Latakia : débuter à 4 ans et gagner un Groupe, c'est possible !

En mai dernier, Latakia découvrait la compétition à l'âge de 4 ans, dans un maiden pour chevaux d'âge sur l'hippodrome de Nantes. Une candidature intrigante, puisqu’il est plutôt rare de voir des concurrents entraînés dans des « grandes maisons » débuter aussi tardivement. Estimée depuis son plus jeune âge, la pouliche a connu des problèmes aux postérieurs à 2 ans, puis à 3 ans. Malgré cela, Francis-Henri Graffard avait décidé de lui donner de nouveau sa chance. Associée ce jour-là à Stéphane Breux, la grande alezane s’était montrée quelque peu immature mais avait su mener sa tâche à bien.

 

 

 Francis-Henri Graffard a toujours eu confiance en sa pouliche ©APRH

 

 

Trois semaines plus tard, son mentor avait décidé de la présenter dans le Prix Pawneese, une Listed disputée le jour du Diane. Elle avait trouvé la tâche trop difficile, mais s’était totalement rachetée à Clairefontaine en remportant le Prix Luth Enchantée (L.). Le Prix Alec Head - Prix de Pomone (Gr.2) était la suite logique de cette victoire. Montée pour la toute première fois par Christophe Soumillon, la représentante Juddmonte a gagné avec une grande autorité, devançant comme la dernière fois la Wattel Le Combat Continue. Logiquement, Latakia devrait désormais prendre le départ du prochain Prix de Royallieu (Gr.1), la veille de l’Arc, avant de, pourquoi pas, viser Ascot et le Champion Fillies and Mares (Gr.1).

 

 

 Sponsorisée par la JRA, l'entourage vainqueur a reçu des peluches japonaise emblématiques ©APRH

 

 

Gagner une course de Groupe sans avoir couru à 2 et 3 ans est un exploit inédit dans l’histoire moderne. Si, par le passé, des chevaux comme Zenyatta, Trêve ou Reliable Man ont su briller au plus haut niveau en débutant à 3 ans, aucun n’a réussi à s’imposer dans des courses d’élite en ayant débuté aussi tardivement. Il faut dire qu’au vu du pedigree de Latakia, cela valait le coup d’attendre patiemment. Rarement active aux ventes, l’écurie de feu le Prince Khalid Abdullah avait déboursé 590 000 euros pour s’offrir la pouliche lorsqu’elle avait été présentée foal sur le ring d’Arqana. Élevée par Darpat (Dario Hinojosa), elle n’est autre que la nièce, par Frankel, du vainqueur de Gr.1 et étalon Recoletos. Même sans courir, Latakia avait un remarquable profil de poulinière. Avec une victoire de Groupe inscrite à son palmarès, elle prend une tout autre dimension.