Forum sur le futur de l'emploi et de la formation dans les courses : 12 propositions pour réunir vieux exaltés et jeunes wokistes

20/03/2022 - Actualités
Il y a le feu dans la maison des courses : plus personne ne veut y travailler. Le manque de personnel est si cruel qu'il est devenu le plus grand handicap du système. La génération Z, celle des jeunes nés à partir de 1995, qui atteint des sommets jusqu'alors insoupçonnés de superficialité, doit pourtant être prise en compte. Toute la question est de savoir comment ramener des gens à vouloir travailler dans le monde du cheval, si tant est qu'ils souhaitent travailler tout court.

 

C'est le moment où on a tous l'impression d'être des vieux cons, même si on n'est ni vieux ni con. Le choc des générations est un débat éternel et déjà Socrate se plaignait ouvertement des jeunes qui ne respectaient plus rien... il y a 2600 ans. Après les rock'n rollers considérés comme des singes par les coincés d'avant-guerre, après les soixante-huitards qui n'ont jamais servi à rien de toute façon, après les X et les Y qui ont copieusement consterné leurs aînés par leur démonstration de paresse, les Z, nés après 1995, les "têtes en bas" qui ne peuvent respirer sans leur téléphone portable, atteignent des sommets de nullité du point de vue de tous ceux de leurs aînés dont l'objectif unique était de "réussir dans la vie". A l'inverse, les rêves de ces derniers (gagner le plus d'argent possible, avoir la plus grosse voiture et le plus gros pavillon de banlieue, pour partir en vacances dans l'endroit le plus ensoleillé d'Espagne) ornent la galerie du ridicule du point de vue du " Z ".

 

 

Comme la dit si justement Pierre Pilarski en introduction du forum, le " Z " veut réussir sa vie et non pas réussir dans la vie. Toute la question est de savoir si la quête de l'essentiel épurée et de la non-consommation n'est pas la plus formidable des excuses pour la paresse et le "jmenfoutisme". Bref, on est pour ne pas consommer d'électricité tout en exigeant de pouvoir passer un scanner à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit à l'hôpital. Avec l'argent de qui ? Des méchants riches évidemment, tous ces horribles mâles blancs capitalistes qui précipient la planète vers une mort certaine. Finalement, tout cela n'est qu'un concours d'égoïstes qui ne rêvent que de d'éliminer leur voisin sous couvert de moralité.

 



Dans ce contexte, les courses souffrent directement car l'entretien des chevaux, et notamment ceux qu'on doit monter tous les matins à l'entrainement, exigent une main d'oeuvre nombreuse, qualifiée, passionnée. Bref, tout ce qu'il ne faut pas dans notre monde d'aujourd'hui où le paradis se recherche dans l'automatisation des tâches par de la programmation informatique jamais en grêve, toujours de bonne humeur, et finalement si rarement en panne. Puisque les jeunes aiment tant à être manipulés qu'ils revendiquent en entreprise plus du droit à la connexion à leur mobile que des augmentation de salaire, alors il suffit de s'en donner à coeur joie quand on est de l'autre côté de la barrière, du côté des "big brother".

 



Problème, ce système trouve donc vite sa limite dans un monde animal forcément authentique. Le superficiel y perd son vernis à la 1ère transpiration. Les anciens, qui disent avoir pris si dur pour y arriver, revendiquent leurs souffrances passées et exigent des nouveaux arrivants qu'ils subissent le même sort avant de bénéficier d'un mérite au moins identique. Les jeunes sont étrangers sinon réfractaires à toute notion d'effort et de mérite, ils veulent "déconstruire" en considérant comme vulgaire l'idée que le frigo ne se remplit pas tout seul. Désespérés face au conformisme dont on les accuse quand ils osent rappeler que deux et deux font quatre, les vieux s'accrochent à leurs grandes cathédrales dans le secret espoir d'être sacrés les plus riches du cimetière. Ils arguent du fait qu'ils ont tous travaillé si dur pour en arriver là, ce qui n'est évidemment pas vrai pour tout le monde.

 

 

Mais une fois cela dit, et quoi qu'on en pense, on fait quoi ? Comme dit le proverbe charentais, "on fait quoi qu'on peut avec quoi qu'on a". Donc soit on dit que les jeunes sont tous des cons, soit que les vieux sont tous des cons, sans oublier que tous les vieux cons d'aujourd'hui furent jeunes et certainement déjà cons à l'époque.... Prononcé dans des termes plus urbains, tel était l'objet d'un forum qui a réuni des profils aussi prestigieux que variés du monde des courses, au galop comme au trot, sous l'égide de l'Afasec (et son nouveau directeur Guillaume Herrenberger), et TRFI (Together For Racing International).

 

 

Votre humble serviteur, Arnaud Poirier, fit partie de ses acteurs et eut mission avec 3 compères de plancher sur un sujet plus difficile que celui de faire sourire Dark Vador ou faire prononcer le mot oui à un gauchiste : " redonner le goût de l'effort, la résilience et le mental des jeunes." Cette thématique passionnante fut l'un des 12 ateliers de la journée. A la fin de la journée, sont sorties des propositions concrètes qui ont au moins le mérite de faire taire les concours de lamentations.  Bien sûr, ce n'est pas une journée de gens bien-portants dans un salon de Longchamp avec vue sur la tour Effel qui va changer la face du monde. Mais il faut bien commencer un jour et après tout, c'est à cela que doivent servir les premiers de cordées.

