José Bruneau de la Salle se désiste de sa plainte pour diffamation contre France Sire
José Bruneau de la Salle en juin 2018 à Maisons-Laffitte, un mois avant que le scandale éclate. (photos APRH)
Lui qui avait préparé sa défense dans une audience où il partait très confiance, Maître Gabriel Vejnar, avocat au barreau de Paris, qui défendait France Sire dans cette affaire qui se termine sans jugement par la faute du plaignant, déclare " José Bruneau de la Salle s'est ainsi désisté le 30 mars de toutes ses plaintes auprès de la 17e chambre de Paris, alors que l'audience était programmée le 4 avril pendant toute l'après-midi. Aucune amende à M. Bruneau de la Salle pour constitution de partie civile abusive, alors que la procédure a duré 18 mois, n'a été demandée. En tout cas, concernant France Sire, nous avons déposé un recours pour préjudice au tribunal, dont le délibéré aura lieu le 9 juillet. Ce qu'on peut en conclure, c'est que le plaignant n'a jamais eu envie du jugement mais juste qu'il avait mené cette action pour pouvoir dire qu'il avait déposé plainte. C'est ce qu'on appelle une instrumentalisation de la justice."
Maitre Gabriel Vejnar, avocat au barreau de Paris, qui défend France Sire.
Un instrumentalisation de la Justice
Une telle attitude est totalement irrespectueuse envers les institutions de la justice française, ainsi que de la Police qui a mené son enquête, de la Presse qui a fait son travail, mais cela ne surprendra pas grand monde dans les courses. José Bruneau de la Salle bénéficiait jusqu'alors de plusieurs mandats à France Galop, dont celui très prestigieux de coopté. Suite aux révélations du Parisien, il a perdu tous ses mandats et ses agréments dans la journée, sans toutefois disparaître de la circulation. Il est apparu quelques fois aux courses ou aux ventes. La Justice n'a pas bonne image en France. Décriée pour sa lenteur, son laxisme, parfois sa politisation, elle invoque son manque de moyens. Cette lamentable affaire apporte de l'eau au moulin d'un Ministère déjà réputé pour être pauvre, mais dont les moyens sont littéralement gâchés sinon spoliés par ce genre de personnage qui dilapident l'argent du contribuable. C'est aussi pourquoi Maître Vejnar peut être très surpris d'absence de demande d'amende pour constitution de partie civile abusive (maximum 10.000 €).
José Bruneau de la Salle sur son fief des Hauts de Seine, à Saint-Cloud, en 2017
Proche du GUD et un protégé de Charles Pasqua, l'homme des pires affaires du RPR
José Bruneau de la Salle a fait toute sa carrière politique en nageant dans les pires eaux de la droite, celle qui a fini par tuer le gaullisme en son sein, entre les milieux d'extrême droite très dure (Ordre Nouveau, GUD) et ceux du RPR mouillés jusqu'au cou dans des affaires aussi nombreuses que sordides, dont son grand mentor et protecteur Charles Pasqua. Mort à 88 ans en 2015, Pasqua avait été rattrapé en fin de carrière par de nombreuses affaires politico-financières dont l'assassinat de Robert Boulin, la vente d'armes en Angola, le Casino d'Annemasse, la Sofremi. Il a échappé à 4 condamnations mais a été condamné pour 2 affaires à de la prison avec sursis.
Un désistement qui permet d'éviter le face à face prévu avec Grégory Pieux
" Les avocats du Parisien avaient démandé auprès de la 17e chambre que Grégory Pieux et Jérémy Garamond (qui avaient 22 ans et 41 ans à l'époque de la plainte pour agression sexuelle en 2018), comparaissent comme témoins à l'audience pour diffamation. Le présence était ainsi prévue. " explique Me Vejnar.
Il est aisé d'imaginer que José Bruneau de la Salle ait fui devant cette perspective dans laquelle, de plaignant, il se serait retrouvé dans la position de l'accusé de faits tout à fait épouvantables : le viol (répété) sur mineur. Cette situation était connue depuis 18 mois, ce qui rend son désistement à la dernière minute encore plus minable.