Le come-back en fanfare de Julien Phelippon

15/10/2022 - Actualités
Après neuf ans d’activité, Julien Phelippon avait mis un terme à sa carrière d’entraîneur en fin d’année 2020. Une casquette qu’il endosse à nouveau depuis cinq semaines avec beaucoup de réussite, puisque le Cantilien totalise déjà huit victoires !

Julien Phelippon © APRH

 
Le 4 septembre 2022, le nom de Julien Phelippon est réapparu dans la colonne des entraîneurs avec Plain Beau (Thewayyouare), qui se classait troisième à Craon. Onze jours plus tard, le professionnel retrouvait le chemin du succès à Nancy grâce à Zarica (Rio de la Plata). Il a remporté sept courses supplémentaires depuis, dont trois avec ses trois derniers partants ! Julien Phelippon nous a expliqué : « J’ai eu la chance de bénéficier d’un concours de circonstances ultra favorables. Cela fait plusieurs mois que je prépare mon retour en étudiant minutieusement le programme, et en repérant des chevaux susceptibles de convenir aux engagements qui me semblaient intéressants. J’ai pu récupérer six chevaux de Jean-Philippe Dubois plus quelques réclamations chanceuses, à l’image de Plain Beau. Je m’attendais à ce qu’ils courent bien, mais pas à gagner autant de courses dès ma reprise ! »
 
Zarica, ici lors de son dernier succès à Chantilly, a signé deux victoires en deux sorties sous l’entraînement de Julien Phelippon © APRH
 
 
Installé entraîneur pour la première fois en 2011, Julien avait cessé son activité en décembre 2020. Mais au bout d’un an et demi, le virus de l’entraînement l’a rattrapé : « J’ai eu une énorme réussite pendant les sept premières années ; malheureusement, mon écurie a ensuite subi les conséquences d’un gros virus, et les bons résultats se sont fait un peu plus rares. Puis en 2020, le Covid a fait son apparition … Quand on entraîne majoritairement des chevaux qui nous appartiennent, comme je le fais, c’est difficile de continuer dans ces circonstances. J’ai commencé à collaborer en parallèle avec le PMU, qui a fini par me proposer de travailler pour eux au sein de la cellule optimisation, à condition que j’arrête d’entraîner. Tout cela a fait que j’ai rendu ma licence mais je me suis toujours dit que je reviendrai, une fois la crise du Covid passée. Je me suis réinstallé à Chantilly chez Corine Barande-Barbe qui a une cour splendide, où les chevaux y sont très bien. »
 
Cette casaque est celle de Jean-Pierre Mio de l’écurie Forêt Jaune (à droite), un fidèle client de Julien Phelippon © APRH
 
 
À la tête d’un effectif de 11 chevaux, Julien est toujours associé sur la majorité de ses pensionnaires avec des clients fidèles comme Jean-Pierre Mio, de l’écurie Forêt Jaune. Pour lui, la notion de partage dans le propriétariat est primordiale : « J’ai l’impression que mes clients habituels sont davantage rassurés lorsque je prends une part de cheval avec eux, et ça me fait également très plaisir de partager l’aventure à plusieurs. C’est vrai qu’en cas d’années difficiles, c’est plus risqué, mais j’aime ce challenge-là. L’an dernier, j’ai lancé avec Benoît Brégeon une écurie de groupe nommée Next Gen Racing, qui marche très bien. Ce type d’écuries, c’est l’avenir du propriétariat : cela permet de partager de bons moments à plusieurs mais aussi de remplir les champs de course, qui en ont bien besoin. »
 
L’écurie Next Gen Racing en visite sur le centre d’entraînement de Chantilly © APRH
 
 
Chose étonnante au vu de ses excellents résultats, Julien ne reçoit pas d’appels de futurs clients potentiels. Une situation qui ne lui pèse pas outre mesure : « Je n’ai pas de nouveaux clients mais si les bons résultats font sonner le téléphone, je serais ravi d'élargir le cercle de propriétaires, en gardant toujours l'optique d'améliorer le niveau moyen de mes pensionnaires. Je n’ai pas de velléité de m’agrandir énormément : si j’augmente mon effectif jusqu’à 18 chevaux, ce sera déjà bien suffisant. Je préfère miser sur la qualité plutôt que sur la quantité. »
 
Storm River, lors de sa victoire de Listed à Cagnes-sur-Mer © APRH
 
 
Réputé pour son savoir-faire avec les chevaux d’âge acquis à réclamer, Julien avait notamment repéré en 2014 un certain Storm River (Stormy River), qui était proposé au taux de 32.000 € à Longchamp. Acheté pour 200 € de plus, le beau gris le lui a bien rendu en s’imposant trois semaines plus tard dès sa première sortie sous son entraînement, la première d’une série de six victoires pour le tandem ! C’est avec Storm River que Julien a gagné sa première course black type à Cagnes-sur-Mer, dans le Grand Prix du Département 06 - Défi du Galop 2016 (L.).
 
Un geste plus que familier pour Julien Phelippon, qui s’est spécialisé dans le repérage des chevaux à réclamer © APRH
 
 
Depuis, l’engouement de Julien pour les réclamers ne s’est pas tari : « J’adore repérer des chevaux dans cette catégorie, c’est une vraie passion ! J’ai aussi la chance de pouvoir acquérir des chevaux à l’amiable. Ma spécialité, c’est de "retaper" des chevaux un peu usés, qui ont besoin de retrouver du moral … Mais dans le programme, on atteint vite des plafonds, donc j’aime bien faire tourner mon effectif. En ce moment, j’ai deux poulains de 2 ans et trois de 3 ans, et les autres ont 4 ans ou plus. Je travaille en parallèle avec mon ex-assistant Alexandre Dubreuil, qui est devenu entraîneur et qui fait aussi du pré-entraînement près d’Amiens. L’idée est de pouvoir faire un roulement entre ma structure à Chantilly et la sienne, qui permet également d’accueillir des chevaux au pré. »
 
Alexandre Dubreuil © APRH
 
 
Le parcours de Julien est loin d’être banal, lui qui a découvert le milieu des courses en tant que turfiste. Cet expert du jeu a acheté ses premiers chevaux grâce à ses gains avant de se lancer dans l’entraînement, et a même été agent de jockeys pour le compte de deux célèbres Christophe, Soumillon et Pieux ! Tel est l’itinéraire atypique de ce grand passionné, que l’on peut encore apercevoir dans l’émission "Le Grand Debrief" sur Equidia : « Je me suis construit sur le tas et j’aime toucher à tout autour des courses, cela contribue à mon épanouissement. Mon objectif est simple : prendre du plaisir en travaillant le plus sérieusement possible, mais aussi que mes collaborateurs se sentent bien et que les propriétaires soient en confiance avec moi. J’en profite pour remercier toutes les personnes qui se sont impliquées de près ou de loin dans mon retour, car si le succès est au rendez-vous lorsque vous êtes entraîneur, c’est assurément grâce à un collectif de grande qualité. »

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