 

 

Entre irrespect et irresponsabilité

 

Le sempiternel conflit des générations est actuellement amplifié par un double phénomène extrêmement grave puisqu'il amène directement à la fin du monde, à court terme, ce qu'il n'invite évidemment pas la jeunesse à se projeter dans l'avenir...Mais avant d'expliquer cette notion d'irresponsabilité collective, traitons du sujet de l'irrespect. Tous les chefs d'entreprise ont remarqué qu'on ne peut plus rien dire aux employés, et donc rien leur apprendre, car n'acceptent plus aucune remarque et en profite même parfois pour claquer la porte.

 

 

 

Cette génération "Z" est dite celle des jeunes gens nés à partir de 1995, juste au terme de l'interminable double septennat de François Miterrand, élu en 1981 pour changer le monde et réélu en 1988 pour l'accompagner dans l'agonie...en connaissance de cause ! Donc, les "Z" ont été élevés par des parents qui ont grandi dans cette gauche miterrandienne, pourrie de trotskistes à peine repentis, innondant la France de sa bien-pensance obligatoire, traîtant de réactionnaire tout autre point de vue. Le règne des "pédago" a ruiné l'apprentissage de la lecture et le reste de l'école en école en générale. En prônant plus la critique du savoir que l'accès à la connaissance, ce système a encouragé comme valeur suprême l'esprit d'irrespect à l'encontre de l'habituelle "domination" des apprenants (le corps professoral suicidaire), des gens en uniforme (même les pompiers et le Samu se font caillasser aujourd'hui), les hommes politiques ("tous pourris") et bien sûr les plus épouvantables personnages de cette époque post-syndicalistes: les patrons ("les patrons, c'est tous des cons"). Donc aujourd'hui, pour se faire entendre, le patron doit se transformer en "boss" charismatique, ou plutôt en "coach", un conseiller bienveillant qui doit mesurer à l'extrême son droit au coup de trompette de temps en temps.

 

 

Quand à l'irresponsablité dont on accuse les "Z", souvent incapables de se rendre compte de la chance qu'ils ont et du confort dont ils profitent pour démarrer dans la vie, on se trouve sans doute face à une grande première dans l'histoire de l'humanité. C'est à dire que les "Z" en question peuvent à juste titre (et ne s'en gênent pas), rétorquer aux accusateurs des mêmes accusations...puissance 4 ! Les "anciens" sont ainsi taxés d'être des pollueurs et des bétonneurs, qui ont consciencieusement détruit le fonctionnement de la planète, trop fiers d'avoir enfin atteint le rêve des sociétés modernes depuis 4000 ans : la maîtrise de la nature, aussitôt transformée en la destruction de son équilibre. Tous les Greta Thunberg du monde conspuent leurs aînés quand ils continuent de s'assoir, en toute connaissance de cause, sur le réchauffement climatique comme sur le trône des toilettes. De même, quand ils exigent toujours plus de privilèges après avoir bénéficié d'un âge d'or consumériste, pour entretenir leurs vieux rêves pavillonnaires, et refusant de repousser l'âge de la retraite sans se soucier de l'état des financeurs, et sans non plus vouloir accepter que l'énergie devient chère et limitée. Enfin, ils ont bloqué toute l'économie mondiale pour protéger leur santé vieillissante, pendant une période de Covid où ils ont marché sans vergogne sur le "bel âge" de toute une génération : les "Z". Pas étonnant que ces derniers les méprisent...eux et leur mode de vie.

 

 

 

Dans le registre agricole, celui qui est le plus proche de notre activité hippique, une jeune génération de bios clouent au pilori leurs parents, les phyto azoté productivistes, ceux-là même qui avaient jeté par dessus bord leurs propres aînés accusés de ringardise et de vieilloterie, car ils avaient le tort de respecter...le rythme de la nature. Voilà un intéressant retour en arrière, dans le bon sens du terme, heureusement plus pastoral que zemouriste. Après tout, ces "Z" semblent chercher à vivre un peu comme avant les 30 glorieuses, avant le règne des parkings et des grandes surfaces. Préférant aujourd'hui l'épicerie locale, ils vivent sans vraiment se soucier du lendemain, sans l'ambition de se déplacer toujours plus loin et d'aller toujours plus haut, cherchant à profiter d'un bonheur simplement communale.

Ils passent en moyenne 4h15 par jour sur les réseaux sociaux de leur mobile. C'est autant de temps (voire plus les jours de pluie) que les gens passaient, au siècle dernier, dans les bistrots, cafés et débits de boissons, aussi innombrables que bondés à l'époque. Monsieur et madame toutlemonde étaient alors très occupés à rester entre soi pour se raconter toujours les mêmes choses futiles, avant de laisser le cheval les ramener à la maison. Le progrès change de camp. Il était grand temps. Bref, il faut se lancer dans le production de poppers qui a remplacé le mauvais vin, et dans l'élevage de chevaux de trait..mais électriques !

 

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