Jean-Claude Rouget, l'extraterrestre des palmarès

15/06/2009 - Actualités
On a longtemps parlé sous cape de son incapacité à transformer dans les grands rendez-vous classiques de mai et juin sa domination du début d’année. Il a attendu sans perdre la foi. 2009 marque le signal de la sortie de sa chrysalide. Et Jean-Claude Rouget bat alors tous les records et réalise l’impensable.

Du côté de chez Sers
L’entraîneur de Sers manie l’humour avec dextérité et précision. Jean-Claude Rouget possède un humour qui bat parfois "à froid". A l’arrivée de SON Diane, il savoure son triomphe avec délice et langueur. Les réserves et doutes émis de longue datent sur sa capacité à remporter un classique de juin sont battus en brèche. Et par deux fois, qui plus est, après le triomphe de Le Havre dans le Prix du Jockey Club. Mieux, en plaçant Tamazirte à la 2e place du Diane, à 4 longueurs de Stacelita, il ajoutait encore un étage à son panthéon de l’année. Lançons les chiffres et dates à la volée. Le doublé Jockey Club / Diane n’avait pas été réalisé la même année depuis 1956 et Charles Elliot. Seller la première et la deuxième du Diane nous ramène à Geoffrey Watson en 1961 et Henry Cecil en 1990 (Rafha et Moon Cactus).

 

Jean-Claude Rouget le doublé Jockey Club/Diane



La série unique de Jean-Claude Rouget
Il faut maintenant ajouter la victoire d’Elusive Wave dans la Poule d’Essai des Pouliches. Et là, on accoste en terra incognita. Mais on peut encore aller au-delà. Au-delà des frontières de l’horizon qui paraissaient si effrayantes pour nos ancêtres. Il faut en effet ajouter les 2e places de Le Havre et Tamazirte dans les Poules d’Essai.
Il reste bien sûr d’autres paris possibles, encore plus fous. Mais la folie n’est pas forcément une manifestation du génie comme tant d’artistes aimeraient le faire croire. A quoi bon seller les deux premières pour le même entourage, comme Geoffrey Watson en 1961 (pour les barons Guy et Elie de Rothschild) ? A quoi bon gagner avec une débutante comme Praline en 1893 ? Mieux vaut faire du concret, produire du résultat qui s’additionne. Une victoire dans les Coronation Stakes avec Elusive Wave, par exemple, dans quelques jours à Royal Ascot. Ce serait une autre première pour l’entraîneur. Elusive Wave rejoindrait, pour sa part, Toro au palmarès des deux épreuves en… 1957.

 

Elusive Wave

 


Zarkava / Stacelita : l’inévitable comparaison
Rencontrer une Zarkava, la compétitrice de l’année 2008, reste normalement l’affaire d’une vie pour un entraîneur. Pour un spectateur, un sportsman, on croise trois, quatre ou cinq "Zarkava" au maximum, dans une période d’observation des courses de cinquante ans. Oui, mais Stacelita arrive. Douze petits mois après la perle de l’Aga Khan, elle aussi est invaincue après le Diane. Son palmarès est plus léger que sa devancière mais contient déjà deux Groupes 1, le Diane s’ajoutant au Saint-Alary. Surtout, elle s’est montrée impressionnante, légère dans sa foulée, économe dans l’effort et a creusé un écart de 4 longueurs avec sa cour. Plus que Zarkava n’avait pu le faire. Trois longueurs la séparaient de Gagnoa et Goldikova. On connait maintenant la qualité peu commune de cette opposition. Là demeure encore une inconnue pour Stacelita. Le chrono tourne aussi à l’avantage de la pensionnaire de Jean-Claude Rouget : 2’06’’23 contre 2’07’’10 à Zarkava. Le facteur terrain étant comparable, la comparaison vaut jusqu’à une certaine limite. On le sait, les temps dépendent pour beaucoup de l’impulsion initiale de l’épreuve. Inutile donc de trop s’attarder ici. On attend plutôt avec impatience de revoir Stacelita forger sa légende, à Longchamp, sur le parcours classique des 2 400 m du Prix de l’Arc de Triomphe. Zarkava l’a fait. Stacelita le peut-elle ?

 

              

Zarkava                                                                                           Stacelita

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