Prix Cambacérès: Prince Oui Oui remonte l'histoire des Papot au 1e jour

On dit que tous les bons chevaux ont des histoires particulières, mais alors pour le gagnant du Prix Cambacérès 2009, Prince Oui Oui, c'est un véritable roman avec tous les ingrédients: suspens, rebondissement, drame et finalement un épilogue heureux. Prince Oui Oui porte une casaque de plume, celle de la famille Papot qui gagne tout ce qu'elle veut actuellement. Cela est d’ailleurs bien mérité vu la hauteur des investissements consentis par Patrick Papot et ses 2 fils pour porter leur effectif à plus de 100 chevaux de tous les âges, tous achetés dans divers élevages avec un critère incontournable: fils d'étalons confirmés.

Le groupe des vainqueurs, de gauche à droite: Patrick Papot (propriétaire), Philippe Peltier (entraineur),
Benoit Gabeur (conseiller zootechnique), David Berra (jockey), Jean-Paul Noël (éleveur), Xavier Papot (propriétaire)

Aujourd'hui, les Papot achètent des poulains, qui finissent ensuite de grandir au Haras des Sablonnets chez Antoine de Talhouët-Roy, mais il fut un temps où ils élevaient et c'est ainsi que l'histoire de Prince Oui Oui a pu démarrer.

En effet, les Papot confiaient alors une partie de leur effectif de juments à Jean-Paul Noël, agriculteur normand installé sur la petite commune de Lisors près de Vimoutiers, à 2 pas du Haras du Mezeray. La passion des courses n'est pas neuve pour Jean-Paul Noël, qui fut entraîneur particulier pour son père Hubert.

Prince Oui Oui

Le tout 1e cheval des Papot: Princesse d'Armos


C'est avec la famille Noël que les Papot ont découvert le monde des courses. Leur couleurs ont été portées pour la 1e fois par une élève des "Noël" nommée Princesse d'Armos, née en 1985 et qui gagnera 8 courses. Les Papot ont logiquement continué l'aventure avec un 2 frères de Princesse d'Armos, le brave Prince Dew, gagnant de 7 courses chez Etienne Leenders et le grand Broiswink, vainqueur de 5 courses dont le Prix de France chez Guillaume Macaire. Il y a eu aussi le cas d'1 soeur nommée Princesse Dew, louée car les Noël voulaient la récupérer poulinière, mais elle s'est tuée à sa 2e course d'obstacle en mai 1998.

L'étrange destin de Pear Blossom


Pendant ce temps-là, Jean Paul Noël élevait des chevaux pour le compte des Papot, dont les produits d'une certaine Pear Blossom, laquelle avait fait partie avec Princesse d’Armos de tout un lot acheté fin 1988 à M. Romet qui avait alors ses pensionnaires chez Jacques Ortet.
Pear Blossom produit 2 chevaux sérieux avec Dom Pasquini, nommés Arabis de Ligniers et  Belle de Ligniers, puis n'a plus rempli. Pear Blossom est alors partie de Normandie pour arriver dans le Maine-et-Loire au Haras de Pelmer. Après 5 années où elle était restée vide, elle a enfin donné naissance à une pouliche nommé Cobée de Liniers, par Dom Pasquini. Cobée de Liniers n'a pas été bonne, pas plus que son jeune frère par Subotica, ce qui est donc plus compréhensible. "Les Papot nous ont alors proposé de prendre Cobée de Liniers comme poulinière, en échange de la malheureuse Princess Dew" expliquent Isabelle et Jean-Paul Noël, qui dénouent ainsi les fils de l'histoire.

Fils du bai Poliglote, Prince Oui Oui tient sa robe grise de son grand-père maternel Dom Paquini (ci-dessus)

La mère de Prince Oui Oui, laissée vide pendant 3 ans


« Nous avons fait l'effort de mettre un étalon confirmé, Poliglote, et les Papot ont pris le poulain, dont ils ont choisi le nom: Prince Oui Oui. Mais par ailleurs, nous avons eu beaucoup de difficultés à placer nos chevaux depuis plusieurs années et nous avons eu aussi des déceptions. C'est pourquoi Cobée de Liniers est notre seule jument actuellement. Et nous ne l'avons pas fait remplir depuis la naissance de Prince Oui Oui. On attendait pour elle des jours meilleurs. Apparemment, ils sont arrivés. »


La soeur mystère


Il faut savoir que Cobée de Liniers n'a donné que 2 produits. Avant Prince Oui Oui, elle a eu une femelle de Mansonnien nommée Princesse Pauline. Gagnante en débutant à chez Macaire en 2006, puis absente pendant 3 ans, et non placée à 3 reprises cet été en 2009, elle a été vendue dernièrement 2000 € pour la promenade par un amateur complet dont la fille s'appelle Pauline...

L'alezan Kauto Stone, 2e comme son frère Kauto Star il y a 6 ans

Hommage à Kauto Relka

Moins de 2 mois après la mort de sa mère Kauto Relka, Kauto Stone met son nom à l'honneur en conservant une remarquable 2e place de ce Prix Cambacérès après avoir mené. Il obtient ainsi un classement exactement identique à celui obtenu en 2003 par son frère Kauto Star, alors dauphin de Maia Eria. Il ne peut qu'espérer suivre le destin de son glorieux aîné. Comme Kauto Star, Kauto Stone a été élevé par Henri Aubert au Lion d'Angers. Après Kauto Stone, Kauto Relka a donné une pouliche de 2 ans par Bonbon Rose à l'entraînement chez Donatien de Beauregard, un yearling par Priolo vendu 20.000 € à Guy Petit dernièrement à Deauville, et enfin une foal pouliche par Byzantium. Kauto Stone est un fils du méconnu With The Flow, frère de River Mist par Irish River, qui a été un très cheval de course chez Christiane Head. With The Flow a été exporté en Irlande après un début de carrière discret au Haras du Grand Chesnaie, où il a conçu Kauto Stone.