Elections 2023 : Guillaume de Saint-Seine présente son programme pour l'obstacle : l'intégrale vidéo
Le 1e étage du restaurant Le Congrès à la Porte d'Auteuil a rassemblé le dimanche 12 novembre, la matin de la 2e journée des 48H de l'obstacle 2023, une belle "brochette" de socioprofessionnels : Thibaut Juhen, Thierry Cyprès, Mickaël Seror, Bruno Vagne, Anthony Baudouin, Michel Contignon, Nicolas de Lageneste, Augustin de Boisbrunet. Jacques Cyprès, Gabriel Leenders, Xavier Papot, Patrice Détré, Patrick Klein, Hervé d'Armaillé, Franck Walter, Philippe Jeanneret. Ils étaient tous venus assister à la présentation du programme concret pour l'obstacle de Guillaume de Saint-Seine, candidat à la Présidence de France Galop déclaré depuis cet été.
L'obstacle est un sujet d'autant plus sensible qu'il traverse une période difficile à cause de la faiblesse du nombre de propiétaires et donc de partants. C'est pour autant une discipline exceptionnelle et une excellence française dont les plus grandes épreuves se déroulent à Auteuil, dans le plus bel emplacement du monde. L'obstacle est aussi un trait d'union populaire entre le grand public et le monde des courses. Et les acteurs de l'obstacle, s'ils sont structurellement moins nombreux qu'en plat, sont très impliqués dans les institution et donc très représentés dans les instances. Bref, les socios de l'obstacle sont très importants à convaincre si on veut remporter une élection présidentielle à France Galop, d'autant plus que pour la 1ère fois depuis la nuit des temps, les votes des puissants cooptés seront partagés entre les différentes candidats, tous eux-même cooptés...
Guillaume de Saint-Seine au 1e étage de la Brasserie Le Congrès, Porte d'Auteuil à Paris.
Guillaume de Saint-Seine a découpé la présentation de son programme en 4 points précis : la saisonnalité, la partie financière, la gouvernance, les enjeux. Mais de nombreux autres sujets détaillés et transversaux ont été abordés, notamment avec les questions/réponses qui ont fusé. En ouverture, Guillaume de Saint-Seine s'est exprimé sur le sujet de sa propre disponibilité, car il continue d'excercer de très hautes responsabilités au sein de la banque Natexis. " Je considère que France Galop ne doit pas être condamnée à avoir un président rentier ou retraité. L'activité profesionnelle extérieure aide à ne pas faire de l'entre-soi. De par mon parcours professionnel après Science Po, j'ai des contacts actifs avec les Ministères, le Parlement et les dirigeants de certaines très grandes entreprises. Pour la gouvernance, j'ai l'habitude de travailler en équipe. Je n'ai évidemment pas conduit tout seul la privatisation du Crédit Lyonnais. Donc je souhaite avoir des vice-président actifs et un Conseil d'Administration qui travaille sur des dossiers précis. Il y a aura un directeur général dont je soumettrais le nom lors de mon discours de présentation le jour du vote, le 12 décembre. Celui-ci aura la double charge de la partie régalienne et de la partie commerciale. C'est pourquoi il aura avec lui un adjoint doté de l'une des deux spécialités plutôt complémentaires à celle du DG." A ce propos, Xavier Papot, qui en connait un rayon dans la partie, a précisé que le rôle d'un président de Conseil d'Administration n'était pas de rester dans les murs de l'entreprise 24/24.
Pour retenir quelques moments forts de cette présentation, on note que le projet de rénovation d'Auteuil serait réétudiée. " Ce projet nécessite plus d'appronfondissement. Investir 40 millions me semble prématuré. Il faut prévoir cet endroite comme un lieu de vie 365 jours par an, où les gens doivent pouvoir rentrer gratuitement, à l'image de tous les hippodromes urbains d'ailleurs." Le sujet de la réouverture d'Enghien est pour lui une fausse bonne idée. " Compiègne est jugé comme trop exigeant et pas assez différent d'Auteuil. La réouverture d'Enghien n'est pas une bonne solution. Il faut quand même se rappeler les conditions financières qui nous avaient poussés à fermer Enghien. En revanche, pour trouver des parcours moins difficiles, il y a des voie de recherche dans l'ouest, et dans le Centre pour trouver des parcours plus coulants". Concernant le fameux 2/3, 1/3, l'obsession de l'obstacle, Guillaume de Saint-Saine répond :" Je le défendrai. En revanche, concernant son inscription dans les statuts, je pense que si elle était soumise au vote aujourd'hui, cette proposition serait rejetée. Ce ne serait donc lui rendre service que de le faire actuellement".
Répondant à une excellente question de Bruno Vagne sur le diktat du PMU et l'inversion des rôles et des pouvoirs, Guillaume de Saint-Seine a exprimé une volonté claire de reprendre la main sur le PMU, dont il a dit qu'il avait beaucoup trop imposé ses points de vue sur la construction des programmes et sur l'obsession du nombre de partants. Il argue que ce serait au PMU de se montrer inventif et adaptable pour créer des jeux correspondants à la configuration des courses. " Nous sommes allés trop loin dans l'optimisation du programme en faveur du PMU. Je veux faire faire une vraie étude sur les enjeux par un organisme indépendant et non pas par le PMU qui pourrait donner des résultats biaisés." En effet, les finances des courses dépendent de façon quasi intégrale des enjeux, et donc du PMU. En bon banquier, Guillaume de Saint-Seine, même s'il dit qu'il a refusé avoir pris la présidence de la commission des finances pour ne pas avoir d'avantages sur les rivaux à l'actuelle candidature, a étudié le dossier de près. " On a aujourd'hui une apparence d'abondance. Mais je suis inquièt pour 2026/2027. La trajectoire financière m'empèche de dormir."
De nombreux autres sujets techniques et politiques ont été abordés, comme bien sûr la lutte anti-doping, les primes aux propriétaires et à l'éleveur. " Je suis pour le mentien du système, en bougeant le curseur peut-être. Pour les Grs.1, en plat, il a été proposé de reduire la prime propriétaire et intégrer la somme directement au nominal. Je suis opposé à cette idée. Et je suis pour le maintien de la prime à l'éleveur pour les conçus en France." Tous les sujets abordés sont à voir dans le détail dans l'intégrale de l'intervention en vidéo ci-dessus.
