Hélène Mennessier Martinez, une vie à cent à l'heure couronnée de succès !

19/08/2022 - Actualités
Vétérinaire au sein de la clinique équine BMC & Mennessier, Hélène Mennessier Martinez est également titulaire d’un permis d’entraîner depuis dix ans avec une réussite constante. Le 19 juin dernier, elle a signé sa plus belle victoire dans un Quinté à Chantilly avec Créative, qu’elle avait achetée à réclamer fin décembre ! Une belle illustration du savoir-faire de la cantilienne, pour qui le respect du cheval est une notion primordiale.

Hélène Mennessier Martinez

Quand Hélène Mennessier Martinez a déposé un bulletin à 23.501 € pour Créative (Mastercraftsman) à Deauville, le 27 décembre 2021, elle espérait bien lui faire gagner un Quinté un jour … mais elle ne pensait pas que cela arriverait si vite ! À la base, elle l’avait achetée pour l’élevage : « Je suis en train de monter un petit haras familial, et j’ai été séduite par le papier de Créative (cette élève des frères Wertheimer est issue d’une placée de Listed à Paris qui a donné deux black types, ndlr). Elle avait un modèle magnifique et je l’ai achetée sur un coup de cœur, un peu dans la précipitation. Mon organisation est réglée au millimètre et à ce moment-là, je n’avais pas le temps de l’entraîner moi-même. Je l’ai donc placée chez mon amie Anne-Sophie Crombez pendant deux mois, avant de la récupérer en début de saison. Après quelques courses, j’ai commencé à trouver les boutons; j’ai décidé de la raccourcir et de la faire courir à domicile, car elle voyage très mal. Et c’est là qu’elle a gagné son Quinté, un moment incroyable … C’était mon rêve de remporter une course de ce genre, mais je ne m’attendais pas à ce que cela arrive aussi vite avec Créative ! Ce succès est aussi celui de mon mari Erwann qui m'aide dans tous les différents domaines de la vie, et sans qui rien ne serait possible. » La tâche est désormais plus compliquée pour la belle grise, qui a été pénalisée de 3,5 kg suite à ce succès. Mais Hélène la pense capable de réaliser encore de belles choses avant de partir au haras, où une place l’attend avec certitude l’année prochaine.

 
Hélène en famille après la victoire de Créative sous la selle de Rosario Mangione dans un Quinté, le 19 juin 2022 © APRH
 
À la tête d’un effectif de trois chevaux, la jeune femme peut se targuer de les avoir tous fait gagner cette année, une satisfaction d’autant plus grande qu’elle les monte elle-même le matin avant d’attaquer ses longues journées de travail. Deux jours après sa victoire de Quinté, elle a de nouveau brillé avec Tepeka (Olympic Glory), qui s’est imposé dans une deuxième épreuve à Saint-Cloud ! Enfin, Shawbak (Le Havre) a lui aussi franchi le poteau en tête dans un handicap à Deauville, le 7 août : « Tepeka et Shawbak sont deux chevaux avec lesquels j’ai dû me montrer patiente, et ça me fait d’autant plus plaisir de les voir gagner. Lorsque j’ai récupéré Tepeka (un ex-pensionnaire de Jean-Claude Rouget acheté à réclamer, ndlr), il avait une valeur très haute et a couru huit fois pour moi sans faire l’arrivée. Il m’a fallu un an pour trouver les boutons, car il est un peu spécial et a du caractère ! J’ai tout joué sur le moral en lui faisant faire de longues balades, beaucoup de galop de chasse … Quant à Shawbak, il est chez moi depuis le début de sa carrière. Avant son arrivée à la maison, il faisait partie de ma patientèle; c’était un cheval tardif qui avait beaucoup de problèmes, et ses propriétaires n’ont pas souhaité le garder. Je l’ai donc récupéré et je l'ai fait courir pour la première fois en début d’année dernière, à l’âge de 4 ans. Il a gagné pour sa septième sortie, alors qu’il était encore fragile, et il a signé sa deuxième victoire cette année. Là, il est arrivé à maturité physiquement et il est beaucoup plus fort ! Shawbak a davantage de marge que mes deux autres chevaux, je pense. »
 
Shawbak lors de sa victoire avec Mégane Peslier, le 7 août 2022. Un cheval qui n’a pas fini de progresser ! © APRH
 
