Gael et Thierry Lemer, la nouvelle association père-fils de l'entraînement français

Après avoir été l'un des meilleurs jockeys de plat dans l'Ouest (386 victoires), souvent associé aux pensionnaires de Dominique Sépulchre, Thierry Lemer accomplit désormais une très bonne carrière d'entraîneur. Installé à La Teste, on peut le qualifier de maître artisan. Homme précis, lui qui a obtenu sa licence en 1994, il compte plus de 500 victoires obtenues avec un effectif volontairement limité à une quarantaine de pensionnaires aujourd'hui. Thierry a remporté plusieurs Listeds du Sud-Ouest, mais aussi plusieurs Grs 3 en région et à Paris, avec des chevaux comme Bamiyan, Chopastair ou le dernier en date King Malpic. Avec celui-ci, l’entraîneur avait d’ailleurs tenté un pari exotique et ambitieux, celui de courir en Corée du Sud, c’était en 2019 (cliquez ici pour retrouver l’article sur l’aventure du cheval en Corée). 

 

 

Comme l’expliquait Guillaume Macaire, le rythme actuel des courses qui s’est accéléré ces dernières années rend de plus en plus difficile le métier d’entraîneur. Il faut savoir jongler entre l’entraînement, la partie engagements/forfaits/déclarations, les déplacements aux courses, et la gestion des propriétaires. Très fréquentes en Australie les associations entre entraîneurs tendent à se multiplier en France, qu’elles soient entre membres de même famille ou non. Ainsi ces dernières années on a pu voir se créer plusieurs nouvelles associations père/fils ou père/fille comme pour la famille Peltier, Prod’homme, Lerner, Leenders, et Monfort. En juillet 2022, c’est au tour des Lemer de leur emboiter le pas, Gael associant son nom à celui de son père Thierry.

 

 Yann et Carlos Lerner, un des nombeux duo père-fils en France ©APRH

 

 

Agé de 37 ans, Gael est l’ainé de la fratrie composée d’Alexis gentleman bien connu, champion du monde de la Fegentri en 2019, et du benjamin Maxime qui lui n’a pas embrassé une carrière dans le monde du cheval. Contacté par téléphone, Gael nous en a appris plus sur son parcours : « depuis que je suis petit avec ma famille on a suivi mon père tous les week-ends sur les hippodromes quand il était jockey, puis quand il s’est installé entraîneur à Nort-sur-Erdre, je n’ai jamais connu autre chose, et depuis je n’ai jamais décroché. En 2006, je suis parti me former en Irlande, j’ai passé des étés à Kildaragh Stud chez la famille Kavanagh. D’ailleurs Peter m’a beaucoup aidé pour la suite et je l’en remercie. Ensuite j’ai fait la formation du National Stud, avant de travailler chez Dermot Weld chez qui j’ai rencontré ma future femme et mère de mes enfants Paula. »    

 

 Toute la famille Lemer lors d'une victoire à Nort sur Erdre en 2001. Fabienne la maman avec Alexis (casquette noire), Maxime (asquette bleue), et Gael à a tête du cheval

 

 

Gael poursuit : « En 2008 je suis rentré en France pour devenir assistant chez mon père qui avait une trentaine de chevaux à cette époque, qui avait fait le pari de s’installer à La Teste quelques saisons auparavant. J’ai passé ma licence d’entraîneur en 2014, mais avec mon père on a décidé d’attendre encore avant de s’associer. Ce n’est qu’en 2022 quand il a pris sa retraite que l’on a monté une SAS pour joindre nos deux noms, sous les conseils de Didier Prod’homme. » Quant à la façon dont le duo fonctionne au quotidien, Gael nous apprend ceci : « la cohabitation se passe très bien, on a nos habitudes, c’est lui qui m’a formé donc logiquement j’ai ses bons et mauvais réflexes, mais on n’a pas besoin de beaucoup se parler pour se comprendre. »  

 

 

 

Avant d’ajouter : « au quotidien j’essaye de développer la partie réseaux sociaux notamment la page Facebook de l’écurie. De plus j’essaye de partager un maximum d’infos et de contenu via What’s App avec mes propriétaires. On a la chance d’avoir de nombreux propriétaires qui nous font confiance depuis de nombreuses années, qui ont cru en nous même dans les périodes plus difficiles, et on leur est très reconnaissant pour ça. On a également une équipe soudée à l’écurie, la plupart de nos salariés sont là depuis 10 ans. L’ambiance est conviviale et tout le monde se serre les coudes, et en plus on a emménagé dans une nouvelle écurie depuis 2020, qui est très bien placée, dans un endroit calme du centre d’entraînement. » Gael conclut ainsi : « au fil du temps j’aimerai davantage imprimer ma patte sur l’entraînement, en m’inspirant notamment de l’Australie et la Nouvelle-Zélande, des pays que je connais bien et qui sont en avance sur nous dans certains domaines. »

 

  La convivialité comme maître mot au sein de l'écurie !