Ectot : l'étalon coup de coeur

09/05/2020 - Zoom Etalon
 Dernier champion d'Elie Lellouche, Ectot détient un fameux pouvoir de séduction. Très remarqué lors de son début de carrière en France, il a attiré 137 juments lors de ses 2 premières saisons de monte en 2018 et 2019. Double gagnant de Gr.1 à 2 et 4 ans, vainqueur des Prix de Fontainebleau et Niel, ce cheval très polyvalent aura ses 1e yearlings sur les rings cette année.

 

Rappelez-vous ses envolées...S'il a raté sa tentative à 3 ans dans le Prix de l'Arc de Triomphe, le 2e de Trêve, alors qu'il se présentait auréolé de 6 victoires consécutives. Ectot était inconstablement un champion qui a marqué les mémoires par ses éclairs de classe. Paradoxalement, il avait gagné si facilement ses courses précédentes qu'il lui manquait sans doute d'avoir eu quelques combats difficiles avant d'aborder la plus grande course du monde, qui est toujours une guerre sans merci. Dauphin de Karakontie, futur lauréat de la Poule d'Essai des Poulains (Gr.1), en débutant en juillet de ses 2 ans à Compiègne, Ectot a ensuite remporté successivement son maiden à Clairefontaine, puis le Critérium du FEE (Listed) à Deauville, le Prix des Chênes (Gr.3) devant Elliptique à Longchamp et enfin le Critérium International (Gr.1) devant Earnshaw et Prestige Vendôme à Saint-Cloud. A 3 ans, il prend sa revanche sur Karakontie dans le Prix de Fontainebleau (Gr.3) et s'installe donc favori de la Poule d'Essai des Poulains...qu'il ne pourra malheureusement pas disputer à cause d'un souci de santé alors que son rival y décrochera la palme.

 


Ectot devance Karakontie dans le Prix de Fontainebleau. (photo APRH)

 

Elie Lellouche décide de le passer sur la distance classique, ce qui est parfaitement logique pour un fils d'Hurricane Run, un vainqueur d'Arc de Triomphe. De fait, paré pour la 1e fois de la casaque d'Al Shaqab qui en avait acquis la moitié à Gérard Augustin-Normand et Elisabeth Vidal, Ectot s'impose en quelques foulées dans le Prix Niel (Gr.2), préparatoire à l'Arc de Triomphe. Il passera complètement à côté de sa course le 1e dimanche d'octobre, ne quittant jamais l'arrière-garde. On pouvait penser qu'il était passé de l'autre côté de la barrière quand il a disputé 3 courses ternes à 4 ans. Mais son entourage a bien fait d'insister en changeant complètement d'air, l'envoyant de l'autre côté de l'Atlantique. En effet, il y a retrouvé la victoire au plus haut niveau. Sur une piste assouplie par la pluie, il a gagné le Joe Hirsch Turf Classic (Gr.1) sur les 2400 m du gazon de Belmont Park, face au célèbre voyageur français Flintshire en octobre 2016.

 


Ectot au Haras de Bouquetot

 

Ectot est revenu en France pour débuter sa carrière d'étalon au Haras de Bouquetot en 2018 à 5000 €. Malgré son absence de plusieurs années, les éleveurs ont tout de suite retrouvé son attachement pour l'élève de Skymarc Farm et l'Ecurie des Monceaux. Sylvain Vidal l'avait acquis yearling en août 2012 pour la somme finalement raisonnable de 75.000 € eu égard à la qualité de son pédigrée. Son frère cadet Most Improved (Lawman) venait en effet de remporter les St James Palace Stakes (Gr.1) à Royal Ascot. Et sa mère Tonnarra, issue du formidable Linamix, est une soeur de 9 black-type dont le robuste Johnny Barnes, étalon au Haras des Granges.

 


Hurricane Run remporte sous la tempête le Prix de l'Arc de Triomphe, monté par Kieran Fallon. Photo E. Whitaker.

 

Ectot est donc le seul étalon connu dans l'hémisphère nord d'Hurricane Run, qui a un autre fils Memphis Tennessee, installé en Argentine. Fils de Montjeu élevé par Dietrich Von Boetticher, Hurricane Run fut un grand champion, gagnant de 4 Gr.1 dont l'Irish Derby et l'Arc de Triomphe. Vrai cheval classique, il aurait gagné le Prix du Jockey-Club, dont il a fini comme une balle à une encolure de Shamardal si la distance de la course n'avait pas été raccourcie de 2400 à 2100 m justement cette année 2005. Passé sous la casaque Tabor à 3 ans, Hurricane Run est entré à Coolmore Stud en 2007 mais il n'a que peu produit en nombre, souffrant d'un manque de libido et de fertilité. Il est reparti en 2013 chez son éleveur à Gestut Ammerland en Allemagne en 2013 puis il est mort en décembre 2014, à seulement 15 ans, alors que son meilleur produit Ectot venait de le faire briller.


 


Ectot

On en parle dans l'article

Voir aussi...