Billet : à quand une véritable cohésion sur l'hippitaxe ?

19/12/2013 - Actualités
Ça bouge plus vite chez les « gratte-pommeau » qu’aux courses ! Le monde équestre a fait preuve d’une belle solidarité ces dernières semaines pour se battre contre la hausse de la TVA prévue le 1e janvier 2014. Pendant ce temps là, aux courses, on subit sans avoir vu un alinea de la directive européenne qui change la vie.

Et oui, ce n’est pas un scoop, le 1er janvier 2014, c’est dans 10 jours ! Et si cette date est traditionnellement synonyme de mal de tête, de foie en feu et tutti quanti, ce sera aussi cette année l’heure du passage de la TVA à 20%. Une bien mauvaise nouvelle que les centres équestres ont pris en considération depuis un bon moment et sur laquelle ils ont su se mobiliser. Profitant de l’exposition médiatique du Salin du Cheval de Paris, les équitants ont en effet suivi l’appel à manifester dans les rues de la capitale lancé par leurs dirigeants pourtant souvent raillés pour leurs guerres intestines.

 

Une leçon de cohésion

 

Des milliers de personnes (des dizaines de milliers d’après les organisateurs, quelques unités d’après la police…) ont donc battu les pavés parisiens et dans quelques grandes villes françaises contre l’ « Equitaxe » arguant « Hollande t’es foutu, les poneys sont la rue ! » ou encore « Hollande t’es foutu même les chevaux dans la rue ! ». Une mobilisation aussi motivée que colorée qui n’a pas laissé insensibles les médias, trop contents de voir des équidés sur les avenues et des frimousses passionnées de leur activité aux looks bien éloignés de ceux des casseurs habituels. Résultat ? Un écho si important que quelques politiques, pour qui l’échéance des municipales de mars titille les appétits électoralistes, ont décidé de déposer un projet de loi visant à permettre l’application du taux réduit aux activités équestres. Il porte le n° 1612 et est lisible en cliquant sur http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion1612.asp

 

N'y aurait-il rien de sportif dans les courses ?

 

Parmi les auteurs, nous retrouvons les médiatiques ex-ministres Valérie Pécresse et Bernard Acoyer mais aussi les sensibles à la cause cheval Jacques Myard et Eric Woerth. Qu’y apprend-on ? Tout d’abord, que les signataires ont, chiffres à l’appui, été très touchés par les mouvements de contestation et que la cause est tout à fait juste. Ils demandent donc de s’appuyer sur une précision de la mise en demeure de la Commission Européenne où il est stipulé que le taux réduit peut être appliqué « pour autant qu’il s’agisse effectivement de droits d’utilisations sportives ». L’équitation représentée dans les instances politiques françaises et dans le tissu socio-associatif par sa Fédération, la 3e en nombre de licenciés dans notre beau pays. Utilisations sportives ? Bien vu Mesdames Messieurs, cela aurait été dommage de passer à côté en effet ! Ce n’est pas le monde hippique qui serait lui passé à côté ! Hein, non, pas du tout, n’est-ce pas ? Et bien pourtant, si ! Cela fait un an que l’industrie hippique se farcit le taux de TVA maximum sans que personne n’ait vu cet alinéa dans la directive européenne. « Hippitaxe » ça marche aussi, non ?

 

Parler fort oui, et agir ?
 
 
Encore une fois, pour notre plus grand malheur, les acteurs des courses ont parlé bien fort, se sont beaucoup énervés en public et en privé mais n’ont jamais su se mobiliser, manifester leur légitime mécontentement et, une bonne fois pour toutes, penser avant à l’intérêt général. Que faut-il attendre pour parvenir à un début de commencement de cohésion, de solidarité, de réflexion commune ? Il ne faut pas être stratège militaire ni ingénieur à la NASA pour comprendre que les élections prochaines sont propices aux écoutes politiques et que les bonnes causes ont forcément tout intérêt à être défendues. Allez, chiche, on fait comme les équitants ?

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