Christophe Soumillon perd son contrat de première monte avec la casaque Aga Khan

Le geste de Christophe Soumillon à Saint-Cloud n’est pas resté sans conséquences, lui qui a causé la chute de Rossa Ryan en lui donnant un coup de coude dans le Prix Thomas Bryon (Gr.3). Le crack-jockey a écopé d’une mise à pied de deux mois à partir du 14 octobre, une sanction jugée insuffisante par beaucoup (à titre de comparaison, le jockey équatorien Joffre Mora vient d’être suspendu à vie pour avoir fait tomber son collègue Luis Hurtado, ndlr). Quatre jours après cette annonce, c’est un deuxième coup de massue pour Christophe Soumillon avec ce communiqué publié par les Aga Khan Studs sur Twitter, qui divulgue la fin de leur contrat à effet immédiat. Christophe Soumillon pourrait cependant monter pour la casaque à l’occasion si les entraîneurs français et les Aga Khan Studs le désirent, et il est d’ailleurs déclaré jeudi sur Ashgar (Wootton Bassett) dans le Quinté à Saint-Cloud. À ce stade, aucun jockey n’a été envisagé pour le remplacer en France.

 

 

Christophe Soumillon a connu une réussite phénoménale avec les représentants de Son Altesse l’Aga Khan, avec qui il a signé son premier contrat en 2002. Cette année-là, il remporte son premier Gr.1 pour la casaque avec Khalkevi (Kahyasi) dans le Grand Prix de Paris (Gr.1). Puis vient le deuxième dans le Critérium International (Gr.1) avec un cheval qui marquera profondément sa carrière, le champion Dalakhani (Darshaan). Christophe Soumillon remportera trois nouveaux Grs.1 avec lui l’année suivante : le Prix Lupin, le Prix du Jockey Club et surtout, son premier Arc de Triomphe. 2003 est l’année de l’explosion de Christophe Soumillon, qui décroche son premier titre de Cravache d’Or avec 207 victoires, faisant ainsi tomber un record détenu depuis plus de 15 ans par Cash Asmussen.

 

 

Les succès de Gr.1 vont s’enchaîner pour Christophe Soumillon et Son Altesse l’Aga Khan, et ce pendant des années : Shawanda (Prix Vermeille & Irish Oaks), Valixir (Queen Anne Stakes & Prix d’Ispahan), Carlotamix (Critérium International), Vadawina (Prix Saint-Alary), Mandesha (Prix Vermeille, Prix de l’Opéra & Prix d’Astarté), Darsi (Prix du Jockey Club), Montmartre (Grand Prix de Paris), Shamdala (Grand Premio di Milano), Darjina (Poule d’Essai des Pouliches & Prix du Moulin de Longchamp) … et surtout la crack invaincue Zarkava (Zamindar), qui apportera à Christophe Soumillon son deuxième Arc de Triomphe.

 

 

Malgré ce palmarès extrêmement riche, les rapports entre Christophe Soumillon et l’écurie de l’Aga Khan deviennent plus difficiles courant 2009. À la fin de l’été, le Prince prend la décision de ne pas renouveler son contrat l’année suivante suite aux propos désobligeants tenus par le jockey à l'encontre de son ancien mentor André Fabre, avec qui il avait rompu en 2007. Christophe Soumillon signe néanmoins une sortie spectaculaire en s’adjugeant le Prix Marcel Boussac (Gr.1) avec Rosanara (Sinndar) dont il récupère la monte au pied levé, trois semaines après avoir souffert d’une fracture ouverte du coude.

 

 

L’association avec l’écurie princière se reforme toutefois en 2014, année du sacre de Vazira (Sea the Stars) dans le Prix Saint-Alary (Gr.1). L’année suivante, le tandem remporte cinq Grs.1 grâce à Ervedya (Poule d’Essai des Pouliches, Coronation Stakes & Prix du Moulin de Longchamp), Dolniya (Dubaï Sheema Classic) et Vazirabad (Prix Royal-Oak). Les années suivantes seront un peu plus compliquées, les bons résultats se faisant plus rares. Une victoire de Gr.1 en 2016 avec Dariyan (Prix Ganay), trois en 2017 grâce à Zarak (Grand Prix de Saint-Cloud), Shakeel (Grand Prix de Paris) et Vazirabad (Prix du Cadran), une en 2019 avec Siyarafina (Prix Saint-Alary), et deux en 2022 avec Vadeni (Prix du Jockey Club & Eclipse Stakes). Ce dernier a bien failli offrir un troisième Arc au tandem dimanche, mais il est malheureusement tombé sur une phénomène nommée Alpinista (Frankel) …