Philippe Demercastel, un grand s'en est allé
14/04/2025 - Actualités
Dimanche, nous avons appris la disparition de Philippe Demercastel à l’âge de 73 ans. Le mentor des champions Chichicastenango, Spirit One, Magic Night et Rose Or No avait cessé d’entraîner en fin d’année 2020, mais ses accomplissements exceptionnels restent bien présents dans nos esprits.
Philippe Demercastel © APRH
Atteint d’une tumeur au cerveau, Philippe Demercastel avait arrêté d’entraîner en décembre 2020. Un métier qu’il exerçait depuis 34 ans avec une grande réussite : 627 succès en plat et 46 en obstacle, dont 33 victoires de Groupe ! Rêvant de devenir jockey à l’âge de 14 ans, il avait commencé à Maisons-Laffitte chez Robert Winkfield. Mais la chance n’était pas au rendez-vous et Philippe Demercastel rejoindra 4 ans plus tard la Tunisie, où il montera une soixantaine de gagnants. De retour en France 3 ans après, il travaille au service de François Boutin puis d’André Fabre avant de s’installer à son compte en 1986, grâce au soutien des frères Ouaki.
Chichicastenango lors de sa victoire dans le Grand Prix de Paris, sous la selle d’Alain Junk © APRH
Le 26 mars 1988, il remporte son 1er Groupe grâce au polyvalent Rose Or No (Rose Laurel), lauréat du Prix Edmond Blanc (Gr.3) … ainsi que de 7 Groupes en obstacle par la suite, dont la Grande Course de Haies d’Auteuil et le Grand Prix d’Automne (Grs.1) ! En 1990, Philippe Demercastel gagne son 1er Groupe chez les 2 ans avec Magic Night (Le Nain Jaune), lauréate du Prix d’Aumale (Gr.3) sous la casaque de sa femme Christiane. Deuxième du Prix de Diane (Gr.1), puis gagnante du Prix de Malleret (Gr.2), sa jument de coeur lui apportera un 1er succès de Gr.1 à Longchamp en triomphant dans le Prix Vermeille. Elle se classera également 2e du Prix de l’Arc de Triomphe (Gr.1) derrière Suave Dancer (Green Dancer), puis 2e de la Japan Cup et du Grand Prix de Saint-Cloud (Grs.1), avant de remporter les Prix de Pomone et Foy (Grs.2).
Triple vainqueur au niveau Groupe, Spirit One a gagné l’Arlington Million avant de devenir étalon © APRH
En 1994, Philippe Demercastel tombe sur un nouveau cheval de Gr.1 : Solid Illusion (Cozzene), qui n’a pas réussi à s’imposer à ce niveau mais s’est tout de même classé 2e du Jockey Club, du Grand Prix de Paris et du Prix Lupin. Cinq ans plus tard, l’entraîneur basé à Lamorlaye termine 2e de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr.1) avec Karmifira (Always Fair). Il touche ensuite un certain Hightori (Vettori), quadruple vainqueur au niveau Groupe et 3e de la Dubai World Cup, des Prince Of Wales's Stakes et des King George (Grs.1), mais aussi 5e de l’Arc de Sinndar (Grand Lodge).
Eleuthera, la dernière gagnante black type entraînée par Philippe Demercastel, qui a aussi élevé cette fille de Spirit One ! © APRH
À l’époque d’Hightori, Philippe Demercastel atteint également les sommets avec Chichicastenango (Smadoun), issu du croisement entre l’étalon le moins cher et une jument borgne qui avait fourni sa meilleure performance lors d’une victoire à réclamer ! Lauréat du Prix Thomas Bryon (Gr.3) à 2 ans, Chichicastenango confirmera l’année suivante dans le Grand Prix de Paris et le Prix Lupin (Grs.1), sans oublier sa 2e place dans le Jockey Club. Autre champion entraîné par Philippe Demercastel, Spirit One (Anabaa Blue) lui apportera un 1er succès de Gr.1 à l’international en 2008 dans l’Arlington Million aux USA. Pour l’anecdote, c’est avec une fille de ce dernier que Philippe Demercastel a remporté son dernier succès black type : Eleuthera, lauréate du Prix de Royaumont (Gr.3) en 2013, dont il était également l’éleveur !
Philippe Demercastel au côté de Willie Mullins après la 1ère victoire de Thousand Stars dans la Grande Course de Haies d’Auteuil © APRH
Le nom Demercastel a également brillé à bon niveau dans la colonne des éleveurs grâce à Thousand Stars (Grey Risk), vainqueur notamment de 2 Grandes Courses de Haies d’Auteuil et d’un Grand Prix d’Automne, Chinandega (Chichicastenango), lauréate du Prix des Réservoirs (Gr.3), et plus près de nous Fort Payne (Rio de la Plata), gagnant du Prix du Palais-Royal, du Ras Al Khor et du Burj Nahaar (Grs.3). Toute l’équipe de France Sire garde le souvenir d’un remarquable professionnel, et partage la peine de la famille Demercastel en cette période éprouvante.
