Alain de Chitray : le pedigree d'un trotteur mayennais à Auteuil !

15/11/2010 - Grand Destin

 

L’originalité de cette victoire ne réside pas dans le nom de baptême de Diamant de Beaufai qui sonne plutôt comme un pratiquant de Vincennes, mais dans le fait que la toute proche famille de son pilote a " fait dans le trotteur " et a ainsi fait, il y a plus de 10 ans, les beaux jours d’un certain Jean-Baptiste Bossuet. Alain, donc, est le fils d’Arnaud Lemotheux de Chitray, vous ne voyez toujours pas ? Son patronyme, peut-être pas, mais Dryade des Bois certainement puisque toute la Mayenne a soutenu et encouragé, un certain 26 janvier 1998, les naisseurs de cette jument.

 

Diamant de Beaufai au saut de la dernière haie du Prix Marc Antony



Arnaud, issu d’un petit village de 400 habitants dans l’arrondissement de Château-Gontier (Olivier Peslier) et du canton de Bierné (Patrick Boiteau), est le co-éleveur de la gagnante du Prix d’Amérique avec Monsieur Loïc Guillier et Madame, née Godeleine du Réau, la marraine de baptême d’Alain de Chitray. A l’arrivée de ce Prix Marc Antony (nom du vainqueur de la Grande Course de Haies d’Auteuil 1882), Diamant de Beaufai domine Parigny, un pensionnaire de François Cottin élevé par l’Ecurie Maulepaire (Bertrand de Tarragon). Parigny est le frère de Le Jonchet (vainqueur à Auteuil de l’épreuve support d’évènement huit jours plus tôt) et de Argovie (propriété d’Emmanuel du Réau, entraînée par son cousin, Antoine de Watrigant). Le monde est petit et voilà, donc, pour le petit intermède généalogique.

 

Alain de Chitray et Diamant de Beaufai bien entourés par la propriétaire et l'entraîneur après la victoire

 



Mais revenons à ce qui nous préoccupe, c'est-à-dire la carrière d’un petit gars de l’Ouest, prénommé Alain, né à Château-Gontier, comme certaines autres fines cravaches. " Il venait d’avoir 16 ans et il était beau comme un enfant, fort comme un homme, c’était l’été évidemment ", aurait presque chanté Dalida. Le frère cadet d’Edouard (assistant-entraîneur chez Guy Chérel) débute comme gentleman-rider le 21 août 2005 à Cluny sur le dos d’une pouliche australienne de Jean-Pierre Dubois (le trotteur), La Sioule, qui n’a pas particulièrement brillé sur la piste mais qui est la mère cette année de Lone Cat (3e Prix du Bois Gr.3 et du Prix La Flèche).

 

Dryade des Bois, héroïne du Prix d'Amérique, a été coélevé par le père d'Alain de Chitray



Alain de Chitray poursuit ses études bon-an, mal-an puis tourne le dos à l’amateurisme et demande sa licence d’apprenti, pas trop loin du cocon familial, chez Henri-Alex Pantall. Pour des problèmes liés à la profession, il monte pour la dernière fois en plat le 17 septembre 2007 à Chantilly pour un entraîneur mansonnien, Jehan Bertran de Balanda chez qui il sera salarié pendant 10 mois environ et pour qui il effectuera son premier parcours sur "les balais" d’Enghien. Le petit Alain débarque ensuite chez Thomas Trapenard de retour sur la scène hippique et pour qui il ouvrira son palmarès le 5 décembre 2008 avec Matchd’Ouilly à Auteuil. Il faudra patienter jusqu’au 22 avril 2009 pour le voir franchir une seconde fois le poteau en vainqueur, toujours à Auteuil avec Suite de Sivola. L’année 2010 est l’année de la réussite puisque les professionnels commencent à lui faire confiance. Il est, cette année, titulaire de 20 succès (y compris sa victoire sur le cross de Granville pour Philippe Cottin) et de 77 places pour 179 montes en majorité pour les entraîneurs du Parc. Embauché actuellement chez Carlos Lerner, nul doute qu’à cette cadence le petit mayennais ne tardera pas à passer pro.

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