Jacques Berger : la vente de Magny Cours est relancée avec plus de 90 inscrits pour 2023

En 2022, les bénévoles de l'AETCE (Association des Eleveurs de Trotteurs du Centre-Est) abordaient la tête basse la vente de Magny-Cours à la ferme du Marault au sud de Nevers dans la Nièvre. Il en est même qui pensaient que, après plus de 50 ans d'existence, cette vente qui a subi de plein fouet l'effet Covid allait donner en 2022 son chant du cygne dans le cadre d'un nombre d'éleveurs diminuant et vieillissant, parfois les deux en même temps.

Le ring des ventes de Magny-Cours est voisin du circuit du même nom dans le Nièvre.

Et pourtant, alors que la vente s'était réduite à 48 éléments, soit près de 3 fois moins que quelques années plus tôt, le marché s'est beaucoup mieux déroulé et a même atteint un record de 75% de vendus. Un bon nombre d'entraineurs, qui considéraient depuis des lustres ce marché comme un lieu de location après avoir attendu que les vendeurs ne "ravalent" leurs élèves sur le ring pour quelques clopinettes, ont levé la main autour du ring. Sauf que les locations, dans le monde du trot, tournent souvent court au bout de quelques semaines seulement. En l'occurrence, le marché s'est soudainement réveillé. Sans atteindre des sommes élevées (3 lots au delà de 10.000 € dont le top price à 16.000 €), les enchères sont allées bon train de part et d'autres de la salle, menées de main de maître par "the voice" Pierrick Moreau qui n'a pas hésité à proposer des enchères de 100 € en 100 € pour mettre de l'activité. Résultat, tout le monde était content et surtout, le rythme n'était pas brisé par les yearlings "poubelles" qui cassent irrémédiablement l'ambiance.

Certes, une association d'éleveurs organise une vente publique non pas pour réaliser du bénéfice mais pour offrir des débouchés aux éleveurs qui en sont membres. Ce n'est pas pour autant qu'il faut affubler  l'événement du qualificatif "vente de service". Ainsi, la présence de mauvais yearlings, dont les modèles indiquent qu'ils ont autant de chance de gagner une course qu'un bodet du poitou, ne rend pas du tout service aux autres éleveurs qui voient ainsi ruiner les efforts consentis pour produire des éléments de qualité, mais en l'occurrence emportés dans la vague de la misère comme le bébé est jeté avec l'eau du bain.

Hooker Berry, né et élevé dans le Centre-Est, a gagné le Grand Prix d'Amérique avec Jean-Michel Bazire. (photo APRH)

Car le Centre-Est, s'il est éloigné des centres névralgiques du trot, en Normandie et en Mayenne, sait donner des très bons chevaux. Ainsi, le meeting d'hiver 2022/2023 a été particulièrement faste. Elevé par Claude Jorion et vendu à Magny-Cours, Echo de Chanlecy a été sacré lauréat du Grand National du Trot, grâce à 2 succès d'étapes du GNT à l'automne, à Feurs et Nantes. Mais aussi et surtout, le Centre-Est a atteint le graal des graals avec le succès de Hooker Berry, élevé dans le Cher par Michel Aladenise (membre de l'AETCE) dans le Grand Prix d'Amérique (Gr.1). Donc oui, le Centre-Est sait produire des champions. Evidemment, de tels succès ont redonné le moral aux éleveurs de la région, qui se sentent forcément concernés et qui, du coup, se relancent dans la bataille.
 

Au centre, Michel Aladenise, éleveur d'Hooker Berry.

AInsi, les inscriptions ont quasiment doublé par rapport à l'an dernier. A quelques jours de la clôture, leur nombre atteignait 91, car il y aussi une poignée de parts d'étalons et quelques foals. Mais au delà du nombre, le catalogue rassemble des d'étalons d'un prestige jamais vu jusqu'alors sur le ring de Magny-Cours : Etonnant (10.000 € la saillie !), Hooker Berry, Go on Boy, Gallius, Fairplay d'Urzy, Réal de Lou, Look de Star, etc...

Rendez-vous le lundi 28b aout à Magny-Cours. Le catalogue sera disponible vers le 10 juillet.