Fils d'Ectot, Louvetot peut-il être le nouveau Thélème pour Arnaud Chaillé-Chaillé ?
Louvetot, un profil à la Thélème...(aprh)
Véritable crack d'Auteuil qui a encore ébloui à l'occasion du récent Grand Prix d'Automne (Gr.1), Thélème est un triple gagnant de Gr.1 en obstacle qui sort des sentiers battus. Fils du sprinter australien Sidestep, dôté d'un modèle hors du commun, il avait été repéré par Bertrand Le Métayer à l'occasion d'une victoire en plat à La Teste de Buch pour sa 2e sortie. Alors entraîné par Damien de Watrigant, Thélème avait fait figure de curiosité en arrivant chez Arnaud Chaillé-Chaillé suite à son achat pour la famille Gordon, dans le but de devenir un sauteur. Quelques mois plus tard, il s'imposait dans le Prix Cambacérès, confirmant qu'il n'y a des fois aucune logique en élevage...pourvu que ça saute ! De curiosité, il est passé à espoir, puis phénomène.
Thélème, fils d'un sprinter Australien devenu une star des haies d'Auteuil (aprh)
Et alors que Thélème poursuit sa route parmi les grands d'Auteuil, Arnaud Chaillé-Chaillé a peut-être bien trouvé un profil quasiment identique pour préparer la suite. Âgé de 3 ans, Louvetot a aujourd'hui débuté victorieusement sur les obstacles de Compiègne à l'occasion du Prix de Craon, pulvérisant en 3 foulées des adversaires plus expérimentés. Comme Thélème, Louvetot a été repéré suite à une victoire en plat par Bertrand Le Metayer. C'était en janvier pour ses débuts à Pau, où il s'était imposé... pour Damien de Watrigant ! Pourquoi changer une équipe qui gagne après tout ? Il est bien trop tôt pour parler du futur Thélème, mais sa destinée à tant de similitudes que l'on y pense forcément.
Sean Mulryan et Arnaud Chaillé-Chaillé (à gauche), réunis après le sacre de Mid Dancer dans le Grand Steeple 2007 (aprh)
Louvetot a donc été acheté suite à ce succès pour défendre la casaque "lustucru" de Sean Mulryan, irlandais qui a connu tant de succès en France avec Arnaud Chaillé Chaillé, avec les Cyrlight, Or Noir de Somoza, Mid Dancer et bien d'autres. Mulryan a ensuite subi la crise économique de 2008 de plein fouet, lui qui avait fait fortune dans l'immobilier. Il est revenu depuis peu de temps sur la scène française, après avoir fait un retour fracassant lors du festival de Cheltenham 2019 avec la victoire de City Island dans un Gr.1, mais sous les couleurs de son épouse Bernardine. En France, il a même regagné au niveau Listed cet automne grâce à Ain't Got Wings, grand absent du Prix Maurice Gillois.
Jean-Marc et Damien de Watrigant, père et fils ayant "fabriqué" Louvetot au Haras de Mandore (aprh)
Avant de porter l'habit de lumière du richissime irlandais, Louvetot arborait celui du Haras de Mandore, qui l'a élevé. Voilà qui devait avoir une saveur un peu plus particulière pour son ancien mentor Damien de Watrigant, puisqu'il est le fils du créateur Jean-Marc de Watrigant, et entraîne sur place. Il est d'ailleurs rentré dans la gestion de l'entreprise avec son frère Nicolas, bien connu en tant que courtier sous la bannière de Mandore International Agency. Fille de l'obscur Valanour, qui n'a rien donné de très bien si ce n'est l'améliorateur Voix du Nord, la mère de Louvetot, Loonora, a tout de même accompli une très jolie carrière en remportant 8 succès et en se plaçant 2e du Panacée (Listed) à Toulouse. Elle était elle aussi entraînée par Damien de Watrigant, tout comme son meilleur produit Norathir, placée de listed en plat et gagnante en obstacle chez... Arnaud Chaillé-Chaillé. Tout se recoupe.
Loonora, la mère de Louvetot
Loonora a donné cette année un propre frère de Louvetot, par Ectot. Parmi les rares fils d'Hurricane Run, qui était un grand champion, mais très peu fertile, Ectot a accompli une grande carrière, et fut le dernier bon cheval d'Elie Lellouche. Vainqueur du Critérium International (Gr.1), et de Gr.1 aux Etats-Unis avec l'âge, il est revenu faire la monte au Haras de Bouquetot. En vue en plat avec ses 2 ans puis ses 3 ans au premier semestre, il signe ici sa grande première en obstacle pour son premier partant dans la discipline ! Voilà qui devrait conforter les quelques éleveurs l'ayant utilisé pour cette vocation, lui qui a sailli 154 juments cette saison. Louvetot pourrait bien l'amener à percer complètement chez les sauteurs...
Ectot
