Le premier pur-sang "FR" qui s'en va conquérir la Nouvelle-Calédonie !

18/02/2020 - Actualités
« Qui veut voyager loin ménage sa monture » nous dit Jean Racine dans ses « Plaideurs ». Un voyage, c’est exactement ce qui attend Mailloc, le lot 58 de la dernière vente mixte Arqana, lui qui s’apprête à effectuer des milliers de kilomètres pour poursuivre sa carrière en Nouvelle-Calédonie, un pays où courses et filière équine sont en plein développement. EXPLICATIONS. 
 
La Nouvelle-Calédonie, ses plages, son lagon... et ses courses !
(Source: cdn.radiofrance.fr)
 
 
La France fait indéniablement partie de ces pays dont la culture hippique fait partie intégrante de leur Histoire. Une culture qu’elle n’a pas oublié de diffuser largement auprès de ses colonies. C’est ainsi que les courses de chevaux ont fait leur apparition il y a plus d’un siècle en Nouvelle-Calédonie, territoire français situé à quelques 17.000 kms de la capitale mère, Paris. Outre son lagon aux eaux turquoises, les splendides paysages qu’offrent sa Grande Terre, et les plages paradisiaques qui composent son archipel, la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui un pays qui tend à redynamiser sa filière équine, elle qui pèse aujourd’hui près de deux milliards de Francs Pacifiques, un secteur non négligeable pour l’économie du pays.
 
 
 
Jour de courses sur l'hippodrome de Nouméa
(Source: OverBlog Au Bout Du Monde À Droite)
 
 
Avec Jean-Pierre Aïfa à sa tête pendant huit années, la Fédération des Courses Hippiques de Nouvelle-Calédonie a effectué un énorme travail qui a permis de davantage professionnaliser la filière, d’attirer le PMU à ouvrir son offre de paris sur la douzaine de réunion de courses disputées entre mai et octobre sur les quatre hippodromes de l’archipel (Nouméa, La Foa, Boulouparis et Bourail) et d’accroître le montant global des allocations, passé de 54 millions de francs pacifiques en 2011 à 91 millions en 2019. Des courses où prennent plaisir à participer certaines de nos plus fines cravaches telles Nicolas Barzalona, apprenti chez André Fabre et cousin de Mickaël, Antony Di Palma, Cravache d’Or en Nouvelle-Calédonie en 2019 ou encore Nathan Kasztelan.
 

Voir le reportage de France Tv Info - La 1ère sur les courses du "Caillou"

 
Cependant, les temps sont durs également de l’autre côté du globe. En effet, une baisse significative des subventions accordées à la filière, des propriétaires-éleveurs-entraîneurs, s’agissant pour beaucoup d’une seule et même personne possédant les trois casquettes, qui ont du mal à joindre les deux bouts et la difficulté à former des jockeys sur le territoire viennent assombrir un ciel pourtant si bleu d’habitude. Par ailleurs, on remarque une forte baisse du nombre de chevaux à l’entraînement dans les deux disciplines du plat (et du trot) l’année dernière, dont seulement 23% sont des poulains de 2 et 3 ans (contre 33% en 2018 et 43% en 2017), une situation dangereuse pour l’avenir des courses dans l’archipel.
 
 
Au clair de la lune, les courses de chevaux !
(Source: DNC - Demain En Nouvelle Calédonie)
 
 
Conscient des difficultés de la filière courses du « Caillou », Pascal Vittori, le nouveau président de la Fédération des Courses Hippiques de Nouvelle-Calédonie, compte bien retrousser les manches et affronter ces problèmes en « partant de l’existant pour essayer de l’améliorer ». Et cela passe par l’importation de « sang neuf », tant du côté des trotteurs que des galopeurs. Mais pas n’importe quel sang : du sang « bleu », du sang royal, provenant directement de la Mère Patrie ! En effet, avec le soutien de collectivités publiques calédoniennes, du Fond Éperon et de la société Le Trot, une trentaine d’équidés, chevaux et ânes « FR », seront acheminés vers l’archipel depuis la Métropole afin de renouveler la race équine en terres calédoniennes. Philippe Guichard, Directeur du Conseil du Cheval en Nouvelle Calédonie, se réjouit : « cette initiative ouvre la voie à d'autres importations de chevaux en Nouvelle-Calédonie. Pour les trotteurs, elle est essentielle car elle est porteuse d'atouts pour pérenniser la race ».
 
 
 
La Nouvelle-Calédonie, les courses au grand galop !
(Source: DNC - Demain En Nouvelle Calédonie)
 
Une expédition à 600.000€ dont va faire partie Mailloc, le lot 58 de la dernière vente mixte Arqana, adjugé 9.500€ la semaine dernière pour Daniel Colé. Un achat « lambda» qui constitue pourtant un tournant majeur dans l’histoire hippique de la Nouvelle-Calédonie, puisque ce fils de Le Havre, la star des étalons français, ancien pensionnaire de Philippe Sogorb et de Gérard-Augustin Normand, s’apprête à devenir le premier cheval pur-sang importé depuis la France pour courir et reproduire dans l’archipel !
 
 
Mailloc, lors de la vente mixte de février Arqana à Deauville
(Source: P. Guichard)
 
 

Christian Kaouma, nouveau propriétaire associé avec Claude Gautier, et entraîneur de ce mâle bai âgé de 4 ans, fonde beaucoup d’espoir sur son nouveau représentant, qu’il espère faire courir dès ce printemps, pour la réouverture de la saison de courses dans l’archipel, et voir remporter de nombreux classiques dont le Grand Prix du Gouvernement, l’Arc de Triomphe local, avant de devenir un très bon reproducteur comme l’est son père en Métropole : bon sang ne saurait mentir ! Actuellement en quarantaine au Haras du Bois d’Argile de Daniel Colé, nous suivrons de près l’épopée de Mailloc à l’autre bout du monde et attendons (im)patiemment son départ pour Nouméa. Bon vent l’artiste, et bonne chance ! 

 

Claude Gautier et Christian Kaouma, en bonne compagnie, attendent Mailloc de pied ferme !

(Source: P. Guichard)

 

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