Nouvel étalon à Grandcamp: Never On Sunday et les traversées de l'Atlantique

14/10/2011 - Découvertes
Parti aux Etats-Unis après avoir remporté le Prix d'Ispahan 2009 chez Jean-Claude Rouget, Never On Sunday revient en Normandie pour débuter sa carrière d'étalon au Haras de Grandcamp. C'est un cheval gris populaire élevé dans le Finistère tout au bout de la Bretagne, dont le surprenant destin continue de se dérouler au dessus de l'Atlantique. Voir la vidéo chez son éleveur Bernard Jeffroy dans le Finistère.




" J'apprécie beaucoup chez Never On Sunday son côté Kendor, qui est son père de mère et dont il a beaucoup pris, par sa robe, son style et son tempérament. En plus, il était entrainé en France par Jean-Claude Rouget, qui est quelqu'un de fidèle." C'est par ces quelques mots qu'Eric Lhermite explique les raisons de son recrutement quant à Never On Sunday, qui va débuter la monte au Haras de Grandcamp en 2012. Il prend place aux côtés de Vision d'Etat (ancien rival sur les pistes) et Evasive, arrivé en 2010, et même de Coastal Path qui lui va monter du Haras de Saint-Voir dans l'Allier (il était prévu au Haras des Cruchettes mais Pierre Julienne a décidé de vendre le haras et les effectifs - lire l'article).

Deux fois vainqueur à 2 ans, Never On Sunday a monté progressivement les échelons à 3 ans, gagnant un listed puis le Prix du Prince d'Orange (Gr.3) en septembre à Longchamp. Il a atteint sa plénitude en 2009 à 4 ans, quand il a gagné le Prix d'Ispahan (Gr.1) puis conclu 3e des Prince of Wales's Stakes (Gr.1) à Royal Ascot. Vendu aux Etats-Unis, ce pur cheval de distance intermédiaire y a pris plusieurs places de Gr.1.

 

Never On Sunday débute comme étalon en 2012 au Haras de Grandcamp


Never on Sunday prend la place au Haras de Grandcamp de son propre père Sunday Break, qui y a fait la monte en 2009 et 2010 lorsqu'il était arrivé des Etats-Unis. La vie et l'oeuvre de Never on Sunday n'est pas commune, car son destin n'a cessé de voyager entre la France, où il a été élevé en Bretagne, et les Etats-Unis, d'où il est arrivé à l'état d'embryon dans le ventre de sa mère retrouvée à Keeneland au prix de longues recherches.

SCEA des Prairies: c'est le nom de société de l'éleveur de Never On Sunday: Bernard Jeffroy, fils de Robert, grand marchand de bestiaux en son temps déjà passionné par les courses. Il est aujourd'hui associé à ses fils Thomas et Benoît, qui travaille lui chez Darley. Des prairies, il y en a partout dans le monde, mais celles où a grandi Never On Sunday sont bien particulières. Elle sont en l'occurence au bout de ce monde, à Chateauneuf du Faou, au plus loin de la pointe ouest de la si fière Bretagne, finalement proche...de l'Amérique !

  

Bernard Jeffroy face aux sarcasmes



Cet éloignement n'empêche pas Bernard Jeffroy de produire des pur-sang de top niveau, notamment grâce à la souche maternelle de Never On Sunday qui lui est si chère. Alors jeune éleveur en 1987, Bernard Jeffroy a acheté une certain Texan Beauty pour 20.000 francs. Elle n'était pas bien belle, un peu tordue, fille du peu en vogue Vayrann et issue d'une vieille origine française (Armistice, Tanerko). Breton donc têtu, Bernard Jeffroy a fait fi des sarcasmes, ce qui a changé sa vie d'éleveur.

Déjà gagante de 5 courses, Texan Beauty a empilé les sesterces au haras. Seulement 5 produits (Hexane, Chêne d'Or, Texan Heros, Texalina et Texalouna) mais tous vainqueurs de 30 courses au total, dont le Prix Thomas Bryon (Gr.3). Le 1e produit, Hexane (Kendor) est devenue la mère de Never On Sunday, mais son histoire est passée par un épisode exotique. Bernard Jeffroy l'a vendue après 3 victoires pour son compte à Jean-Louis Bouchard, récompensée par une 2e place dans le Prix de Sandringham (Gr.3).

 

Never On Sunday lors de sa victoire dans le Prix d'Ispahan (Gr.1) à Longchamp


 

Hexane retrouvée aux Etats-Unis après des années de recherche


"Hexane a ensuite été vendue aux Etats-Unis. Plus tard, j'ai cherché à la retrouver. Cela a pris des années, je suis allé 2 fois aux ventes, mais elle était absente ! Enfin, je l'ai rachetée à Keeneland en 2004, pour 30.000 $. Elle était pleine pour la 1e fois de Sunday Break, étalon dans le Kentucky." Quel coup! Bernard Jeffroy ramenait non seulement sa jument pour un tarif raisonnable mais, pour le même prix, il rapportait un embryon qui allait ensuite gagner un Gr.1!

Présenté par le Haras des Capucines sur le ring de Deauville et racheté pour 30.000 €, Never On Sunday a été déniché par Jean-Claude Rouget, l'acheteur à la main d'or. Ensuite, Hexane a eu un mâle de Gold Away, nommé Round Midnight, vendu 38.000 € à Deauville et vainqueur à Saint-Cloud en 2010 chez Alain de Royer-Dupré. Elle a eu un mâle de Dubawi, vendu 115.000 € à Sylvain Vidal en octobre 2010, puis ce printemps un foal de New Approach. Cette année, elle a été présenté fort logiquement à Sunday Break, qui fait désormais la monte au Haras de la Haie Neuve.




 

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