Kia Joorabchian, le rêve hippique à crédit

À moins que vous n’ayez passé les douze derniers mois sur Mars, il est quasi impossible que vous soyez passé à côté du nom de Kia Joorabchian. Le très influent agent de football anglo-iranien a défrayé la chronique et fait les gros titres de la presse spécialisée un nombre incalculable de fois. Via son entité Amo Racing, le très ambitieux propriétaire a raflé quasiment tous les top prices des ventes de sélection européennes (et même américaines), faisant tomber des records établis depuis plusieurs années. Le plus récent est celui d’un yearling vendu à Arqana, lorsque le marteau est tombé à 3 millions d’euros pour une fille de Night of Thunder présentée par les Monceaux.

 

 

 Joorabchian félicité par Henri Bozo

 

 

Les chiffres de ce shopping cinq étoiles donnent le tournis. Depuis l’été dernier, Joorabchian a acheté une centaine de chevaux (yearlings, poulinières, foals, chevaux à l’entraînement) pour un total dépassant les 75 millions d’euros ! Rares sont les propriétaires capables de dépenser plus que la superpuissance mondiale Coolmore, l’émir de Dubaï Cheikh Mohammed Al Maktoum ou la famille royale du Qatar. Pourtant, Kia Joorabchian l’a fait. Et à plusieurs reprises. Dès lors, une telle frénésie dépensière ne pouvait manquer de soulever quelques questions, notamment financières. Certes, certains achats ont été réalisés avec l’Anglais Anthony Ramsden, Cheikh Joaan Al Thani ou encore le milliardaire grec Evangelos Marinakis (propriétaire du club de football de Nottingham Forest), mais Joorabchian semblait bien être le principal maître à bord d’Amo Racing.

 

 

  Amo Racing a déjà connu des sacres de prestiges mais vise encore plus haut

 

 

Cependant, le média anglais The Financial Times a révélé que le fonds d’investissement américain Apollo Global Management – et ses quelque 800 milliards de dollars d’actifs sous gestion – a accordé un prêt à Sports Invest Holdings, la société de Joorabchian. De quoi permettre à ce dernier d’aborder sereinement les ventes aux enchères. Notons également qu’en plus des chevaux, il a investi dans l’immobilier en se portant acquéreur de Freemason Lodge, l’ancienne écurie de Sir Michael Stoute. Dans leur article, le Financial Times précise que les taux d’intérêt de ce prêt s’élèvent à 10,25 %. Dès lors, Kevin Philippart de Foy, l’entraîneur principal de la casaque violette et blanche, ainsi que les autres entraîneurs avec qui Amo collabore, vont devoir tirer la quintessence de leurs chevaux pour renflouer les caisses !