Sinndar au bon moment, au bon endroit

13/10/2009 - Zoom Etalon
Il ne pouvait pas trouver une meilleure vitrine pour s'afficher. Sinndar a fait une gagnante de Gr.1 le jour de l'Arc de Triomphe, grâce à Rosanara dans le Prix Marcel Boussac. Elle est issue de sa 1e génération née en France.

 

 

Son éternel porte-drapeau est un mâle. L'inusable Youmzain, vainqueur du Grand Prix de Saint-Cloud (Gr.1), a d'ailleurs terminé 2e de l'Arc de Triomphe pour la 3e fois de suite, chose assez incroyable. Mais tout de même, Sinndar doit remercier ses femelles pour le soutien qu'elles lui apportent.

En effet, dès la suite de son entrée au haras en Irlande en 2001, une championne a fait parler de lui: Shawanda. Gagnante des Irish Oaks et du Prix Vermeille dans une promenade, elle était la grande rivale annoncée d'Hurricane Run dans le Prix de l'Arc de Triomphe 2005, où elle s'est blessée. Malgré cela, Sinndar n'avait plus guère le soutien des éleveurs outre-Manche. La rubrique élevage du Racing Post de l'époque avait même écrit un long plaidoyer en sa faveur et donc à contre-courant des rumeurs urbaines. Finalement, cette génération initiale se révélera très riche, et assez précoce, puisqu'elle compte 3 autres femelles gagnantes de Gr.3: Louvain, Moonlight Dance et Pictavia.

 

Sinndar



Shawanda pour démarrer

En 2006, dans la foulée de la réussite de Shawanda, entraînée en France par Alain de Royer-Dupré, l'Aga Khan a décidé d'intégrer à son parc étalon français du Haras de Bonneval. Il y a rejoint Kahyasi, qui avait suivi le même chemin en venant d'Irlande  en 2001, et pris la place de Sendawar, lequel n'a pas laissé de grands souvenirs.

 

Shawanda, gagnante des Oaks d'Irlande et du Prix Vermeille 2005



S'il était entraîné en Irlande par John Oxx, où il a gagné le Derby, s'il a marqué l'histoire en anglaise en remportant le Derby d'Epsom, Sinndar a aussi frappé les esprist français lors de envolée dans le Prix de l'Arc de Triomphe 2000, dans la foulée de son Prix Niel. Sinndar a donc été bien accueilli par les éleveurs français, avec 95 juments en 2006, au printemps même où son fils Visindar gagnait le Prix Greffulhe (Gr.2). Les convoitises se sont quelque peu tassées au fil des mois, avec 79 juments en 2007, et 53 en 2008, à la suite de quoi son tarif a baissé de moitié cette année, passant de 2008 à 2009.

 

La balade Sinndar dans le Derby d'Irlande 2000


Le vent tourne depuis cet été

Mais le vent a tourné depuis cet été. Il fait non seulement des gagnants, puisque au classement France Sire, ses produits ont décroché 36 titres au terme du 3e trimestre (lire l'article), mais il reprend place sur la scène médiatique. Les ventes d'août de Deauville se sont plutôt bien passées pour lui. Il avait 3 produits qui se sont vendus respectivement 200.000 € pour un frère de Star Valley présenté par la Reboursière, 17.000 € pour un cousin de Sayyedati et 30.000 € pour un fils d'Angelina Carolina.

 

Rosanara, imperturbable quoi qu'il lui arrive



Mais surtout, sa 1e génération de 2 ans conçue en France s'exprime sur les pistes. A ce jour (13/09/2009), 13 produits ont couru, 3 ont déjà gagné. Outre sa championne Rosanara, issue d'une souche "Lagardère" déjà décryptée sur France Sire (lire l'article), Shimla (mère par Kayhasi) s'est imposée à Clairefontaine chez Yves de Nicolay et Laristan (autre origine Lagardère avec une mère par Linamix) a gagné pour Jean-Claude Rouget à Marseille-Borély. Sauf incident, la fille d'Ana Marie nommé Sinnadarina, qui a conclu 3e du Prix de la Cascade en débutant, devrait bientôt gagner à son tour.

 

Le gros buzz médiatique conféré par une victoire dans le Prix Marcel Boussac, le dimanche de l'Arc



Chemins croisés avec Kahyasi ?

Kahyasi, qui n'avait plus la cote en Irlande, est devenu peu à peu et malgré sa toute petite taille une référence une fois arrivé en France. Il avait aussi le mérite de faire des mères et des chevaux d'obstacle. Les stratèges de l'Aga Khan espèrent bien sûr que Sinndar puisse suivre cette voie plutôt que celle de son grand-père maternel Lashkari. Ce dernier, comme son contemporain Vayrann mais au contraire d'Akarad, a laissé peu de traces de son passage en France à la fin des années 80. Mais en tant que pur-sang et coursier, Sinndar n'a guère pensé à cette héritage. Il semble être remonté directement à la qualité de base de sa souche, celle de sa 5e mère Tourzima. Un raccourci bien utile.
 

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