Princeton, le dernier Top Ville

03/01/2010 - Zoom Etalon
Depuis quelques saisons, un étalon jusque là discret fait parler de lui à Pau, Princeton. Le destin longtemps sinueux du tout dernier fils direct de Top Ville en France semble trouver sa voie dans le registre des gros obstacles.

 

Lors de la dernière réunion de l'année 2009 à Pau, un AQPS de 4 ans nommé Rose et Bleu s'est imposé sur le steeple-chase. Cet élève de Gérard Antier entraîné par Eric Leray a permis à son père Princeton de réitérer sa fin de saison 2008 où il avait remporté un succès sur le cross béarnais grâce à Oke Prince.

Ce Princeton, aujourd'hui installé aux Ecuries de la Daudaie chez Mathieu Coutin près de Segré en Anjou, a connu un destin qui ne lui avait jamais permis jusque là de trouver sa place dans le monde équin.

 

Princeton en plat sous la casaque Wildenstein



Il est né en Normandie en 1992, 4 ans après son propre frère Pistolet Bleu, alors que celui-ci s'était déjà couvert de gloire sur les pistes. Princeton ne sera pas aussi bon mais tout de même assez doué pour remporter une bonne course à conditions à Saint-Cloud. A l'époque, Elie Lellouche entraînait encore en obstacle. Il a dirigé Princeton à Auteuil à 4 ans où il a effectué un début de carrière tonitruant. Après 2 succès d'emblée, il a disputé directement le Prix Alain du Breil (Gr.1), terminant 3e derrière les fameux rivaux Villez et Denham Red. Il s'est alors accidenté.

Quelques années plus tard, un tel cheval encore entier serait rentré en grande pompe comme étalon, mais au milieu des années 90, les étalons d'obstacle ne bénéficiaient pas encore de la grande mode survenue pendant la décennie 2000. Alors Princeton a recouru après 2 ans d'absence en 1998, puis a été acquis par les Haras Nationaux, qui lui ont fait débuté sa carrière dans le Pas de Calais. Sans faire offense à la région chère aux Wattinne ou autres Le Gentil, le Nord n'est pas une région idéale pour commencer une carrière de reproducteur, où il faut un soutien varié et nombreux en terme de jumenterie.

 

Fils de Princeton, Roquemeaure s'est imposé en débutant sur les haies d'Auteuil en octobre 2010.



Il a débuté dans le Nord


Princeton aura quand même conçu 2 très bons chevaux lors de cette saison initiale en 1999, c'est à dire Reasonton et Milton des Bieffes, qui a accumulé 7 victoires outre-Manche. Mais cela ne s'est su que plus tard alors que Princeton avait entamé une vie nomade, avec seulement une poignée de prétendantes chaque année. Il a saisi quelques chances en tournant dans l'ouest, notamment à la station de Corlay en Bretagne. Ces produits courent actuellement. Il y a Oké Prince, triple vainqueur sur le cross de Pau sous l'entraînement de Jérôme Follain, Rose et Bleu (cité plus haut), Quidam d'Oudairies, doublé lauréat en 2009 élevé par Michel de Gigou, mais aussi Roquemeaure.


1e vainqueur à Auteuil à l'automne

Né dans la Manche, ce petit fils de la bonne Ivanessa (François Saubaber) qui remonte à la jument de base AQPS Jonquille P, a décroché la 1e victoire à Auteuil pour son père lorsqu'il a enlevé le convoité Prix Patrick Lec en octobre. A noter que ce pensionnaire de  Guy Chérel débutait alors en haies. Il avait déjà montré du talent en plat à 3 ans, ayant conclu 2e aux Sables d'Olonne entre Roméo Conti (Goldneyev) et Ratafia (Adnaan).

Il y a aujourd'hui 19 descendants de Top Ville en France. Ce chef de race est aujourd'hui très recherché par les éleveurs d'obstacle. Il a été souligné dernièrement la réussite du sang de Top Ville avec Saint des Saints (lire l'article). Mais aujourd'hui, il ne reste plus qu'un seul fils direct: Princeton. Celui-ci fait la monte à un petit tarif (500 €) au côtés de 2 autres descendants de Top Ville du côté maternel nommés Nicobar et Kotky Bleu.

 

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