À 79 ans, le nivernais Jean Brest voit ses élèves briller de mille feux

02/12/2025 - Focus Elevage
Porté par une impressionnante fratrie issue de la poulinière Reine de Mai, l’élevage de Jean Brest enchaîne les succès en cette année 2025.  

 Jean Brest avec l'une des ses juments dans ses prairies nivernaises


Il y a plus de 30 ans, Jean Brest s'est lancé dans l'élevage d'AQPS, sur le lieu-dit Les Boulats, affixe qui est donné à certains de ses pensionnaires. Comme beaucoup d’éleveurs du Centre-Est, cet éleveur de percherons a découvert les courses après avoir croisé la route de Pierre Cyprès. C’est auprès de ce dernier qu’il récupère l’une de ses premières juments, Libération II. Cette dernière lui donne notamment Dénicheur, un cheval multiple vainqueur en steeple et en cross à Compiègne pour Guy Cherel. Sa petite sœur, Elisa de Mai, ne parvient pas à prendre la moindre allocation en six sorties, mais il la conserve tout de même à l’élevage.
 
 
 Malicieuse, une fille d'Elisa de Mai lors d'un de ses succès à Saumur
 
 
Jean Brest décide de confier les premiers produits d’Elisa de Mai à Hubert Bourgeais, un entraîneur installé en Anjou. « Hubert venait souvent courir dans ma région. Très souvent, nous nous retrouvions sur les hippodromes de Moulins et Paray-le-Monial. Je lui avais promis que j’allais lui confier des chevaux de mon élevage. La première fille d’Elisa de Mai, Lutteuse, n’était pas très bonne, mais sa sœur Malicieuse s’est avérée être bien meilleure. Elle a remporté le Grand Cross de Saumur avant de malheureusement se tuer dans le Grand Cross de Lyon. »
 
 
 Hubert Bourgeais ici avec Jonathan Plouganou
 
 
Quelques saisons plus tard, c’est au tour de sa sœur Reine de Mai de se mettre en évidence. Parmi les meilleurs AQPS de plat de sa génération, cette fille de Fragrant Mix remporte six courses et se place 3e du Prix des Guilledines à Durtal. À l’issue de sa carrière de course, Jean Brest la récupère à l’élevage. Si les deux premiers produits de Reine de Mai sont entraînés par Bertrand Lefebvre (chez qui ils ont tous deux gagné), les suivants sont confiés à Mickaël Séror, un entraîneur rencontré par le biais de la famille Boudot. « J’ai eu plusieurs chevaux à l’entraînement chez Marc Boudot. Son fils Pierre-Charles m’a conseillé de placer mes élèves chez lui. C’est un excellent professionnel car les produits de Reine de Mai ne sont pas faciles à entraîner. »
 
 
 Reine de Mai avec le regretté Alexandre Roussel
 
 
À l’image de leur mère, les poulains et pouliches de Reine de Mai sont très généreux et démontrent une qualité certaine. Cette année, Mickaël Séror est parvenu à faire gagner les quatre frères et sœurs. La benjamine, Miss des Boulats, a remporté le Prix Robert et Jean-Claude Weill (L.) lors des 48 heures de l’obstacle. Lylian a gagné à Dieppe et est maintenant entraîné en Angleterre par Gary et Josh Moore. Ce mardi, sur l’hippodrome de Fontainebleau, Jouvancelle et Kaline des Boulats étaient au départ de la même course. Le fameux adage « quand deux membres d’une fratrie courent le même jour, il y en a toujours un qui gagne » a une nouvelle fois été respecté. Jouvancelle, la plus titrée des deux (2e du Grand Steeple-Chase de Deauville L. cet été), a en effet franchi le poteau en tête, et sa sœur a pris la quatrième place.
 
 
 Jouvancelle et sa soeur Kaline des Boulats (avec le bonnet) à Fontainebleau ©APRH
 
 
Cette année, les élèves de Jean Brest ont signé 8 succès et amassé près de 350 000 € de gains. « Ça ne va pas trop mal en ce moment ! », nous dit le Nivernais à l’évocation de ces chiffres. « Reine de Mai est morte il y a quelques années, alors je compte bien récupérer ses filles après leurs carrières de course. J’ai 79 ans mais je ne suis pas encore trop boiteux. Je vais moins vite qu’avant, mais je peux continuer encore longtemps ! »

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