Prix de l'Arc de Triomphe : Daryz, apothéose et émotion

05/10/2025 - Actualités
Quelques mois après la disparition du Prince Karim Aga Khan, son élève Daryz lui a rendu le plus beau des hommages en dominant l’irlandaise Minnie Hauk dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Etincelant cette année, Francis-Henri Graffard parachève son œuvre en décrochant le graal. Avec l'étalon River Tiber.

 Daryz, la star du jour ©APRH


Prix de l’Arc de Triomphe : chapitre 104. La crème des pur-sang s’affrontait sur les 2400 mètres de la piste de ParisLongchamp. Cette année, pas de net favori : les parieurs étaient surtout partagés entre les deux femelles Aventure et Minnie Hauk. Chacunvainqueur de sa course préparatoire, les trois japonais ont vu leurs chances de victoire être légèrement douchées par les pluies tombées ces derniers jours. Comme le répètent très souvent les entraîneurs, les numéros de corde ont une nouvelle fois eu une importance capitale sur ce parcours.
 

Parti de la stalle 17, le plus en vue des nippons, Croix du Nord, a été contraint de fournir un gros effort initial pour venir se porter en tête. Associée à Christophe Soumillon, Minnie Hauk a pu bénéficier d’un bon parcours le long de la corde avant d’être décalée à l’entrée de la longue ligne droite. Rapidement, la protégée d’Aidan O’Brien a su créer l’écart et parvenait à se détacher de tous ses rivaux. Tous, sauf Daryz et Mickaël Barzalona, qui la pistaient depuis les premiers mètres de course. S’en est suivi un mano a mano exceptionnel, durant lequel aucun des deux compétiteurs ne voulait lâcher. À l’issue de cette lutte acharnée, c’est finalement Daryz qui est parvenu à obtenir une tête d’avance sur sa rivale. Pour la cinquième fois depuis son sacre avec Zarkava, Christophe Soumillon doit s’avouer vaincu dans la quête du succès, battu par Mickaël Barzalona, son successeur au poste de premier jockey de la casaque Aga Khan.
 
 
Christophe Soumillon et Minnie Hauk ont tout donné, mais doivent s'avouer vaincus ©APRH
 
 
 
 
Casaque sans doute la plus iconique de l’histoire du galop français, la casaque Aga Khan brille pour la huitième fois dans la reine des courses hexagonales. Depuis les années 40-50 et les sacres de Migoli et Nuccio pour l’Aga Khan III — qui a transmis le flambeau à son fils, le Prince Aly Khan (Saint Crespin 1959) — jusqu’au Prince Karim Aga Khan (Akiyda 1982, Sinndar 2000, Dalakhani 2003, Zarkava 2008), la casaque verte à épaulettes rouges a fait l’histoire de l’Arc. Grand amoureux des courses françaises, le Prince Karim Aga Khan n’était malheureusement pas présent ce dimanche pour voir son élève briller sur la piste de Longchamp. Mais grâce à la passion inébranlable de sa fille Zahra, cet héritage hippique centenaire continue de perdurer.
 
 
   La Princesse Zahra Aga Khan, très émue après ce succès ©APRH
 
 
Après avoir travaillé main dans la main avec Alain de Royer Dupré durant de très longues années, le Prince a décidé, en 2021, de nommer pour lui succéder Francis-Henri Graffard. Entraîneur depuis 2011, l’homme basé à Chantilly possédait déjà un impressionnant palmarès, mais a véritablement changé de galaxie cette saison. Touchés par la grâce, ses pensionnaires ont déjà remporté pas moins de 48 épreuves de Groupe et Listed, dont onze au plus haut niveau. Alors que nous sommes début octobre, Francis-Henri Graffard est déjà assuré d’être titré meilleur entraîneur de la saison et tentera d’aller battre le record de Grs.1 gagnés en une année. Actuellement titulaire de onze sacres au plus haut niveau, il lui reste encore deux mois pour tenter de dépasser les treize réalisés par André Fabre.
 
 
 Francis-Henri Graffard, assurément l'homme de l'année ©APRH
 
 
Depuis plusieurs mois, le metteur au point cantilien annonce que Daryz sort de l’ordinaire et qu’il sera le cheval d’Arc de la casaque Aga Khan. Assez tardif, il n’a fait ses premiers pas qu’en avril de ses 3 ans et a remporté les quatre premières courses de sa carrière. Au mois d’août, son mentor décide de tenter sa chance à York, dans les toujours très relevées Juddmonte International Stakes (Gr.1). À l’issue d’une course très spéciale où le leader Godolphin avait pris une grande avance, et que le peloton n’avait pas suivi, Daryz s’est trouvé trop tendre pour répondre à l’accélération brutale des champions Ombudsman et Delacroix. Après avoir bien tenu sa partie dans le Prix du Prince d’Orange (2e, battu d’une tête par Croix du Nord), il a prouvé qu’il se sortait du terrain souple et qu’il pouvait certainement tenir les 2400 mètres. Trois semaines plus tard, Daryz confirme tout le bien que pensait son entourage de lui et inscrit son nom au palmarès, aux côtés de Zarkava et Dalakhani.
 
 
 Pour sa première année en tant que premier jockey Aga Khan, Mickael Barzalona s'offre son premier Arc ©APRH
 
 
Né pour briller sur la distance classique, Daryz est le fruit d’un croisement cinq étoiles entre le vainqueur du Prix de l’Arc de Triomphe 2009 Sea The Stars (qui fait la monte au haras irlandais de l’Aga Khan, ndlr) et Daryakana. Entraînée par Alain de Royer Dupré, cette dernière avait remporté le Prix de Royallieu (Gr.2) mais surtout le Hong Kong Vase (Gr.1) sous la selle de Gérald Mossé. Aussi bonne – voire meilleure – au haras qu’en piste, cette fille de Selkirk a déjà produit six vainqueurs de Groupe et Listed. Comme Daryz, son premier produit Dariyan avait brillé au plus haut niveau en s’adjugeant le Prix Ganay avant de devenir étalon à Bonneval.
 
 
Daryakana, la mère de Daryz à Hong Kong
 
 
GALERIE PHOTOS APRH
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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