P'tit Jean et Grand Jun

04/03/2009 - Focus Elevage
Après seulement 6 courses dans toute sa carrière, l'imposant Juntico a frappé d'un seul mais grand coup de sabot dans la porte de l'élite lors du Prix Juigné. Déjà mentor de Monoalco, Philippe Peltier détient donc une 2e perle venant de la Nièvre, mais celui-ci est un pur-sang élévé par le fils du maître d'un monde.  

P'tit Jean. Tout le monde du bovin l'appelle ainsi. Ce surnom sympathique, un tantinet condescendant ne correspond pourtant guère à l'envergure du personnage. Jean-Christian Raymond est le roi de France du Charollais. Et donc il est au sommet mondial de cette race bovine qui tient sa source dans le département voisin de la Saone-et-Loire et a fait la fortune de tous les éleveurs de la région centre de la France, lesquels font tous dans l'AQPS avec leur chevaux. Tous sauf Jean-Christian Raymond. Lui aime les pur-sang. Il s'est découvert cette passion tout seul. Son père n'y portait pas intérêt, très concentré qu'il était pour ses vaches. Albert Raymond, dit "titi" même s'il a le physique plutôt du gros minet est un homme à poigne. Parti de loin, il jouait de la musique dans les bals dans sa jeunesse pour payer la soupe, puis il a monté l'empire du meuh. Créateur de la ferme du Maraud à Nevers, en face du circuit de Magny-Court, là où ont lieu tous les concours d'élevage, il reste tout puissant à 80 ans bien sonné.

 

Les Raymond père et fils: empereurs du meuh...A repérer dans l'affiche, quelques noms de taureaux bien connus des sportmen.


Un pur chez les demis !


Le père et le fils sont attachés à leur ville natale, Decize. Mais alors que le concours d'AQPS y bat son plein tous les ans, Jean-Christian Raymond lui a tourné les yeux vers les Pur-Sang d'obstacle du sud-ouest, particulièrement intéressé par l'équipe des propriétaires et des chevaux de Jacques Ortet.

C'est ainsi qu'il a acquis Junta, la mère de Juntico, après sa courte carrière limitée à 3 courses mais avec 1 succès en débutant en haies à Pau chez Jacques Ortet.
Juntico est né avec le concours de Robin des Champs, qui fait toujours agiter depuis son départ du Haras de Saint-Voir en Irlande les mouchoirs humides au vent de la solitude des éleveurs pour qui tout est dépeuplé dès lors qu'un seul étalon vous manque.

Robin des Champs



Robin, pourquoi t'es parti ?


Junta avait déjà très bien fait avec d'autres, surtout avec Pistolet Bleu, un croisement répété 3 fois avec autant de réussite (Jarro, Azulejo, Loucessita). Junta a même donné une bonne jument (Yota) avec Galetto, signe de qualité.
En remontant l'origine maternelle, il y a rien à voir avec de l'obstacle. La mère de Junta, fille de l'obscur Abwah, a gagné sur 1400 m en Angleterre, mais en redescendant la souche avec des étalons très portés sur la saut, ça bondit dans tous les sens. Ainsi la soeur de Junta, Fautine, gagnante en haies à Marseille chez Ortet, a donné au haras la robuste Latran, (Pistolet Bleu), et plus récemment Free Word (Lost World), qui tourne bien en Angleterre. Entre les 2 produits, Fautine avait rejoint sa soeur dans le giron nivernais de Jean-Christian Raymond. Futé ce p'tit Jean!



Juntico


Pierrot n'est pas une blonde gominée


Ce dernier a vendu Juntico au bien connu Pierre Coveliers, une figure des courses, patron d'une vaste discothèque de la région parisienne, le Grisy Apple's. Doté d'un physique de catcheur qui lui permet de ne pas s'en servir pour imposer le respect dans sa boite, Pierre Coveliers aime à prendre l'air dans la Nièvre, où il y a beaucoup d'air frais...
Au moment où le cinéma permet un retour grandiose à Mickey Rourke dans un rôle de catcheur à la longue crinière blonde gomminée dans "The Wrestler", Pierrot Coveliers s'est offert un come-back au sommet d'Auteuil, 15 ans après les exploits de sa championne Apple's Girl. Seul différence avec Mickey, Pierrot a troqué la touffe jaune pour un béret bleu marine. Ca fait plus couleur locale.

 

Pierre Coveliers

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