Le style Philippe Germond

23/01/2013 - Actualités
Philippe Germond a présenté lundi soir à la presse sa lecture du bilan de 2012. Au-delà des chiffres, Philippe Germond a réaffirmé son style, sa patte, sa philosophie de l’entreprise. Taille patron.
Le cadre de la rencontre
 
Si les équipes de la communication du PMU se sont connectées géographiquement et chronologiquement avec l’avant-première du film de Fabien Onteniente, TURF dans le quartier de l’Opéra à Paris, le choix du lieu n’a rien d’anodin : moderne sans être trop tendance, chic sans être guindé, discret et bien placé à la fois. A l’intérieur, pas de frou-frou non plus, les invités ne sont dirigés vers la « salle des mariages » mais au sous-sol où un salon a été préparé avec de belles et sobres photos de courses en noir et blanc. Point d’estrade non plus et encore moins de micro, surtout pas de sliders ni de rétroprojecteur. Le ton est donné : la presse est reçue en amie et les échanges se veulent cordiaux, détendus et surtout pas théâtraux. Cerise sur le gâteau, quand le maître de cérémonie frappe les trois coups, il s’assoit tout simplement sur une table. La cool attitude en cravate et costume marqué de la couture rouge de l’ordre du mérite du travail.
 
 
Philipe Germond
 
 
Va y avoir du sport !
 
En ces temps neigeux, d’aucuns craignaient à juste titre une avalanche de chiffres. Et bien non, le patron renouvelé dans ses fonctions pour trois ans à un an et demi du terme de son premier contrat (bel exploit) débute son allocution par de l’humain en saluant le travail des équipes du « GTHP et du Trot qui se sont activées hier pour assurer le bon déroulement de la journée du Prix de Cornulier ». Et donc la recette ? Oui naturellement, mais Philippe Germond ne le formule pas ainsi. En ce jour de Groupe I à Vincennes, le sport était roi comme il l’est dans l’analyse des chiffres du PMU en 2012 : si ces derniers sont légèrement positifs (+2,5% pour 10,498 milliards d’euros), c’est grâce aux enjeux sportifs (et au poker) qui ont généré sur pmu.fr 681 millions d’euros. Cela représente une impressionnante progression de 62% par rapport à l’année précédente. « La synergie entre les secteurs se confirme : sur 100 clients venant pour le sport sur pmu.fr, 34 d’entre eux engagent un pari hippique sous un mois. »
Car côté hippique, l’année 2012 a été uniquement sauvée par l’activité internationale. Les contrats signés avec nos voisins européens (Suisse, Belgique, Allemagne) ont porté leurs nombreux fruits, le chiffre d’affaires de ce secteur ayant fait un spectaculaire bond de 86%. Et l’ancien grand patron de Athos Origin et SFR d’analyser : « le PMU suit en fait le même processus que les grandes entreprises relançant leur activité grâce au développement international. » Soit chercher hors de nos frontières ce qu’on ne trouve plus en France : la faute à la crise !
 
 
 
 
 
Pas de fatalité
 
Ce n’est pas un scoop mais il est encore nécessaire de le rappeler : 2013 s’annonce bien difficile sur le plan économique. La croissance, même légère, ralentie et contrastée de 2012 pourrait donc laisser place à la première année depuis quinze ans négative au PMU. Mais pour le commandant du paquebot, pas question de céder à la panique : « ne comptez pas sur moi pour m’inscrire dans une ambiance de fatalité. » Difficile de parler pour autant d’optimisme d’autant que « dans l’histoire, ce ne sont pas les crises financières qui ont affecté l’activité du PMU mais bien les crises sociales. Or les chiffres du chômage sont inquiétants… »
 
 
Alors on fait quoi ?
 
Il faudra donc réagir, trouver des moyens pour garder le cap. Et, à terme, ce ne sera plus la sacro-sainte augmentation du nombre de courses qui jouera son rôle de doping comme elle le fait depuis des années : « Je crois que nous sommes près de l’asymptote et nous allons devoir changer le modèle utilisé depuis 2000. Le modèle doit évoluer. Les nouveaux leviers concernent les points de vente sur lesquels nous allons porter toute notre attention avec des activités promotionnelles et des animations (ndlr : le CA a baissé de 2% dans les points de vente en 2012 quand l’activité internet a progressé de 23%). Et il faut aussi partir à la conquête de nouveaux clients et pourquoi pas créer de nouveaux paris. »
 
 
 
 
 
Au rang des souhaits, le PMU aimerait proposer à ses clients plus de courses avec 14 partants et plus : « on a chiffré l’impact que la baisse du nombre de partants a pu avoir en 2012 : on l’estime à 72 millions d’euros de pertes. » Une information que le PMU n’a pas manqué de délivrer aux sociétés des courses, seules compétentes en la matière quand il s’agit de rechercher plus de partants et donc de propriétaires.
Côté satisfactions, les succès des prises de paris sur mobiles (+68% de CA sur téléphones portables et tablettes, 180 000 téléchargements d’applications en 2012) et ceux des PMU City, nouveaux points de vente au cœur des villes demanderont à être confirmés.
Enfin, depuis le 13 janvier, le PMU propose aussi une tirelire de 10 millions d’euros chaque 13 du mois : une tentative de contre face aux attaques de la FDJ et ses cagnottes records. Pourtant, fidèle à son art du contre-pied chaloupé, Philippe Germond affirme : « les concurrents du PMU ce ne sont pas Zeturf ou même la FDJ, mais plutôt l’offre démultipliée des loisirs qui s’offrent aux Français chaque jour et surtout chaque week-end. »

  

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