René Périgois, la voix des hippodromes de l'Ouest, raccroche le micro

23/12/2022 - Actualités
Les courses de ce mercredi 21 décembre, disputées dans "son jardin" de l'hippodrome de Craon, auront été ses dernières en tant que commentateur. En effet, après plus de trois décennies à avoir procuré tant de frissons grâce à sa voix, souvent imitée mais jamais égalée, René Périgois a décidé de tourner la page d'un chapitre que beaucoup, si ce n'est tous les passionnés de courses ne sont pas prêts d'oublier.

Après plus de 30 ans passés à commenter les courses dans l'Ouest, René Périgois a décidé de raccrocher le micro après la réunion du 21 décembre dernier, à Craon (© Fédération des Courses Hippiques Anjou-Maine-Centre-Ouest)

 

Il n'a peut être pas le timbre d'un Johnny Hallyday, d'un Jim Morrison ou encore d'un Freddie Mercury. Mais à l'instar de ces derniers, René Périgois, c'est une voix. Une voix reconnaissable entre mille, inoubliable, qui lui aura lui aussi permis de faire se soulever de terre des tribunes entières. Non pas celles de zéniths ou autres salles de concerts que ce soit. Du moins, pas à notre connaissance. Mais celles des hippodromes de l'Ouest, sur lesquels il aura officié durant plus de trois décennies, presque quatre, en tant que commentateur. Et quel commentateur !

 

Écoutez René Périgois dans ses oeuvres, lors de l'édition 2022 du Grand Cross de Saumur

 

De Segré à Angers, en passant par Sennones-Pouancé, Châteaubriant, Jallais, Le Lion d'Angers, Saumur, La Roche-Posay [...] et bien sûr Craon, son jardin, René Périgois avait ce talent rare de donner le frisson à quiconque était présent sur l'hippodrome, uniquement au travers du choix de ses mots et des modulations de sa voix. Que ce soit le grand public, mais aussi les professionnel(le)s, du trot comme du galop, qu'il arrivait à galvaniser à chaque épreuve disputée, tant lors d'un modeste "réclamer" que dans un Grand Cross, belle et noble discipline dans laquelle il se transcendait, jusqu'à parfois frôler la syncope.

 

René Périgois, dans son jardin de l'hippodrome de Craon

 

Un commentateur adulé de tous, des plus petits aux plus grands, des néophytes aux professionnel(le)s, mais dont la réunion de ce mercredi 21 décembre sur l'hippodrome de Craon, qui remplaçait celle du 10 décembre à Angers (pour cause de piste gelée, ndlr), aura été la toute dernière avec ce costume qui lui allait comme un gant. En effet, à travers sa page Facebook, René Périgois a annoncé mettre un terme à cette activité, tout en ne manquant pas de saluer, et remercier, toutes les personnes qui ont écrit, avec lui, ce chapitre de sa vie.

 

Originaire de Renazé, en Mayenne, René Périgois s'est épris de passion pour les courses et la plus belle conquête de l'Homme dès sa prime jeunesse, du temps où il accompagnait régulièrement ses parents aux réunions disputées dans tout le Grand Ouest, notamment celles de l'hippodrome de Craon. Imprimeur de profession, ancien responsable de l'Imprimerie de l'Oudon, qui fournissait, à l'époque, tous les programmes des réunions de courses de la région, son métier lui a permis de faire la rencontre de plusieurs personnes propres au microcosme hippique, notamment celles s'occupant des commentaires sur les hippodromes. Apprenant alors que l'on recherchait quelqu'un à ce poste pour quelques week-ends dans l'année, René Périgois a sauté sur l'occasion, bien qu'inexpérimenté dans ce domaine, se retrouvant à commenter ses premières courses sur l'hippodrome de Senonnes-Pouancé, à la frontière entre le Maine-et-Loire et la Mayenne.

 

René Périgois et Armel Androuin, deux incontestables chevilles ouvrières de l'hippodrome de Segré

 

De seulement quelques réunions par an, René Périgois s'est retrouvé à en commenter entre 60 et 80 par an, à chaque fois avec la même passion et la même émotion. Devenu une figure à part entière du milieu des courses au fil des saisons, ce dernier est parvenu à séduire des générations de passionné(e)s de la chose hippique, professionnel(le)s ou non, que beaucoup ont d'ailleurs essayé d'imiter à bien des reprises, vos humbles serviteurs les premiers. Mais sans réelle réussite. Du moins, pas autant que l'entraîneur Augustin Adeline de Boisbrunet, dont on se rappelle la flamboyante interpération "périgoistique" lors du premier French Point-to-Point de Vaumas, chez Emmanuel Clayeux, en 2017. Ou encore celle du jeune Mayeul de Roux, commentateur officiel des courses de l'association Poneys au Galop, et depuis peu de la Fédération des Courses Hippiques Anjou-Maine-Centre-Ouest, dont la formation à ce poste s'est en partie effectuée aux côtés de René Périgois en personne.

 

René Périgois, commentateur et animateur de soirée hors-pair, ici lors du Gala de l'Association des Gentlemen-Riders et des Cavalières de l'Ouest, au Lion d'Angers, en 2019 (© Facebook Association des Gentlemen-Riders et des Cavalières de l'Ouest)

 

Fervent défenseur du bien vivre et de l'extrême convivialité à la mayennaise, René Périgois n'en a pour autant pas terminé avec le milieu des courses. Non seulement très investi dans la Société des Courses de Segré, ce dernier demeure en effet un retraité on ne peut plus actif, s'occupant de quelques chevaux avec sa femme, Bernadette, en plus d'être associé dans la propriété d'une pensionnaire d'Erwan Grall, Horenta, qui vient de conclure bonne deuxième d'un gros handicap labellisé Quinté cette semaine, sur les haies de Pau. En attendant de le recroiser très vite sur un hippodrome, toute la rédaction de France Sire se fait l'écho dans cet article pour lui adresser, avec un peu d'avance, ses meilleurs voeux pour la suite. Et un immense merci pour toutes les émotions provoquées et partagées durant toutes ces dernières années. 

 

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