Arrêt des courses d'obstacle à Nîmes : symbole d'une filière en danger

18/11/2025 - Actualités
Alors que la filière hippique française traverse une crise profonde, la réduction des dépenses frappe de plein fouet les courses d’obstacle. L’hippodrome de Nîmes en a fait les frais,  ayant vu ses courses pour sauteurs supprimées.

 L'hippodrome de Nîmes a organisé ses dernières courses d'obstacle

 Alors que la filière hippique française, dans sa globalité, traverse une période de fortes turbulences, conséquence directe de la gestion catastrophique du PMU, l’heure est à la réduction des dépenses. L’enveloppe découlant du chiffre d’affaires des paris ayant perdu en épaisseur, des arbitrages — par nature délicats — doivent être opérés par les décideurs institutionnels. À l’image de ce que l’on observe au niveau de la politique générale française, les réformes d’austérité sont souvent impopulaires. Chaque acteur défendant logiquement ses intérêts, il souhaite que la réforme s’attaque aux ressources des autres plutôt qu’aux siennes.
 
 
Combien de temps la filière tiendra t'elle si le PMU ne reprend pas des couleurs ?
 
 
Dans un contexte de serrage de ceinture global, où les allocations, primes et indemnités de transport ont été revues à la baisse cette année, les courses les plus touchées par cette austérité demeurent les P.M.H. Déficitaires par essence, ces courses dont les enjeux ne suffisent pas à couvrir les coûts sont donc logiquement les premières à trinquer. Dans ce registre, l’hippodrome de Nîmes a organisé ce week-end ses toutes dernières courses d’obstacle. Si l’on excepte le meeting de Cagnes-sur-Mer, c’était le dernier champ de courses à organiser des épreuves d’obstacle dans le Sud-Est, après l’arrêt de ces dernières sur l’hippodrome de Marseille-Borély. D’ailleurs, la dernière course du programme a été remportée par un cheval venu de Pologne. Son entourage n’a pas hésité à venir de loin pour courir dans le pays d’Europe où les allocations sont les plus élevées, mais qui, malheureusement, voit sa santé économique s’effondrer à vitesse grand V.
 
 
Cagnes-sur-Mer est désormais le seul hippodrome a organiser des courses d'obstacles dans le sud-est
 
 
Souvent pointé du doigt et accusé de ne pas être assez rentable, l’obstacle français est sur une pente très glissante. Nombre d’entraîneurs de sauteurs réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires dans cette catégorie non premium. Ainsi, avec un effet boule de neige, si un nombre non négligeable de chevaux n’a plus de courses à courir, c’est toute la filière obstacle qui va en pâtir : moins d’entraîneurs, moins d’éleveurs, moins de chevaux, moins de partants et donc moins d’enjeux. Si la situation économique ne s’améliore pas rapidement et qu’elle devient comparable à celle que l’on observe outre-Manche, les entraîneurs français n’ayant pas l’appui indéfectible de richissimes propriétaires pouvant négliger les gains, la situation des courses d’obstacle tricolores pourrait s’apparenter à celle que l’on observe en Italie.

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