Chad Brown, le plus européen des entraîneurs américains

11/05/2022 - Actualités
Comptant plus de 2200 victoires, et quatre titres d’entraîneur de l’année, l’entraîneur américain Chad Brown s’est spécialisé sur le créneau des chevaux de gazon. Dans un pays où le turf est roi, il s’est logiquement tourné vers l’Europe pour acquérir certains de nos meilleurs éléments. Au fil des années il a remporté un nombre impressionnant de Gr.1, notamment avec des chevaux français.    

 Chad Brown, le King du gazon américain ©Holly M.Smith


Cinquième top price de l’historique vente d’élevage Arqana de décembre 2021, la quintuple lauréate de Listed et 2e de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr.1) Speak of The Devil avait été acquise pour la somme de 1,950.000 € par Michel Zerolo pour le compte d’un propriétaire américain bien connu en France, Peter Brant. La fille de Wootton Bassett s’est depuis envolée pour le USA afin de rejoindre les boxes de celui que l’on surnomme « King of the Turf » : Chad Brown. Pas revue en piste depuis sa victoire dans le Prix Tantième en novembre, Speak Of The Devil s’est facilement imposée le jour des Kentucky Oaks, dans les Churchill Distaff Turf Mile Stakes, un Gr. 2 sur le gazon.
 
 
Speak of The Devil n'a pas manqué ses débuts américains ©Kentucky Derby
 
  
Ce new-yorkais pure souche a attrapé le virus des chevaux de courses en se rendant avec ses parents sur l’hippodrome de Saratoga. Après des études vétérinaires à l’université de Cornell, il décide finalement de devenir assistant du mythique Bobby Frankel, l’entraîneur à qui le cheval doit son nom. Brown s’installe en 2007 avec 10 chevaux, dont la moitié appartenant au époux Ramsey. Ces derniers sont connus pour avoir fait de leur étalon Kitten’s Joy la référence sur le gazon aux US. Tout va s’enchaîner alors très vite pour Chad Brown qui va remporter plus de 100 courses par an chaque saison depuis 2012, épinglant au passage 4 Eclipse Awards d’entraîneur de l’année, et décrochant 15 Breeders’ Cup.
 
 

France Sire avait rencontré Chad Brown, l'ancien assistant de Frankel, en 2012
 
 
Au pays où le dirt est historiquement roi, Brown a immédiatement pensé hors des sentiers battus, se spécialisant dans les épreuves sur gazon. Avec l’appui financier de gros propriétaires comme Peter Brant ou Martin Schwartz pour ne citer qu’eux, Brown va logiquement se tourner vers l’Europe pour se fournir. Ainsi au fil des ans, que ce soit aux ventes ou à l’amiable, nombre de champions ont quitté le vieux continent pour rejoindre New York. Brown a notamment connu une formidable réussite avec les chevaux français. Avant Speak of The Devil, il avait récupéré les futurs gagnants de Gr.1 Sistercharlie (entraînée par Henri-Alex Pantall), Zagora et Altérité (Jean-Claude Rouget), ou plus récemment les gagnants de Groupe Dolce Zel (Alessandro Botti) et L’Imperator (Didier Guillemin).
 
 
Peter Brant (à droite du jockey) forme un duo de choc avec Chad Brown ©americasbestracing.net
 
 
Lors des principales ventes européennes, qu’elles soient de yearlings ou d’élevage, Brown a su dénicher des pépites. A Arqana ses propriétaires avaient déboursés 950 000€ et 230 000€ pour se porter acquéreurs des pouliches allemandes Virginia Joy et A Raving Beauty. Lors du toujours très attendu Book 1 de Tattersalls, réunissant uniquement la crème des yearlings anglais, Brown avait acquis Domestic Spending (triple lauréat de Gr.1), et Digital Age (Gr.1 à Churchill Downs). Le maître entraîneur a également connu une grande réussite avec les chevaux de l’élevage Wildenstein, comme Raging Bull (3 victoires de Gr.1) et Blowout, la fille de Beauty Parlour (First Lady Stakes Gr.1). Au vu de cette réussite impressionnante avec les chevaux européens, Chad Brown n’a pas fini de venir faire son marché sur le vieux continent. 
 
 
Domestic Spending avait été acheté yearling à Tattersalls, et a remporté 3 Gr.1 aux USA ©Bloodhorse

Voir aussi...