Mauricius et Speed Emile à Merano : la patte "Van Haaren" s'exporte bien, même par-delà les Alpes
Revivez le sacre de Speed Emile dans l'édition 2024 du Gran Premio di Merano (Gr.1), sous la selle de Baptiste Le Clerc
Ces samedi 28 et dimanche 29 septembre, la France n'aura pas manqué de se distinguer sur l'hippodrome de Merano, le temple des courses d'obstacle en Italie. En effet, la nation tricolore a été mise à l'honneur à plusieurs reprises durant ces deux belles réunions de sport hippique, au travers de chevaux nés, élevés et/ou entraînés en France, dont certains étaient d'ailleurs montés par des hexagonaux "pur beurre".
Le "FR" Mauricius et Josef Bartos, vainqueurs pour la deuxième année consécutive de la Gran Corsa Siepi di Merano (Gr.1) en Italie
Amfipaline (Magneticjim) tout d'abord, qui s'est adjugée le Premio Steeple-Chase d'Italia (Gr.2) avec Baptiste Le Clerc, pour l'entraînement d'Hector de Lageneste & Guillaume Macaire. Flying Chaser (Masterstroke), vainqueur quant à lui du Premio Corsa Siepi dei 4 Anni (Gr.1) pour l'écurie de Davide Satalia, qui restera comme la toute première victoire à ce niveau pour Christopher Riou, son jockey. Lafayette (Zarak), lauréate du Gran Criterium d'Autunno (Gr.1) pour l'entraînement de David Cottin. Mauricius (Kapgarde), pensionnaire de Josef Vana Jr., sorti victorieux pour la deuxième année consécutive de la Gran Corsa Siepi di Merano (Gr.1), avec Josef Bartos sur son dos. Et enfin Speed Emile (Estejo), autre protégé d'Hector de Lageneste & Guillaume Macaire, qui a quant à lui brillé dans le Gran Premio di Merano (Gr.1), sous la selle de Baptiste Le Clerc, qui en a profité pour épingler un deuxième succès au plus haut-niveau, après celui décroché avec Altesse du Berlais (Martaline) dans le Prix Ferdinand Dufaure, en 2022. Autant de succès ayant su, une nouvelle fois, montrer toute l'étendue du savoir-faire français en ce qui est d'élever, entraîner et monter de très, très bons chevaux de courses.
Edgard Van Haaren, l'animateur historique du Haras de la Kammerhotlz, à Lorquin, en Lorraine où sont nés et ont été élevés Speed Emile ainsi que Pafadas, la mère de Mauricius
Pour ce qui est de l'élevage, le Haras de la Kammerholtz de la famille Van Haaren fait quelque sorte référence en la matière. Et pas seulement dans le Grand Est hippique. En effet, cette structure mosellane, implantée sur la commune de Lorquin, en Lorraine, où sont également élevés des moutons, est le lieu où sont nés et ont grandi quelques excellents sauteurs, dont certains ont réussi à briller à très haut niveau, aussi bien en France qu'à l'étranger, comme Abacadabras (Davidoff) et Saturnas (Davidoff), tous deux vainqueurs de Gr.1 outre-Manche. Et désormais Speed Emile, pour qui la première excursion de l'autre côté des Alpes, durant ce dernier week-end de septembre, lui aura permis de récolter un premier succès à ce niveau de compétition.
Troisième en partant de la droite, Franck Van Haaren, l'un des fils d'Évelyne & Edgard Van Haaren, dont l'élève Speed Emile ne cesse de lui apporter de beaux motifs de satisfaction l'après-midi, en France comme à l'étranger (© APRH, photo d'archives)
Représentant les couleurs de Jacques Bisson, associé dans sa propriété avec Palmyr Racing, Anne-Sophie & Daniel Allard et Franck Van Haaren, Speed Emile a été élevé par le dernier cité, qui a aujourd'hui repris les rênes du Haras de la Kammerholtz aux côtés de ses frères, Robin et Hugues. Fils d'Estejo (Johan Cruyff), double gagnant de Gr.1 en Italie, et père aussi de Tunis, dont les premiers 3 ans n'ont pas manqué de d'ores et déjà s'illustrer dans les deux disciplines du galop, Speed Emile a pour mère Emily Strange (Ballingaarry), lauréate en plat, à Strasbourg. À l'origine cette année d'un très chic mâle par Cokoriko (Robin des Champs), cette dernière a débuté sa carrière de poulinière chez la famille Baudry qui, une année, l'ont envoyé pouliner au Haras de la Kammerholtz, avant de la vendre par la suite à Franck Van Haaren.
Voici le petit-frère de Speed Emile par Cokoriko, né cette année dans les prés mosellans de Franck Van Haaren
Neveu de plusieurs vainqueurs, parmi lesquels l'ancien étalon Boris de Deauville (Soviet Star), dont le nom figure aux palmarès des Prix d'Harcourt (Gr.2), de Guiche (Gr.3) et Gontaut-Biron (Gr.3), Speed Emile en a profité pour décrocher une 11e victoire en compétition, lui qui avait notamment remporté avant cela les Prix La Périchole (Gr.3) et James Hennessy (L.), à Auteuil. Cet hippodrome de la Butte Mortemart, Mauricius s'y était lui aussi distingué, à 3 ans, année de sa victoire dans le Prix Kargal et de sa troisième place dans le Prix Noiro (L.). Tout comme sa mère d'ailleurs, Pafadas (Martaline) qui, comme Speed Emile, est née et a grandi au sein du Haras de la Kammerholtz de la famille Van Haaren.
Pafadas, la mère de Mauricius, ici lors de l'une de ses victoires décrochées à Auteuil, pour l'entraînement de Guillaume Macaire (© APRH)
Élevée par Hugues Van Haaren, et déjà entraînée à l'époque par Guillaume Macaire, sous les couleurs de Patrick Bakir, Pafadas s'était en effet imposée à pas moins de quatre reprises sur les haies d'Auteuil, dont une fois dans le Prix de Chambly (L.). Devenue par la suite l'une des premières poulinières de l'Écurie Sagara, les éleveurs de Mauricius peuvent aussi se targuer d'avoir engendré, outre ce dernier, des chevaux comme Primco (Bathyrhon), Altus (Saint des Saints) et autre Excello (Cokoriko), tous à créditer, au moins, d'un accessit black type en obstacle. Du même sang que les non moins doués Mil Foil (Mille Balles) et Borage (Carwhite), vainqueurs respectifs des Prix Thomas Bryon (Gr.3) et Borage (L.) en plat, Mauricius s'est ainsi imposé pour la quinzième fois de sa carrière, la deuxième fois dans la Gran Corsa Siepi di Merano (Gr.1), et la sixième fois au niveau Gr.1, lui dont le palmarès comporte également des succès dans la Gran Corsa Siepi d'Italia, la Gran Corsa Siepi di Milano et dans deux Gran Corsa Siepi Nazionale.