Osarus: les deux pieds bien sur terre

13/09/2009 - Ventes & Shows
Les ventes de yearlings Osarus à La Teste, ça marche. Quand un éleveur présente un poulain bien carré qui lui a couté un petit 2000 € de saillie, et qu'un acheteur à la recherche d'un 2 ans potentiel l'achète entre 8 ou 10.000 €, alors les gens sont contents sans en demander plus.

 

"La bonne hauteur pour les jambes, c'est quand les deux pieds touchent bien par terre" disait un fameux penseur français des années 80, Michel Colucci. Ce sens du réalisme a prévalu le vendredi 11 septembre lors de la 2e session des ventes de yearlings organisé par la Société Osarus. Dans les grandes lignes, les chiffres ont quelque peu baissé par rapport à l'année dernière, sauf le chiffre d'affaires, cela étant du au nombre de chevaux présentés, qui est passé de 68 à 115. "Je sais que nous avons eu trop de chevaux, mais les éleveurs insistent beaucoup pour présenter leurs yearlings, alors...c'est comme ça" explique Guy Blasco dans un soupir qui en dit long sur les pressions qu'il reçoit, tout comme les agents d'Arqana d'ailleurs, de la part des éleveurs pour qu'il retienne leur produit. "Et pourtant, je n'ai pris que la moitié des inscrits!" Dure loi imposée au sélectionneur, comme au football apparemment.

 



Ne pas comparer avec Arqana


De fait, il y a eu 68 chevaux vendus, soit 59,13% des présentés. Le prix moyen est de 8110 €. Evidemment, en termes de tarif, cela n'a rien à voir avec Arqana, mais il n'y a aucun sens à faire des comparaisons car précisément cela n'a rien à voir. Nulle France d'en haut ou France d'en bas ici. Juste deux mondes différents. Le marché d'Osarus est fait par et pour les français (+ les voisins espagnols), tous ceux qui alimentent les courses nationales tous les jours.

 




Les français parlent au français (ou presque)


Seuls 3 poulains ont été conçus à l'étranger, dont 1 fils d'Iffraaj, neveu du sprinter semi-classique Biniou, n°117, qui a été acheté 17.000 par le pinhooker irlandais Con Marmane. "Je suis absolument ravi de venir en France. En Angleterre, j'aurais du payer le même poulain 40.000 €. En Irlande, il n'a pas arrêté de pleuvoir depuis 3 ans ! Des réunions de courses doivent être annulées tous les jours. C'est infernal. Ici, il fait beau et il y a ce système de primes qui est formidable. D'ailleurs, j'ai acheté 10 poulains à Deauville, 1 qui est qualifié à Baden-Baden, et 8 ici à La Teste." Con Marmane a payé ses chevaux de 5000 € à 18.000 €, ce dernier est un fils d'Agnes Kamikaze, n°75.

 



Les aquitains parlent aux bretons (aussi)


Si l'assemblée était bien sûr fortement imprégnée de gens du sud-ouest, de nombreux vendeurs se sont déplacés notamment depuis le tout le grand ouest. Certains sont repartis avec les chevaux, d'autres avec le sourire. "J'avais 2 poulains par Until Sundown, n°36, et High Yield, n°81. Ils ont été vendus tous les 2 pour 9000 et 12000€ et ils partent dans de bonnes maisons. Alors tu peux l'écrire en gros, je suis TRES CONTENT", explique Alain Rénier, du Haras de la Haie Neuve. Il est relayé par Daniel Cherdo, breton de Saint-Brieuc, propriétaire du Haras des Evées.

 

Alain Regnier (Haras de la Haie Neuve)



"Le marché est sélectif, comme partout (et comme toujours dans les ventes de chevaux), mais le marché existe bel et bien (pas comme toujours...). Daniel Cherdo a vendu ses 3 poulains, pas bien chers: 8500 € pour le n°29 (Ballingarry), 2000 € pour le n°45 (Kaldounévées), et 5500 € pour le n°72 (Iron Mask). Mais ils sont vendus à 3 bons entraîneurs, Michel Cheno, Charles Gourdain et Markus Nigge, qui sauront exploiter leur moyen, gagner des courses s'ils en sont capables et donc rapporter des primes à l'éleveur. Et tel est bien là le but de l'opération quand on élève des chevaux supposés "de courses".

 

Le top price: la propre soeur de Gat, une fille de Nombre Premier présentée par le Haras d'Ayguemorte



Le top price pour Jean-Claude Rouget

Celui qui est peut-être le meilleur acheteur de yearling au monde, habitué des places de ventes les plus prestigieuses de la planète, a passé sa journée entière au milieu du rond de présentation des poulains, à regarder tourner les chevaux. Autant dire qu'il n'était venu là en voisin que pour manger des huîtres d'Arcachon. Il a acquis 4 chevaux, ce qui donne une certaine crédibilité à l'ensemble. Le grand Rouget a attaqué d'emblée en faisant le top price à 28.000 €, qui est une propre soeur du semi-classique Gat, le n°33 présentée par le Haras d'Ayguemorte où est stationné Nombre Premier, père de la pouliche. Celui-ci est voisin de Carlotamix, qui présentait ses 1e yearlings. Et d'ailleurs, Jean-Claude Rouget a également acheté au Haras d'Ayguemorte une cousine de Chopastair et Vertigineux par Carlotamix, le n°105, pour 18.000 €.
 

Jean-Claude Rouget


La trompette de Rouen

Jean-Claude Rouget a aussi acheté une femelle de Ski Chief, le n°52, pour 14.000 €, et cela a ravi le vendeur. En effet, cette petite fille de la rapide Miss Ebène nommée Pumpkinette, a été présentée par un petit éleveur nommé Laurent Lengin, qui est trompettiste à Rouen. La musique adoucit les moeurs, et arrange aussi les affaires.

Blanche, tu es verte

Christine et Jacques Rossi se sont lancés dans l'élevage en Normandie depuis peu à Valsemé, tout près de Pont l'Evêque dans le Calvados. Leur vedette, c'est bien sûr Blanche, fille de Loup Solitaire, nommée comme la grande mère de Jacques, qui a gagné le Prix de Meautry (Gr.3). Ce n'est donc pas un hasard si le haras s'appelle la Cour Blanche. Ils présentaient 2 produits dont une soeur de Blanche par Green Tune, n°83.

 

Christine Rossi (au milieu), installée dans l'élevage au Haras de la Cour Blanche


"S'il n'y avait que moi, je ne vendrais jamais rien!" dit Christine, qui monte en course, dans un sourire. La pouliche a pourtant été vendue pour 20.000 € à Thierry Larrivière, qui fait un carton avec ses 2 ans cette année. Cette pouliche porte le curieux nom de Blanche Verte, mais son père s'appelle Green Tune. Ceci explique cela. L'autre, un neveu de Mocham Glen par Panis, n°62, a été négocié à l'amiable pour 15.000 € à un certain...Jean-Claude Rouget.

 

La soeur de Blanche par Green Tune, achetée 20.000 € pr Thierry Larrivière

 


Merci Cédric Boutin

Si Jean-Claude Rouget a frappé le plus fort en termes de tarif, la palme du nombre revient à Cédric Boutin, qui a acheté 13 numéros. 5 ont atteint ou dépassé les 10.000 €. Il y a un fils de Bachir, n°20, une fille de Fairly Ransom, n°30, une fille d'American Post, n°15, un fils de Divine Light, n°66, et enfin, son top price personnel, un fils d'Indian Rocket, n°35, cousin de Little Dreams, qu'il a payé 16.000 €

 

Cédric Boutin, toujours dans le sens du cheval

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