À 54 ans, l'immortel Yutaka Take remporte l'Arima Kinen avec Do Deuce

26/12/2023 - Actualités
Véritable demi-dieu au Japon, Yutaka Take a encore prouvé qu’il n’avait rien perdu de sa superbe. A 54 ans, le pilote nippon a signé un quatrième succès dans l’Arima Kinen grâce à Do Deuce, 33 ans après son premier sacre.  

 Yutaka Take, l'idole de toute une nation ©World Horse Racing

 
Les très nombreux amoureux des courses japonaises ont pu avoir un cadeau de Noël en avance, car le 24 décembre se disputait le très attendu Arima Kinen. Si la Japan Cup est la course la plus connue à l’internationale, l’Arima Kinen est la plus populaire au pays du soleil levant. Elle est le dernier affrontement de la saison entre les meilleurs chevaux de 3 ans et plus sur la distance classique. L’Arima Kinen a également ceci de spécial que les fans, à travers un système de vote, peuvent permettre à 10 chevaux n’ayant pas forcement les gains suffisants d’être au départ. C’est également l’épreuve qui cumule (et de très loin) le plus d’enjeux au monde. En 2023, plus de 52 milliards de yens (330 millions d’euros) avaient été misés !
 
 
 
 
 
Malgré l’absence du crack des crack Equinoxe, cet Arima Kinen avait fière allure. Comme à son habitude, Titleholder a imprimé un train d’enfer à l’épreuve. Coinçant légèrement en fin de course, l’animateur a vu revenir sur lui la partenaire de Christophe Lemaire Stars on Earth, mais surtout Do Deuce. Connu pour sa science du timing, Yutaka Take est venu au moment le plus opportun ajuster tout le monde, et conquérir son quatrième Arima Kinen. Il avait remporté ce Grand Prix pour la première fois il y a 33 ans avec Oguri Cap.
 
 

Yutaka Take lors de son premier sacre dans l'Arima Kinen, il y a 33 ans
 
 
Fils du grand jockey Kunihiko Take, Yutaka a été un véritable phénomène de précocité. Lors de sa première saison en selle il est sacré meilleur apprenti avec 69 succès. Deux ans plus tard, il est sacré champion-jockey, titre qu’il glanera à 18 reprises au cours de sa riche carrière. A l’heure actuelle, le pilote a passé le poteau en tête plus de 4500 fois. Parmi tous les cracks à qui il a été associé, le plus marquant restera incontestablement Deep Impact. Bati comme un yearling, le fils de Sunday Silence a été monté par Yutake Take a chacune de ses 14 sorties publiques. Malheureusement ensemble ils n’ont pas réussi à remporter l’Arc. La plus grande course du monde résiste encore et toujours à Take, mais il n’a pas dit son dernier mot !
 
 
   En selle sur le crack Deep Impact, Take avait conclu 3e du Prix de l'Arc de Triomphe ©APRH
 
 
Yutaka Take possède un record qui sera très difficile à battre : celui du total de gains en carrière. Au cours de sa riche carrière, le nippon a accumulé quasiment 800 millions de dollars de gains ! Dans le classement on retrouve 8 japonais dans le top 10. Les deux autres sont basés aux USA : John Velazquez et Javier Castellano. Comme Take, les deux sud-américains d’origine sont de véritables modèles de longévité. Le premier cité a encore remporté une Breeders’ Cup mi-novembre, alors que le second a brillé dans le dernier Kentucky Derby avec Mage. Sans oublier "Money" Mike Smith, encore vainqueur de Gr.1 cette année à l'âge de 58 ans ! Ces trois vétérans seront bientôt rejoints par un autre vétéran encore à son prime : Frankie Dettori. Agé de 53 ans, l’italien avait annoncé sa retraite avant de finalement faire volte-face, et s’envoler pour un dernier défi américain.
 
Frankie Dettori et Yutaka Take, 107 ans à eux deux, mais toujours au top !
 
 
Etre jockey semble avoir des vertues pour lutter contre le vieillissement. Pour cause, nombreux sont les exemples de quinquagénaires qui s’illustrent parviennent à s’illustrer au plus haut niveau, aux quatre coins du globe. En France, il y a bien-sûr « l’homme aux gants blancs » Gérald Mossé qui va bientôt souffler sa 57e bougie. Outre-Manche, Kevin Manning a remporté les Guinées en 2021 à l’âge de 54 ans. Deux ans de moins que le sud-africain Piere Strydom, qui gagnait le Cape Derby (Gr.1) cette année à l’âge canonique de 56 ans. L’illustre Lester Piggott avait réussi un formidable come back en s’adjugeant la Breeders’ Cup Mile 1990 à 55 ans. Encore au top la cinquantaine passée, ces légendes des pelotons prouvent que quand on est un crack, l’effet du temps ne se fait pas sentir !

Voir aussi...