Duc de Roche, la fierté de Christian Geoffroy

Deuxième du Prix Congress (Gr.2) après avoir donné une vive réplique au leader de la génération, Nador, Duc de Roche trouvait une tâche largement dans ses cordes dans le Prix Roger de Minvielle (L.). Sous la selle d’Angelo Zuliani, le fils de Mekhtaal n’a laissé aucune chance à ses rivaux, s’imposant avec la bagatelle de trente longueurs d’avance. Un grand moment pour son copropriétaire et coéleveur Christian Geoffroy. Déjà vainqueur de Listed en 2018 avec Utah de Roche, ce dernier a vécu un grand moment devant sa télévision : « J’avais plusieurs amis qui étaient à la maison pour vivre la course cet après-midi. La vie d’éleveur comporte tellement d’aléas et de coups du sort que gagner de telles épreuves à Auteuil apporte une très grande satisfaction. »

 

 

 Une victoire pleine d'autorité ©APRH

 

 

Basé dans les Charentes, cet agriculteur à la retraite s’est mis assez tardivement aux chevaux de course. « Mon père a longtemps élevé des chevaux de CSO avec le père de Thierry de Laurière, notamment des Selle Français et des Anglo-Arabes. Avec le temps et au fil des rencontres, nous nous sommes mis à élever des chevaux de course. Il y a quelques années, François Nicolle m’a proposé de m’associer avec lui sur deux yearlings. Parmi ces deux-là figurait Red Time, la mère de Duc de Roche. Elle n’était pas dénuée de qualité mais a eu beaucoup de soucis de santé. Dès lors, nous l’avons conservée comme poulinière. »

 

 

  Christian Geoffroy (deuxième à droite) après le succès d'Utah de Roche dans une Listed ©APRH

 

 

La collaboration avec l’entraîneur leader de l’obstacle se passe à merveille depuis des années. « Avec François, nous sommes associés à 50/50 sur toutes les juments. J’ai énormément d’hectares qui me servaient, par le passé, pour mes animaux d’élevage ; mes chevaux ont de la place pour grandir. Ils sont également nourris avec les céréales qui poussent chez moi. » À propos de Duc de Roche, Christian Geoffroy poursuit : « Poulain, il sortait du lot dans le pré. Il a toujours été plus grand et plus costaud que mes autres poulains. C’est un cheval très mignon, il a toujours été facile à s’occuper. »

 

 

 Christian Geoffroy dans ses prés

 

 

À l’image de Jean Brest, autre éleveur qui connaît une excellente réussite cette année (cliquer ici pour relire l’article), Christian Geoffroy s’occupe lui-même de ses sept poulinières malgré son âge de 77 ans. « Je suis un vrai passionné, j’aime passer du temps avec mes poulains dans les prés. J’ai de l’arthrose au genou mais cela ne m’empêche pas de m’occuper de mes chevaux tous les jours. Cette année, nous n’avions pas fait saillir la mère de Duc de Roche. Si je la fais saillir en 2026, j’aurai plus de 80 ans lorsque son poulain sera en âge de courir. Sur le papier, cela fait un peu peur mais bon, quand on vit des moments comme ceux-là, on a envie de continuer. »