Flavie Bresson, la passion et le talent en héritage

24/11/2022 - Actualités
Fille du permis d’entraîner à succès Christian Bresson, Flavie Bresson a assuré la relève de son père en s’installant entraîneur public en 2021. Et la réussite ne s’est pas fait attendre pour la jeune femme de 29 ans, qui a récolté 5 victoires et 10 places en 29 partants cette année ! 

Flavie Bresson © APRH

 
 
Ancien journaliste au Figaro et titulaire d’un permis d’entraîner depuis les années 70, Christian Bresson a prouvé qu’il était capable de rivaliser avec les meilleurs de la profession. Notamment grâce à Whim (Poliglote), gagnante du Prix Charles Laffitte (L.) à Longchamp en 2002 et placée de Gr.3 à plusieurs reprises, ou plus près de nous Palpitator (Motivator), vainqueur du Prix du Carrousel (L.) à Deauville en 2019. Il a transmis sa passion à sa fille Flavie, qui a décidé d’en faire son métier en s’installant entraîneur il y a un an et demi sur la structure familiale, à Lamorlaye. Et la jeune femme n’a pas tardé à se faire un prénom, comme le montrent les statistiques en 2022 : 5 victoires et 10 places avec 7 chevaux, dont seulement 3 qui ont fait une saison complète !
 
 
Christian Bresson au centre après la victoire de Palpitator dans le Prix du Carrousel (L.), en 2019 © APRH
 
 
Sa première victoire, Flavie l’a obtenue le 27 mai dernier dans un maiden à Compiègne avec Excelsior (Motivator), qui ouvrait son palmarès pour sa troisième sortie. Ce propre frère de Palpitator a gagné deux courses à conditions supplémentaires depuis à Saint-Cloud, dont une Classe 1 le mois dernier ! Flavie a également brillé avec Everillo (Amarillo), vainqueur d’un handicap à Chantilly et battu d’une courte encolure dans un Quinté à Longchamp … et son dernier partant, Maestrante (Motivator), qui s’est littéralement envolé dans un handicap la semaine dernière à Dieppe. Une réussite éblouissante qui ne doit rien au hasard : « J’ai la chance d’avoir de super installations face aux Aigles, des pistes fabuleuses sur lesquelles mes chevaux s’entraînent souvent. Je complète le travail en leur donnant des jours de break via des trottings en forêt, pour qu’ils puissent s’évader dans leurs têtes ! Pour eux comme pour nous, c’est important que la condition et le moral soient réunis. »
 
 
Photo en famille après la première victoire de Flavie à Compiègne, avec Excelsior © APRH
 
 
En vraie perfectionniste, Flavie a le sens du détail : « Mes chevaux sortent au moins 1 h 30 par jour : ils vont au marcheur, ils broutent de l’herbe en rentrant de la piste, ils ressortent au paddock … Et nous les brossons à nouveau tous les soirs ! Je travaille avec deux super cavalières, qui montent très bien à cheval et qui sont très légères : Aurore Rivault, qui a passé six ans chez André Fabre et qui m’accompagne depuis mes débuts, et Marina David. Sans oublier le maréchal, le vétérinaire, l’ostéopathe et le pré-entraîneur, qui font du travail de grande qualité. » La jeune professionnelle a déjà parcouru un sacré chemin depuis l’obtention de sa licence, et ce n'est que le début ! À la tête d’un effectif de dix chevaux, elle espère monter à une trentaine de pensionnaires : « J’ai commencé l’année dernière avec seulement deux chevaux, Palpitator et Everillo. Heureusement que j’ai été patiente, car ça a été concluant cette année ! Je ne m’attendais pas à avoir d’aussi bons résultats aussi vite, et dans des courses correctes qui plus est, mais notre travail a payé. J’ai fait construire cinq boxes supplémentaires à la maison, et j’ai aussi la possibilité d’en louer dans ma rue si besoin. »
 
 
Flavie et Palpitator, le chouchou de l’écurie !
 
 
Cette passion pour l’entraînement lui est venue sur le tard, même si Flavie a toujours aimé les chevaux. Après des débuts en équitation classique, elle a commencé à envisager une orientation différente vers l’âge de 18 ans : « À la base, j’étais passionnée par la valorisation des chevaux de sport, et j’ai même passé mon monitorat. J’ai commencé par monter à l’entraînement en parallèle à 16 ans, chez Fabrice Chappet et Jean-Marie Béguigné, et j’ai participé à quelques courses en tant que cavalière. J’ai donné des cours comme monitrice pendant un an mais finalement, ma passion pour les chevaux de course a été la plus forte ! Je suis partie à Newmarket chez William Jarvis, afin de voir autre chose et d’apprendre à parler anglais couramment. Puis je me suis rendue en Irlande, chez Willie Mullins et Joseph O’Brien. Des gens très humains, dont l’organisation est sans faille : Joseph O’Brien a eu presque 300 chevaux simultanément à l’écurie, mais il les connaît tous ! Malgré des effectifs énormes, ils arrivent quand même à prendre le temps nécessaire au bien-être de leurs pensionnaires. Et ce qu’on donne aux chevaux, ils nous le rendent toujours. »
 
 
Flavie parée de la casaque familiale au côté de son père, du temps où elle était cavalière
 
 
Flavie a également travaillé en France chez Guillaume Macaire, mais surtout chez Jean-Marie Béguigné, qui l’a beaucoup soutenue : « Jean-Marie Béguigné est l’entraîneur qui m’a le plus épaulée. Au début, lorsque j’avais peu de chevaux, il me permettait de les travailler avec les siens. Cela fait seulement deux ou trois mois que je me débrouille seule pour galoper mes chevaux. C’est important d’avoir de bons contacts avec des gens d’expérience : même si j’ai mes propres idées, ça me rassure de pouvoir bénéficier des conseils avisés de l’extérieur ! J’ai eu la grande chance d’avoir toujours été entourée par de vrais hommes de chevaux ; outre ceux que j’ai déjà cités, il y a également Frédéric de Romblay et Olivier Jouanneteau, qui sont des cavaliers brillants. J’ai appris auprès d’eux à avoir beaucoup de rigueur et de reconnaissance, ce qui est très important dans ce milieu. C’est difficile physiquement et psychologiquement, mais si on ne se donne pas corps et âme, on ne s’en sort pas ! »
 
 
Jean-Marie Béguigné, toujours prêt à partager son œil avisé !
 
 
Flavie doit également beaucoup à son père, qui lui a non seulement légué sa passion mais l’a aussi soutenue dans ses choix. Il a actuellement cinq chevaux en association ou en pleine propriété chez sa fille, dont les trois qui ont gagné cette année : « Mes pensionnaires appartiennent soit à mon père, soit à des amis dont Christian Salet, qui est associé sur trois d’entre eux. De l’extérieur, les gens pensent que mon entreprise est très familiale, mais j’espère bien attirer de nouveaux clients grâce à nos bons résultats ! Tout en visant la qualité des chevaux plutôt que la quantité, car je souhaite rester dans l’optique de mon père en faisant du sur-mesure. Il faut viser l’excellence, et ne rien négliger. » Nul doute que le téléphone ne va pas tarder à sonner chez Flavie Bresson, une jeune femme pro et ambitieuse qui garde la tête sur les épaules !
 

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