prendre un 2e Bourbon. Pour ceux qui préfèrent, il y a le whisky. Whisky Baron fut un champion gagnant de Gr.1 en Afrique Du Sud, avant de venir s'essayer en Europe chez William Haggas. Dans un autre genre, Sophie Rousselle a nommé un poulain né en 2019 Louis Ski, qui a gagné tout récemment. L'anecdote est en fait que le petit poulain est né à l'heure de l'Apéro. Malin. Sans se cacher derrière un jeu de mot, Pierre Talvard et associés ont appelé un fils de Slickly... Apéro ! Simple et efficace. Il a fait une honnête carrière en Suisse. 

 

Du Pineau de Ré en Angleterre, quelle bonne idée ! 

 

Comment oublier également le fameux Pineau de Ré, dernier gagnant "FR" du Grand National d'Aintree, en 2014. Cet AQPS né en Anjou chez les Hardy n'avait pourtant jamais mis un pied en Charentes à notre connaissance. Chez les AQPS de l'Ouest, les Lefeuvre ont également connu de beaux moments avec Ratafia, qui a brillé notamment dans le prix d'Estruval sous la selle de Maxime Guyon. Il n'est autre que le grand frère de leur championne maison Epatante. N'oublions pas non plus les frères Brut Impérial et Trou Normand, entraînés par Donatien de Beauregard pour l'écurie Sagittaire. Le premier nommé a été l'un des premiers bons éléments de son mentor, qui sort d'une année canon avec son effectif. Mention spéciale pour la double gagnante de Gr.3, dont le prix de Psyché, Bourrée. Avec cette fille de Siyouni, on ne s'embarasse pas de tactiques. 

 

La fameuse Bourrée lors de son succès dans le prix de Psyché (Gr.3). Elle ne penchait pas dans la ligne droite. 

 

Enfin, et pour conclure, car il faut quand même aller se coucher à un moment, on parlera de Bloody Mary. Cette pouliche par Fragrant Mix qui avait enchaîné 7 victoires dont le prix Pierre Cyprès à Auteuil, a été co-élevée par Jacques Cyprès et notre big boss préféré (puisque l'on n'en a qu'un !) Arnaud Poirier. L'histoire est simple, sa mère Sacade avait été gravement accidentée lors de sa seule course à Saumur, et avait été sauvée chez les Poirier. La famille Cyprès les avaient remerciés en mettant Arnaud co-éleveur de son premier produit, Bloody Mary. Il avait également loué la moitié de la carrière de course de sa tante Qualanke, une très bonne jument, qui lui avait permis de se mettre un petit pécule de côté. Avec cet argent (déjà en euros à l'époque), il avait lancé... France Sire ! Et oui, on a beau avoir cette réputation, nous avons été quelque part sauvés par l'alcool. Et pourvu que ça dure !...

 

Et on conclut avec Bloody Mary, dont la tante Qualanke a lancé France Sire...et du coup tous nos apéros. 

 

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