La passion d’Hélène pour l’entraînement date de son arrivée à Chantilly, il y a quinze ans. Cette ancienne cavalière de CSO n’était jamais montée sur un cheval de course à l’époque, mais elle s’est très vite prise d’engouement pour les galops du matin : « Je me suis installée à Chantilly principalement pour mon métier, mais aussi parce que j’aimais les courses. J’ai fait mes premiers canters chez Carlos Laffon-Parias avant de monter un peu partout, chez mes différents clients. Au bout d’un an, j’ai passé ma licence de permis d’entraîner et j’ai récupéré Happy Valley (Alphabet Soup), un cheval qui venait d’Afrique du Sud. C’est lui qui m’a offert ma première victoire en tant qu’entraîneur à Clairefontaine, en août 2013. » Mais c’est avec son cher Sombre Héros (Kingsalsa), qui lui apportera cinq nouveaux succès, qu’Hélène se fera véritablement connaître : « Sombre Héros, c’est le cheval de ma vie ! Je l’ai acheté 2.000 € aux ventes, avant de le façonner moi-même : c’est moi qui l’ai débourré et entraîné tout au long de sa carrière. Je l’ai malheureusement perdu il y a trois ans, suite à des coliques … J’ai eu aussi Coco Panache (So You Think), qui n’a gagné qu’une course mais qui était tout le temps à l’arrivée. J’essaye de faire bien vieillir mes chevaux et en général, je les garde jusqu’au bout de leur carrière de course. Ils sont comme des membres de ma famille ! Lorsque je sens qu’ils ont moins envie d’aller aux courses, je les réforme en vue d’une reconversion active. Le bien-être animal, c’est primordial pour moi. »
 
Hélène à l’entraînement avec son cher Sombre Héros, qui lui a offert cinq succès
 
Hélène a même été associée avec Philip Bamford et Charlotte Le Métayer sur un cheval de Groupe en Afrique du Sud, une drôle d’histoire ! Ce cheval, qui est en fait une jument nommée Third Runway (Gimmethegreenlight), a gagné à 2 ans les Irridescence Stakes (L) à Kenilworth sous l’entraînement de Glen Cotzen (connu pour avoir été le mentor de la championne locale aux quatre Grs.1 Princess Victoria, ndlr), avant de confirmer dans le Western Cape Fillies Championship (Gr.2). Third Runway a également fait parler d’elle au plus haut niveau en Afrique du Sud, en terminant troisième des Cape Fillies Guineas (Gr.1) : « Un ami courtier avait repéré cette pouliche aux ventes et cherchait des associés. Elle m’a beaucoup plu en photo, et nous avons créé une association entre amis. L’Afrique du Sud est un pays historique pour moi, car c’est là-bas que j’ai commencé à me former dans le milieu des courses; j’y ai travaillé pendant un an. Nous avons été très chanceux avec Third Runway, qui faisait partie des meilleures femelles de sa génération. C’est devenu plus compliqué suite à la propagation du Covid car il y avait moins de courses, et nous avons fini par la passer aux ventes. Mais c’est une belle histoire ! Je suis même allée là-bas pour la voir courir, le week-end de mon anniversaire. Elle n’avait pas fait l’arrivée, mais j’en garde un souvenir très sympa ! »
 
Third Runway lors de sa victoire dans le Western Cape Fillies Championship (Gr.2), à Kenilworth © Chase Liebenberg
 
L’année dernière, Hélène a décidé d’ajouter une nouvelle corde à son arc en se lançant dans l’élevage avec une de ses ex-pensionnaires, Happy Ending (Rajsaman), qu’elle avait achetée yearling à la vente d’automne Arqana. Cette fille de la placée du Prix Vanteaux (Gr.3) Tassara (Sendawar) a pouliné cette année de son premier produit, une femelle nommée Happy Spirit (Stunning Spirit), qui sera bien sûr entraînée par son éleveuse à l’avenir : « J’ai acheté il y a quatre ans une structure en Normandie à côté de Deauville pour y faire un peu d’élevage, mais il m’a fallu deux ans pour obtenir le permis de construire et elle est encore en travaux. J’espère que tout sera fini en juin 2023 ! J’ai placé Happy Spirit au haras du Hoguenet en attendant, et elle m’a fait une très jolie pouliche par l’étalon maison Stunning Spirit (Invincible Spirit), dont elle est de nouveau pleine. C’est un croisement du cœur, et je n'ai pas l’intention de faire du commerce. J’aime vraiment l’idée d’exploiter mes propres produits de A à Z. » Hélène a transmis sa passion du cheval à ses enfants et notamment à son aîné Gustave, devenu un habitué du circuit des courses de poneys. Très impliquée au sein de l’association Poneys au Galop, elle souhaiterait également élever quelques poneys de course : « On manque de poneys de course, et je me suis dit que ça serait sympa d’avoir deux ponettes pour faire un peu d’élevage. Plus deux ou trois poulinières pur-sang, ce serait parfait ! »
 
Jad Hondier en mode meneur avec Hélène et ses deux fils, ravis après la victoire de Gustave Martinez paré de la casaque familiale à Rambouillet, le 10 octobre 2021 !
 
 

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