Domedriver renait avec ses premiers 2 ans "Fr"

02/08/2011 - Zoom Etalon
Sans doute mésestimé en course, bien que bourré de talent, de même qu'au Haras, Domedriver a toujours eu du mal à trouver sa place. Mais cette question existentielle semble en train de se résoudre. Il a sorti sa 1e gagnante conçue en France, Boursicoteuse, tandis que la production de "sa vie d'avant" décroche 2 autres succès cette semaine. La renaissance ?

 

Petit (1,58 m) mais très puissant et plein d'énergie, Domedriver (Indian Ridge) était un champion du mile. Pourtant, malgré ses performances, lui qui a gagné l'important Prix Daniel Wildenstein (Gr.2) la veille de l'Arc de Triomphe et terminé 2 fois 2e du Prix Jacques le Marois (Gr.1) derrière Banks Hill puis Six Perfections, lui qui avait enfin remporté le Breeders'Cup Mile, il n'avait jamais trouvé le costume correspondant à son rôle sur la scène de l'étalonnage européen. Sans doute a-t-il été poursuivi par le fantôme de la mort de Landseer dans la BC Mile, qui a considérablement gêné Rock of Gibraltar, car tout le monde se rappelle cette terrible image.

 

Voir Domedriver en vidéo au Haras du Grand Chesnaie (cliquez ici)



Entré au Haras en Angleterre en 2005 à Landwades pour l'équivalent de 15.000 €, il n'y a pas rencontré son public, pas plus que lors de son retour en France, à Fresnay-le-Buffard en 2008, où il n'a sailli que 14 juments à 7000 € au prix catalogue. L'équipe Niarchos a prix le taureau par les cornes en 2009 et l'a confié aux 2 nouveaux patrons du Haras du Grand Chesnaie à Château-Gontier en Mayenne, Christophe Berthelot et Franck Lamy, à un tarif plus attractif (2000 € pour les AQPS, 2500 € pour les PS). Dans ce contexte, les éleveurs locaux ont été sensibles aux atouts du cheval (vitesse, talent, puissance, solidité) et il a fait 35 juments en 2009, année où il a d'ailleurs sorti Three Bodies (1e Listed) ainsi que Outer Continent et Aristote, deux bons quintéistes.

 

Domedriver, au Haras du Grand Chesnaie avec Franck Lamy



Mais ce printemps, après les réflexions, les théories et les palabres, il s'agit de passer un cap.  Car il faut savoir de quoi est capable Domedriver "chez nous" en France, dans un contexte qu'on connaît bien et qui permet d'émettre un jugement plus sûr. Et cela même s'il n'a sailli que 14 juments lors de sa 1e saison française en 2008. Car les bons étalons sortent toujours des gagnants malgré la faiblesse de leur jumenterie, comme les bons entraineurs qui gagnent des courses même avec des mauvais chevaux.

 

Boursicoteuse est la 1e gagnante parmi les produits conçus en France par Domedriver



Pour l'instant, dans l'exercice demandé, Domedriver tient bien la route. Sur seulement 9 produits déclarés nés en 2009, dont 3 ont été exportés (en Italie, Belgique et Allemagne), un seul a couru et vient de gagner sa 1e course à Maisons-Laffitte. Elevée par Jean-Pierre Burczy en Charente, cette Boursicoteuse est une "2 ans en or" comme on les aime. Elle a déjà couru 6 fois, a dépassé les 30.000 € de gains, et changé 2 fois d'entraineur (Guillemin, Collet et maintenant Delcher-Sanchez). La mère Belle d'Arbois était sérieuse, elle a gagné 3 courses dans le Sud-Est. Sur les 5 autres produits actuellement en France, 4 sont déclarés au travail chez des entraineurs compétents (Nicolay, Boisnard, Rarick, Rohaut) et ne devraient donc pas tarder à sortir.

Le même jour du 26 juillet, Domedriver a décroché une autre victoire, en Italie, avec Cashaka. Dès le lendemain, rebelotte en Suède avec Au Pair, qui permet à son père d'atteindre le score tout à fait respectable de 30 succès avec sa production depuis le debut de l'année 2011 dans le monde. Si la plupart de ses victoires ont lieu à l'étranger, loin des yeux français, elles ont lieu quand même !

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