Buddy Banks : "Je le dois à mon père Eric Simian"

15/03/2016 - Grand Destin
Déjà l’un des meilleurs poulains de sa génération à 3 ans, Buddy Banks vient de signer sa plus belle victoire ce dimanche à Auteuil dans le Prix Duc d’Anjou (Gr.3). La famille Simian est à l’origine de sa naissance : Eric le père, aujourd’hui disparu, Pierrette, la mère et éleveur du poulain et Christophe, le fils, qui nous parle de cet héritage légué par son père que l’on surnommait déjà à l’époque Buddy Banks. Explications.

 

Buddy Banks impérial dans le Prix Duc d'Anjou. Monté par Arnaud Duchene, ils signent ensemble une victoire de 12 longueurs d'avance sur son dauphin  ©APRH

 

Un grand nombre d’éleveurs ou de propriétaires de chevaux de courses sont issus du « sérail ». Déjà petits, ils accompagnaient leurs parents aux champs de courses, à l’entrainement ou encore dans les champs. Christophe Simian est de ceux qui, enfants, avaient vu leurs parents amoureux et passionnés de pur-sang. Son père Eric, ancien professeur de sport, avait lancé de nombreuses salles de culture physique à Paris. Il était pour ainsi dire l’un des premiers à proposer de type de marché que l’on appellerait de nos jours « salle de gym » ou de « fitness ». Buddy Banks était son surnom dans le métier, un nom que l’on retrouve en haut de l’affiche en 2016 sur les programmes d’Auteuil.

 

 

Très proche entre autre de Guillaume Macaire, ces deux passionnés pouvaient parler cheval des heures et des heures. Eric Simian s’est lancé dans l’aventure. Abstraite, la grand-mère de Buddy Banks, intègre l’écurie. Eric entraine lui-même la pouliche. Cette fille de Luthier, sœur d’Absurde (Prix de la Grotte Gr.3, 2ème Cheveley Park St. Gr.1) issue d’une origine de chez Lady O’Reilly, gagne pour ses débuts à Seiches-sur-le-Loir à 3 ans en 1993. C’est à partir de ce moment là qu’Eric Simian porte la casquette d’éleveur-propriétaire. Son fils Christophe se souvient : « Mon père est à la base de cet élevage, un petit élevage. Après avoir vendu son entreprise, il voulait construire un élevage avec peu de poulinières. Nous comptions une douzaine de chevaux –élevage et courses- à cette époque. Abstraite avait donné Bombardier Noir comme premier poulain. Il avait remporté 3 courses consécutives mais s’était accidenté mortellement dans la Grande Course de Haies de Cagnes en 2002. Croisée ensuite avec King’s Theatre, elle a eu Nas Na Riogh, une pouliche entrainée par Nicky Henderson gagnante de Gr.1 à Chepstow en décembre 2002. Et enfin est née Madison Road, une fille de Hernando, née en 2004, la mère de Buddy Banks.

Mon père avait placé cette pouliche à l’entrainement chez Guillaume Macaire. C’est à la suite d’une mauvaise course à Toulouse que nous avons dû la faire changer de métier, faire d’elle une poulinière. Elle s’était accidentée aux deux postérieurs en voulant éviter un cheval tombé. Malheureusement, mon père est décédé en 2008 et nous voulions absolument reprendre cette activité avec ma mère. Eleveurs sans sols, nous avons placé Madison Road au Haras des Tringualles chez Olivier Bardanchon à La Folie à 20 minutes du Haras d’Etreham. C’est là-bas que la jument a été saillie par Poliglote avec comme but de vendre la mère pleine mais cela ne s’est pas fait. De ce croisement est née Lady Poliglote en 2011. Elle aussi n’a pas eu le programme souhaité. L’an passé, la pouliche s’est blessée et n’a pu débuter qu’en novembre… par une victoire à Saint-Brieuc ! Elle est toujours à l’entrainement chez Guillaume Macaire comme son grand-frère Buddy Banks. Lui est né en 2012. J’ai eu du mal à le vendre même s’il s’agissait d’un fils de Saint des Saints. Les Anglais qui étaient pourtant venus le voir ne le voulaient pas non plus. J’ai alors trouvé un accord avec Jacques Détré qui était venu voir le poulain par l’intermédiaire de Franck Champion et le poulain a été vendu. »

Dès le sevrage, Buddy Banks est parti chez Michel Parreau-Delhote, à côté de Limoges, qui l’a élevé pour le compte de Jacques Détré. Sa mère a elle aussi pris le chemin de la Haute-Vienne direction les prés de Pierre Senamaud, son propriétaire actuel. En 2013, Madison Road a donné naissance à une femelle par Saint des Saints, donc propre sœur de Buddy Banks. Miss Senam sera à suivre de près dès ce mercredi 16 mars puisqu’elle est partante dans le Prix d’Essai des Pouliches à Enghien. La version pour poulain avait d’ailleurs été remportée par un certain Buddy Banks en 2015. Christophe Simian rajoute « Nous voulions que Madison Road aille dans une bonne maison pour lui donner toutes les chances pour la suite même si nous ne sommes plus éleveurs de la pouliche. Je suis confiant quant à l’avenir de Miss Senam car elle défendra la casaque de Jacques Détré et l’entrainement de Guillaume Macaire qui connait donc très bien cette famille. C’est important pour nous. Madison Road était appréciée à l’écurie à Royan. Elle vivait dans le box voisin du bureau du chef ! ». En 2016, Madison Road sera saillie par Jeu St Eloi, le premier fils étalon de Saint des Saints disponible au Haras de l’Abbaye.

 

L'équipe gagnante : Romain et Adrien Détré, fils de Jacques, Arnaud Duchene et Guillaume Macaire recevaient les trophées de la part d'Edouard de Rothschild, Président de France Galop ©APRH

 

Aujourd’hui, la famille Simian possède encore une poulinière, il s’agit de Chita Magnetic co-élevée à l’époque par Eric Simian et Emmanuelle Haye. Cette fille de Mansonnien, petite-fille de Shinca (d’où Chimere du Berlais, Lucky du Berlais, Shinco du Berlais) avait remportée 5 courses dont le Prix Loggia à Enghien. Cette dernière vient d’être testée pleine de Saint des Saints après avoir donné deux ans de suite une femelle et un mâle de Kapgarde.

 

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